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mardi , 16 avril 2024
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Go Canada go….Allez la France…Lequel choisir ?

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C’est sous la neige des Vosges que je vous envoie cette dernière chronique. En effet, nous avons beaucoup de neige, ce qui m’a rappelé la neige de Toronto, sans les -19 degrés. Pourtant cela me manque, vous allez peut-être penser que je suis folle, mais il est vrai que j’aimais ce froid. Même s’il faisait froid, il y avait pratiquement tout le temps du soleil et un beau ciel bleu…Ce qui manque terriblement ici. D’ailleurs ce temps terriblement gris joue beaucoup sur mon humeur. En décembre, le soir du 21 décembre, j’aurais donné n’importe quoi pour être dans les rues de Kensington Market. C’était le festival des lumières, et pendant des années j’ai été la coréalisatrice de la sculpture de feu. Heureusement que Youtube existe, j’ai pu ainsi voir ma sculpture brûler, et j’ai eu ma petite larme…Toronto me manque énormément, la vie de la ville, le ciel bleu, le soleil, la glace, le lac, les courses à pied, mes amis, mes petites habitudes, et peut-être ma vie de célibataire endurcie. Là-bas, je prenais mes décisions quand je voulais, je me débrouillais toute seule…C’est une toute autre vie ici, je suis passé de ma vie de célibataire à une famille à 4, ce n’est plus moi qui pose les étagères, et j’ai encore bien du mal à doser les quantités dans mes casseroles… Mais j’aime bien ma nouvelle vie, mise à part une chose….Il ne se passe pas une journée sans que je pense au Canada, à Toronto, à mes amis…La moindre petite chose me rappelle le Canada. Parfois je pense que ce sont des signes (rappelez-vous je crois sincèrement aux signes du destin), puis je me dis que ce n’est que moi…Quoiqu’il en soit, il est très difficile de ne pas penser au Canada, voici quelques exemples…

Il y a beaucoup de films français qui ont été tournés au Canada dernièrement, je pense au film avec Pierre Richard, dans ce film il part au Canada pour reprendre une maison familiale. Puis un autre film aussi, où l’homme offre un voyage au Canada à sa fiancée, voyage qui ne lui fait absolument pas plaisir et finalement va lui faire ouvrir les yeux et elle va finalement y rester. Ensuite dans l’émission du dîner presque parfait (eh oui, je me suis mise aux émissions françaises…), il y a eu cette Canadienne, qui m’a donné les larmes aux yeux. Elle expliquait combien le Canada lui manquait, même si elle avait apparemment une bonne situation à Paris. Ouf, je ne suis pas la seule…

C’est également au travail que je trouve beaucoup de signes. Je donne aujourd’hui des cours d’anglais dans différentes compagnies, et il y a dans mon équipe une Canadienne du Manitoba, Ashly. Elle me fait rire car elle déteste la neige…J’ai eu aussi un apprenant qui envisageait de partir au Canada dans un ou deux ans. C’était assez drôle d’ailleurs, il pensait vraiment pouvoir entrer au Canada juste en claquant des doigts.

Raconter mon expérience est parfois difficile. J’aime tellement le Canada et raconter ce que j’ai vécu est un vrai plaisir, mais parfois les questions ou les commentaires des gens sont blessants. J’ai droit aux : “ Mais pourquoi revenir? “, “C’est que vous n’y étiez pas bien…“, “Pourquoi tu n’y retournes pas…“ et j’en passe des pires et des meilleures. Les gens ont une facilité de donner des raisons sans connaître les vraies. Beaucoup de gens ne comprennent pas que certains immigrants quittent le Canada pour d’autres raisons que celles qu’ils imaginent, ce n’est pas à cause du travail, ou de l’hiver, ou du mal du pays…. Oui, certains reviennent parce que le Canada n’était pas l’eldorado qu’ils attendaient, mais pour d’autres ce n’est pas le cas. Oui, j’ai galéré à mes débuts, l’anglais, le vol de mon compte en banque, les 8 déménagements, ne pas avoir d’amis au début, le boulot où j’étais payée 8 dollars de l’heure en 2001 pour monter jusqu’à 16 avant mon départ en 2009, le jonglage entre mes deux boulots. Après avoir enseigné aux petits toute la journée je courais chez mes différents clients pour donner des cours de français. Et toutes ces heures passées dans les transports en commun…Peut-être que beaucoup de personnes seraient rentrées après le vol du compte en banque, ou après deux ou trois ans, ou après en avoir assez de cumuler les jobs…mais moi, je me suis accrochée.

