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Choix de vie

Quand je regarde le parcours de ma vie, je me dois de me poser des questions …

Si ma vie a été d’une stabilité totale tout au long de mon enfance et ma jeunesse pour sortir des chemins battus une première fois en quittant le foyer familial et l’Allemagne pour rejoindre mon amoureux en France à même pas 19 ans, suivie d’une autre période d’incroyable stabilité durant 16 autres années, je ne puis que dodeliner de la tête en contemplant la suite !

Tout d’un coup, je quitte mon mari et mon fils, je suis mon nouvel amoureux au Colorado où on a déménagé 4 fois en deux ans et où j’ai eu un enfant après une pause bébé de 16 ans, puis on revient en France pour 2 ans (3 adresses …), le Québec pour 4 ans (avec seulement UN déménagement …), et me voici au Yukon !!!

Je pense que chaque immigrant se pose la question un jour ou un autre: pourquoi je veux partir ? Qu’est-ce que je veux trouver ? Comment savoir si j’ai trouvé ce que je cherche ? Et est-ce vrai que je ne puis le trouver là où je suis ?

Une Amie m’a dit l’autre jour que j’avais une valise dans mon coeur (ou le coeur dans une valise ? je ne sais plus !). C’est une belle expression à mon sens, que ce soit l’un ou l’autre …

Probablement il y a UN point commun à tous les immigrants: on fait un choix, le choix d’une nouvelle vie, parfois un choix DE vie d’ailleurs. Et c’est exactement ce que nous venons de faire en quittant le Québec pour aller vivre à l’ouest et plus précisément au Yukon. C’est un choix de vie.

En quittant l’Europe, nous avons laissé derrière nous un climat dans le monde du travail qui nous déplaisait profondément parce que l’on n’est pas valorisé du tout en France ni en Allemagne ni en Belgique. De par notre expérience au Colorado, nous avions pris goût à la reconnaissance des efforts et qualités. N’est-ce pas infiniment plus agréable de recevoir des compliments que des réflexions négatives et gratuites?

Au Québec, nous avons connu une atmosphère au travail que nous avons eu du mal à digérer au début: c’était trop beau pour être vrai! Toutes ces années de galère, et tout d’un coup, nous voilà devenus ouvertement appréciés! Nous avons dû mettre quelque chose comme 2-3 ans à le vivre sans complexes, je dirais même que je commence tout juste à me sentir à l’aise dans ce positivisme. Nous sommes devenus capables nous aussi d’accepter des compliments, en distribuer à tour de bras et d’en apprécier les mérites: tout en restant 100% honnête, l’ambiance générale est bien plus détendue et de fait, on fournit plus de travail et certainement d’une meilleure qualité. Mieux encore: notre estime de soi ainsi “boostée” nous permet de communiquer plus naturellement, et force est de constater que nous sommes entourés d’humains !!!

Pour un immigrant d’Europe, rien que cela peut être un excellent choix de vie !

Mais comme vous le savez, nous ne sommes pas totalement convaincus de vivre notre rêve dans toute son envergure, et nous avons cherché plus loin depuis presque deux ans. Il nous semble rageant que malgré nos bonnes jobs, il ne nous reste presque rien de nos salaires à la fin du mois, de l’année. Il nous fallait une alternative pour arrêter cela. Nous ne voulions plus être pris dans les rouages de la consommation au point où la moyenne de nos convives se trouvent. Jamais de temps pour les enfants en fin de semaine parce qu’il faut faire le ménage, le lavage, bla bla bla, je n’invente rien que vous ne sachiez déjà.

Alors nous avons fait un choix de vie, et nous ne pouvions le réaliser au Québec. Nous avons décidé que MOI, je serais la personne salariée et que mon mari quitterait son travail pour prendre soin de la maison et des enfants. Parce que lui est un bricoleur hors pair tout en étant une vraie fée, euh, OK, un magicien du logis, et qu’il peut faire tellement plus de choses que moi en restant à la maison, nous avons décidé que ce serait lui le conjoint au foyer. Donc un salaire en moins. Donc moins de sous.

D’abord, nous avions “lorgné” vers l’Alberta, mais vous savez entretemps que c’est le Yukon qui a remporté la coupe… Et je ne vous cacherai pas que le fait que moi, une femme sans aucun autre diplôme que celui qui est donné après les examens écrits et oraux après la 13e année scolaire en Allemagne, je pourrais avoir une belle job au Yukon, a pesé lourd dans la balance !

