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3 choses que j’aurais aimé savoir sur l’emploi au Québec

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Dans deux ans, je vais avoir 20 ans d’expérience québécoise. En contemplant toutes ces années, je ne peux m’empêcher de rire de mon ancienne perception naïve du marché du travail en Amérique du Nord. Aujourd’hui, je veux partager les 3 choses que j’aurais aimé savoir sur l’emploi au Québec.

Note : Le billet suivant s’applique à la majorité des compagnies privées, qui couvrent plus que 70 % du marché de travail québécois selon le Journal de Montréal.

L’équivalence des diplômes, c’est l’enfer 

Quand je suis arrivé à Montréal, j’étais toute fière de mon diplôme d’ingénieur en informatique. Par la suite, j’ai appris que je n’ai pas le droit de porter ce titre à moins que ce diplôme soit validé ici au Québec. En effet, tous les métiers d’ingénieur et de médecins sont réglementés. Si tu veux porter le titre et le mettre dans ton CV (curriculum vitae), il faut passer par toute une procédure qui requiert de l’argent et aussi du temps, car il faut reprendre des cours. Même après avoir complété ma maîtrise en ingénierie à l’école polytechnique de Montréal, l’ordre me demandait de faire trois autres cours, afin d’avoir l’équivalence. J’étais frustrée, parce que j’avais aussi un prêt étudiant à rembourser. Et à un certain moment, on veut tous passer à autre chose qu’étudier surtout à presque trente ans. Alors, j’ai laissé faire le titre ingénieur et j’ai commencé à travailler. 

Bref, basé sur mon expérience, dans le domaine des technologies d’information, le titre d’ingénieur importe peu. En effet, les certificats et l’expérience sont plus importants. Par contre, pour certaines spécialités comme les ingénieurs en mécanique, le titre est critique. En effet, pour signer certains dessins et documents, il faut avoir le titre validé du Québec. Encore plus pour les médecins, un médecin n’a juste pas le droit de pratiquer à moins qu’il fasse l’équivalence, pas étonnant qu’on ait une pénurie de médecins. 

La sécurité d’emploi n’existe pas 

Au Québec et au Canada, la performance au travail et les résultats sont mis en valeur, même je trouve un peu excessivement. Donc la compagnie a des comptes à rendre sur sa rentabilité aux actionnaires, c’est nécessaire pour la survie de la compagnie. Dans ce contexte de forte concurrence, la compagnie ne va pas hésiter à couper dans son effectif s’il le faut. En effet, les mises à pied arrivent et ne sont pas une exception. En fait, tu te fais licencié, pas parce que tu es incompétent ou pas bon, c’est comme cela. Il faut s’attendre qu’à un moment donné, nous allons vivre cette expérience. Plus précisément, dans mon cas :

  •  En 2004, je travaillais avec un contrat. C’était mon premier vrai emploi et j’espérais être prise comme permanente. Malheureusement, faute de budget, mon contrat fut terminé. 
  • En 2008, la crise financière, chez nos voisins aux États-Unis, a influencé le marché québécois. En effet, les clients sont devenus prudents et ont gelé beaucoup de projets, nous étions des centaines de consultants à se faire remercier.
  • En 2020, c’est la pandémie qui a frappé, les compagnies ont réagi immédiatement et cette fois, nous étions des milliers à partir.

Je ne veux pas faire la philosophe, mais cette incertitude a développé un détachement sain vis-à-vis du travail. Un emploi est un simple emploi. J’essaie d’investir en moi et garder un coussin financier au cas où les choses allaient de travers.

Pas de retraite ou presque 

Dans mon pays, mon père était professeur dans une petite école. Quand la retraite a sonné, mon père a eu environ 70 % de son salaire garanti à vie. C’est la normale chez nous, toutes les personnes à emploi régulier travaillent en moyenne 20 à 30 ans et ont une retraite garantie. Ici au Québec, nous sommes 60 % sans régime de retraite d’employeur. En effet, plus précisément, le gouvernement fournit une base constituée pour la plupart du temps de deux montants :

  • La rente de Québec qui est à 1 306,57 $/mois maximum en 2023 même si tu travailles 100 ans (source) et en plus c’est imposable, le gouvernement va garder une partie au nom des impôts.
  • La pension de la Sécurité de la vieillesse à partir de 65 ans et qui dépend du nombre d’années que tu as vécu au Canada et qui ne dépasse pas 811,21 $ en 2023 (source). Encore une fois, c’est imposable.

Personne ou presque ne reçoit le montant maximum de la rente de Québec. Personnellement, si je fais une simulation ici pour savoir combien je vais avoir. C’est un petit montant. En fait, la raison est simple, mes débuts étaient difficiles comme pour la plupart des immigrants (à propos). Si je compte sur les deux montants prévus par le gouvernement pour ma retraite, je vais vivre en dessous du seuil de la pauvreté, certain et garanti. C’est là où vient le fameux REER : régime d’épargne-retraite et ses cousins CELI, compte d’épargne libre d’impôt et le Non-Enregistré. Ce qui revient à quoi ? Je dois investir mon argent dans la bourse ou autre et le laisser se fortifier en prévision de mes belles années de retraite. Bref, préparer sa retraite revient essentiellement à l’économie et l’art d’investir.

Conclusion de 3 choses que j’aurais aimé savoir sur l’emploi au Québec

En nous installant au Québec, nous avons toujours une perception, moi la mienne était simplement fausse. Bref, la réalité est différente, elle n’est pas meilleure, elle n’est pas pire, elle est simplement différente

Qu’en penses-tu de ces trois éléments ? Étaient-elles de grandes surprises pour toi ? As-tu découvert autre chose que tu aimerais partager sur le marché d’emploi ? 

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Écrit par
SimpleDar

Samira El Akili est une Marocaine installée à Montréal depuis 2002. Arrivée avec un diplôme d'ingénieur informatique, elle a dû affronter un marché de travail morose et cheminer tranquillement vers un poste cadre en Cybersécurité. Aujourd'hui, Samira anime un blogue sur les finances personnelles Simpledar destiné aux familles arrivées d'ailleurs au Québec, elle partage aussi ses réflexions sur l'immigration dans différents médias.

2 commentaires

  • je suis arrivée ici en 1967, j’étais mécanographe en France, et soit disant il y avait des demandes au Quebec, je n’ai jamais trouvé d’emploi dans ce domaine, alors j’ai fait autre chose, j’ai pris des cours en assurance générales et j’ai travaillé pratiquement 40 ans dans ce domaine, quand aux retraites, je trouve que vous n’avez pas vraiment raison, je touche les 2, celles du Fédéral et du Provincial, je n’ai pas le maximum, mais je ne paye pas
    d’impot, car il y a des deductions importantes pour les personnes retraitées…. J’ai un faible retraite de mon dernier employeur, je n’ai aucun REER ou Celi ou autre placement, je vis relativement bien, car les besoins a 70 ans et plus ne sont pas les memes, et donc oui je pense que l’on est mieux ici qu’en France, par contre j’aurai aimé savoir que mon métier initial n’était pas en demande ici en 1967…. Je n’ai pas eu de difficulté a avoir une équivalence de mes diplomes français, j’ai juste passé un examen et le tour était joué. Chaque pays a ses exigences quand a l’emploi et la reconnaissance des diplomes. Le Canada n’est pas l’Eldorado que l’on nous fait miroiter en France, mais c’est un pays ou malgré tout il fait bon vivre, et ou on peut discuter avec son superieur sans prendre les gants…Bonne journée

  • Centre Éducatif

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