Ma vie elle était au Canada et je l’aimais cette vie.

Mais il y a aussi d’autres raisons pour lesquelles on décide de rentrer, l’amour, la famille…Nos parents ne nous ont pas fait pour que l’on reste avec eux, près d’eux, certains enfants s’en vont très loin, d’autres reviennent. En 10 ans, j’ai raté bien des occasions de fêtes de mariage, des naissances, des fêtes de famille, des adieux que je n’ai pu dire aussi…Peut-être que j’avais aussi envie de retrouver tout cela. Mes grands-parents vieillissant, je voulais encore pouvoir les voir, leur parler. Maintenant, avec ma citoyenneté je peux retourner un jour vivre à Toronto, ou pourquoi pas dans la région du Québec… Ce n’est pas parce que l’on est revenu que les portes sont fermées, loin de là…Mais les grands-parents, leurs années, elles n’attendent pas…

Difficile d’expliquer son ressenti, j’ai vraiment passez-moi l’expression…) « les fesses entre deux chaises. » Et il est très difficile d’en parler, de s’expliquer, parce que d’un côté ou de l’autre les gens ne me comprennent pas. Ils ne comprennent pas que je veuille être à deux places à la fois. Ici, la vie de Toronto me manque, là-bas, voir ma famille me manque. Entre les deux mon cœur balance, même si au fond de moi je sais quel serait mon choix….J’imagine ce que peuvent dire certaines personnes à la lecture de ma chronique, les mêmes choses que ces gens à qui je parle du Canada. Mais ils ne s’imaginent peut-être pas comme c’est difficile de choisir, de partir, de revenir, de repartir…Et se faire de nouveau un cercle d’amis, j’aimerais pouvoir avoir les miens. Les amis de mon copain sont très sympathiques, mais nous n’avons peut-être pas forcément les mêmes idées, passions, humour.

Les jeux olympiques ne m’ont pas non plus aidé, la cérémonie d’ouverture m’a donné la larme a l’œil. Je me rappelais du discours le jour de ma citoyenneté, cette fierté de devenir enfin canadienne. Je l’ai retrouvé ce discours lors de cette cérémonie d’ouverture. Que j’aurais aimé être dans un bar au milieu de la foule pour crier de joie devant la finale de Hockey…

J’en parlais à mon amie du Canada avec qui j’essaie de garder le contact le plus possible . Nous nous sommes rencontrées deux ans après mon arrivée à Toronto. Dans tous mes moments difficiles, elle a toujours été près de moi. Elle rigole de mon état actuel, du fait que j’aime être de nouveau en France, mais que Toronto me manque terriblement, que si on m’offrait un billet demain, je partirais de suite (pour les vacances… J).Elle n’arrête pas de me répéter que j’étais comme ça au Canada aussi. Surtout lorsque je rentrais d’un mois ou deux de vacances en France…Pis puis cela passait, jusqu’à un anniversaire raté, un noël sans la famille, le décès d’un copain…Et tout recommençait. Elle me rappelle aussi combien je trouvais cela difficile de trouver des amis à Toronto. Pourtant avec le temps et les années le cercle d’amis s’est agrandi. Je pense que j’ai oublié tout cela, et qu’il ne me reste que les bons côtés de ma vie à To. Elle me dit également qu’un jour ce sera pareil qu’à Toronto, avec le temps…

Voilà, je pense que je ne changerai pas finalement, je serai toute ma vie insatisfaite du lieu où je me trouve, vouloir toujours être ailleurs au même moment…sans voir ce que j’ai près de moi, qui est le plus important et que je n’avais pas forcément trouvé chez ces beaux Canadiens, l’amour…Et j’espère qu’un jour, dans quelques années, je repartirai dans mon grand pays froid aux chaleureux “hugs“ et au ciel bleu, mais que cette fois je ferai le grand pas avec ma petite famille….

Sur ce mes amis, je vous dis “à tantôt“, ce n’est pas un adieu mais seulement un au revoir, et qui sait, je serai peut-être de retour sur vos écrans dans quelques années. Mais pour l’instant je laisse la place à de nouveaux venus, immigrants, PVTistes et autres, qui je le sais, vont nous faire rêver, et qui j’espère trouverons leur bonheur au Canada.

PS : Je viens de relire toutes mes chroniques…C’est très drôle d’ailleurs de relire : “la crise des sept ans“, chronique écrite le 19 septembre 2007…Comme quoi, Toronto ou Golbey, même dilemme, et je n’ai pas changé…et ne changerai peut-être jamais, à voir dans deux ans donc!

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