Alors OK, un seul salaire … mais pas de frais de garderie ou garderie scolaire/parascolaire (avec deux enfants, ça commence à avoir un certain impact !), une réduction d’impôts parce que le conjoint n’a pas de revenus, moins de frais d’assurance de voiture qui d’un coup peut être assurée en “tourisme” et non plus “trajet travail”, moins de frais de nourriture parce que nous allons avoir une serre avec nos propres légumes que mon mari se fera un plaisir de cultiver, les petits plats qu’il va cuisiner et congeler au lieu de les acheter tout faits parce qu’en travaillant à deux, plus le temps de cuisiner, certains vêtements ne devront plus être achetés parce qu’il va coudre (ben oui, ça aussi il sait le faire !!! mais il refuse de se lancer dans le tricot, hihihi)…

Une des raisons qui nous permet ce choix de vie aussi, c’est que nous nous sommes éreintés à payer notre maison au Québec avec des remboursements élevés pour se débarrasser vite de l’emprunt et qu’avec la vente de la maison qui va se faire un jour ou un autre, nous n’aurons plus d’emprunt du tout à rembourser parce que nous pourrons acheter un terrain et le matériel de construction avec cet argent, et que c’est mon mari qui va la construire, la maison. La différence de prix résidera dans “l’huile de coude” …

La raison principale pour laquelle un tel choix de vie n’est pas viable dans notre cas au Québec est le fait que tant au Québec qu’en Alberta, je n’aurais jamais pu avoir une job comme je l’ai ici. Au Québec, il aurait fallu que mon mari continue de travailler pour un patron, mais si moi je m’arrêtais, un tas de choses n’auraient pas été faites à la maison et dans le jardin parce que je ne sais pas les faire et que ça ne me tente pas de les apprendre et que pour nombre d’entre elles, je doute que j’aurais été capable de faire face. Donc financièrement peut-être OK, mais mon mari aurait toujours dû faire du travail à la maison en soirée et en fin de semaine. Toujours pas autant de temps avec les enfants que nous n’aurions voulu. Choix de vie, je vous dis.

Mais ce choix de vie n’était absolument pas dans nos têtes il y a seulement trois ans. Il nous a fallu vivre tout ce que nous avons vécu tant en Europe qu’aux Etats-Unis et au Québec pour en arriver à ces conclusions. Puis oui, l’âge aidant … si si … On ne raisonne pas de la même façon à 25 ans qu’à 40 ou 45.

Mais ce choix de vie n’est pas de vivre en “cabin” isolée loin de toute âme qui vive sans électricité ni eau courante comme beaucoup vivent ici au Yukon par choix, avec ou sans enfants. Si nous avons décidé de ne plus prendre d’abonnement pour la TV ni de téléphone interurbain, nous n’allons pas renoncer à l’internet au plus haut niveau que nous puissions accéder là où nous sommes (sauf en ce moment …c’est leeeeent…) ni à rester à jour dans l’évolution des logiciels usuels et apprendre tout cela à nos enfants. Nous ne renoncerons pas non plus à l’électricité ni l’eau courante sauf que cette dernière ne nous sera pas acheminée par les tuyauteries de la ville mais par un réservoir que nous remplirons avec l’eau que nous irons chercher aux endroits indiqués avec notre propre petit moyen de transport d’eau (je vous dis que Pascal bricole …).

Le choix de vie est de réduire voire bannir les choses que nous considérons secondaires, d’avoir du temps pour montrer certaines choses de la vie à nos garçons si avides d’apprendre et tout simplement être une famille qui travaille ensemble à certaines taches pour ensuite avoir du temps pour s’amuser tous ensemble, avoir du temps pour aller skier en fin de semaine, avoir du temps pour écrire de belles lettres à la famille et aux Amis, avoir du temps pour du bénévolat et donner un coup de main aux voisins et aux Amis, avoir du temps pour préparer un anniversaire, avoir du temps pour accueillir un ami des enfants à la maison, avoir du temps pour vivre et créer ces moments uniques qui surgiront de nos mémoires quand devenus vieux, nous ferons des bilans sur … nos choix de vie !

Monika

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