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jeudi , 5 décembre 2024
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La seule fois où j’ai pensé quitter le Québec en 13 ans

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Je discutais avec une amie la semaine dernière qui me faisait part de ses interrogations quant au choix de retourner vivre dans son pays. S’en est suivi une longue discussion  sur les avantages et inconvénients de chaque pays et ensuite sur ce qui nous  manque.

Pour ma part, j’ai pensé retourner vivre en France une fois en 13 ans; ce fût au moment de ma séparation avec  mon conjoint (père de mon enfant ).
Pourtant  je m’étais déjà faite interroger  plusieurs fois sur la question par mes amis ou ma famille auparavant. Cette fois-ci la situation était bien différente.
Le fait de me retrouver  seule avec mon bébé a éveillé  tous les sentiments d’insécurité, de crainte et de solitude en un seul  coup.
Alors, quoi de plus naturel et humain que de vouloir retourner au sein de ce cocon chaleureux et rassurant que sont notre pays d’origine, notre famille et nos amis ?

J’ai  alors commencé  à réfléchir,  si je retourne là -bas que vais-je y trouver?
Un travail? Rien est moins sûr ou bien pas avant un bon moment puisqu’on estime à environ 1 an le délai pour trouver un emploi en France.
Un logement? 25 m2  peut-être et à un prix exorbitant.
Résultat : à  30 ans je serais retourné  chez  mes parents avec un bébé de moins d’un an sans emploi. Oh, c’est sur je n’aurais pas été seule et ma famille  aurait été là pour nous aider. Mais j’ai réalisé que retourner à mes racines cela signifiait aussi déraciner mon enfant (né au Québec), et le priver de son père. Ce n’est pas ce que je souhaitais.

L’option de rester au Québec s’est donc présentée comme la chose à faire. Cette période difficile, il faut bien le dire, m’a permis de découvrir des personnes  avec un cœur immense, mais également des services et des ressources que je ne connaissais pas (normal, on ne connais pas tout tant qu’on en a pas besoin).
La médiation familiale: adieu procès dramatique aux frais exorbitants. Il est possible de s’asseoir et de se parler pour arriver à une entente équitable dans l’intérêt de l’enfant.
Un seul pré requis: être capable de se parler dans le respect.

Les services d’entraide monoparentale: c’est un organisme communautaire présent dans plusieurs régions qui a pour vocation de soutenir et accompagner  les parents qui élèvent seuls leur enfant. Cela permet également de sortir de l’isolement  et de réaliser qu’on est loin d’être seul dans cette situation qui est jugé honteuse dans certaines  cultures.

Les cours d’aptitudes parentales: et oui, vous avez bien lu. C’est une chose de se faire dire par sa famille comment vous devriez élever vos enfants selon la tradition. Mais lorsque la famille n’est pas autour, pourquoi ne pas aller voir si il existe d’autres méthodes d’éducation ou simplement échanger avec d’autres parents?

La garderie et l’éducatrice: véritable facteur d’intégration et d’aide à la compréhension du système éducatif québécois.  Ça ne veut pas dire que vous devez renoncer à vos principes, cela signifie comprendre le milieu dans lequel votre enfant va devoir grandir.
La gardienne: c’est  souvent la fille de l’amie d’une amie. Elle ne remplacera jamais un oncle ou une tante, un grand  père ou une grand-mère. Cependant  n’étant pas encore propriétaire d’un jet privé   et le trajet jusque chez mes parents étant trop long pour une soirée, la gardienne reste votre meilleure  option pour vous libérer quelques heures.
Le bonus, elle vous demandera pas avec qui vous étiez,  pourquoi…etc…

Le parent: et oui, vous devrez  bien le côtoyer pour les besoins de l’enfant.  L’idéal c’est d’avoir une bonne relation avec (notez bien que je vous dis pas d’aller boire une bière avec tous les soirs) l’autre parent. Ce que je veux dire, c’est faites en sorte que les échanges soit respectueux et cordiaux. Tout le monde en ressortira gagnant. Une amie m’avait donné ce conseil, au début j’étais sceptique, mais aujourd’hui je ne regrette rien. Merci mon amie.

Je suis retournée en France bien sûr mais en vacances. Et si vous me posez à nouveau la question: est ce que  tu vas retourner vivre la bas? Je vous dirais non. Par contre, je  m’arrange toujours  pour pouvoir aller m’y  ressourcer  une fois au deux ans environ.
Alors à ceux qui sont face à ce dilemme, avez-vous tout essayé?  Pensez au chemin parcouru  jusqu’à aujourd’hui, est ce que cela ne vaut pas la peine de continuer?

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Écrit par
flyingheart

Originaire de France et après plusieurs séjours à l’étranger, Flyingheart a déposé ses valises au Québec en 2003. Passionnée de voyage et de découverte, elle partage avec vous tranches de vie et émotions reliées à l’intégration en pays étranger.

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