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À mon tour, je dépose le bilan …

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De Petiboudange

Le bilan de ma première année en tant que résidente, ma deuxième en sol québécois de fait.

Alors réfléchissons. Par où commencer?
Je ne suis toujours pas déçue d’être ici, ni professionnellement ni socialement.
Professionnellement parce qu’ici j’ai eu la chance de pouvoir essayer un vieux rêve et d’y renoncer (disons dans le système actuel au Québec) et que ce passage ne m’a pas bloqué pour trouver un emploi plus en rapport avec mes études dans lequel je m’éclate bien. Des responsabilités, des libertés, des formations, un public particulier mais sympathique, des activités à organiser intéressantes, des conditions de travail au top.

Socialement parce qu’outre mes amies d’université (de France comme d’ici puisqu’une de mes amies étant franco-canadienne par sa maman a décidé de venir tenter sa chance, avec succès, ici!), je m’éclate toujours autant avec les chums de mon chum. J’ai aussi fait de nouvelles rencontres qui parsèment ma vie de petits bonheurs et de grandes joies, des gens en or à qui je dis merci d’être là.

Côté choc culturel, et bien j’envie presque les gens qui s’étonnent et s’insurgent encore, je suis presque blasée de ce côté de n’avoir plus de grands étonnements. Mais peut-être que je suis justement passée dans la phase réflexion, où chaque comportement qui me fait tiqué m’amène à me demander comment moi j’agissais en France et pourquoi socialement c’est différent. Ce sont des moments de réflexion strictement personnels, rien de très doctoral là-dedans, mais cela reste un dérivé de ma formation universitaire sans doute.
Je suis également passée du côté observatoire. Je ne vis plus vraiment ce phénomène là (ouais bon ok j,ai des mégas chocs culturels dès qu’on est dans la partie mariage mais j’en reparle un peu plus loin!), par contre je le retranscris, le décris et l’explique à ma mère et à mes amis restés là-bas. C’est un phénomène passionnant que les différences culturelles (de l’usage de la carte de crédit au paiement des factures, des différences alimentaires aux légumes du marché, du système de garderie à celui de l’école, tout est sujet à étonnement pour le bon public qu’est ma mère et ça me permet de rester en contact avec la réalité, pas juste avec le rêve dans lequel je vis tellement je me sens bien où je suis).

Cette année nous a également permis de devenir propriétaire d’un surprenant stock de meubles, vaisselles et objets divers qui remplissent notre 4 1/2 de la Petite Italie. On en a amassé du stock en quelques mois! Non bon ok je l’avoue, on a eu un réseau surprenant en terme de ressources. L’amie d’une personne vend son stock pour aller en Finlande et nous fait un prix d’ami, Ti’Namour aide un ami à repartir aux Iles en l’aidant à déménager ses affaires dans le conteneur et Ti’Namour revient avec un poële, telle personne nous fait don d’une boîte de vaisselle, belle-maman nous envoit du linge… On peut dire qu’on a eu une mausus chance!

Cette année j’ai également atteint les 750 jours comptabilisés par citoyenneté canada (selon un agent de la citoyenneté et la nouvelle calculatrice de leur site), soit plus de la moitié requise pour déposer une demande. Je serais donc probablement canadienne avant que Ti’Namour ne puisse même déposer sa demande pour être français! Et que je le niaise avec ça!
Tiens en parlant de niaisage, mon vocabulaire a changé durant cette nouvelle année et j’ai encore plus de termes québécois que je n’en avais auparavant. Je n’use presque plus de certains mots français, et je ne parle pas des régionalismes provençaux qui rendaient les discussions entre Ti’Namour et ma mère tellement drôles et surréalistes (Ma mère: « et là elle a esquinté la bagnole » –> tête de Ti’Namour –> traduction libre « elle dit que là elle a scrapé son char » – bien que bagnole il l’avait compris!).
Mes amis en visite à la fin de l’été m’ont trouvé un accent québécois (ouais mais tous les français on se fait dire ça par ceux qui sont en France mais ça fait marrer les québécois quand on le raconte, n’est-ce pas!?), ce que je ne croyais pas (voir la parenthèse précédente) jusqu’à ce que Ti’Namour et un de ses amis me disent suite à une partie de cuisine et de courgettes en tranches que je devais mettre dans la casserole que j’avais pris de méchantes intonations… Si mon chéri le dit, c’est que ça doit pas être tout à fait faux, que j’ai des intonations…

Cette année a également concrétisé une chose dont Ti’Namour et moi parlions depuis presque deux ans maintenant. Il m’avait demandé ma main quelques semaines avant que je ne quitte le Québec en 2005. Il me la redemandait une fois le visa obtenu car il savait que le mariage ne pouvait pas se faire dans ma tête tant que je n’aurais pas eu mes papiers (même si je lui avais déja dit oui évidemment) et me la redemandait plusieurs fois encore, impatient l’animal. Et je suis tombée sur LA robe, celle qui enclencha les hostilités (avec le banquier évidemment mais non c’est une blague), celle qui fait que dans 10 mois maintenant ma famille débarquera en force au Québec pour la première fois de leur vie pour me mener à l’autel et me voir m’unir à l’homme qui m’a fait traversé un océan et des kilomètres de paperasses administratives. L’homme qui écrivit désespéré dans le courant de l’été 2005 à l’immigration canadienne pour connaître mes chances de devenir RP, qui supporte mes pires travers de maudit française avec un sourire angélique aux lèvres, l’homme qui me fatigue et m’énerve tellement souvent que je me demande encore comment j’ai pu vivre sans lui.
Et là, mes amis, les chocs culturels, j’en ai eu en masse. Entre les obligations religieuses qui sont différentes de la france, les gâteaux de mariage à la crême qui semblent en plastiques, les vendeuses de robes-vendeuses de tapis, la lingerie fine qui n’est pas fait pour ma shape et qui de toute façon est moche, les salles qui se louent dans les communautés entre membres de communautés (hihi j’ai eu des noms pour louer chez les Italiens, un héritage d’un certain stage passionnant en journalisme sportif), les enfants que d’habitude on n’invite pas, les invités qu’on invite à la cérémonie et donc au repas (alors que chez moi on peux inviter juste à la cérémonie sans que cela veuille dire que les gens viendront nécessairement au repas) et j’en passe! Pfiou, je crise.
Heureusement que dans le lot ma témouine (euh dois-je dire que c’est toi? Non? Si?) me rassure et m’apporte tout le soutien qu’elle peut avec toute la douceur qu’elle a, que des amies déja mariées m’offrent leur service et ceux de leur mari. Bref que le réseau fonctionne encore, sinon je serais bien partie pour tout annuler moi!
Pis imaginez donc que je n’ai même pas encore entamé les démarches auprès du consulat pour que l’Acte soit retranscrit en France! Je vais sûrement me marier chauve! Au moins j’économiserai sur le coiffeur vous me direz.

Mais cette année m’a également apporté des moments forts dans la famille de mon chum, des ballades dans des coins magnifiques du Québec, la redécouverte sous un autre angle de la vieille capitale nationale, un intérêt nouveau pour les quartiers montréalais et leur histoire, l’histoire des rues également.
Bref je suis passée du simple statut de touriste, de l’époque lune de miel, à la vie plus approfondie ici et après avoir observé la façade, j’ai franchi les portes d’entrée et je visite actuellement les pièces de cette grande maison.

Est-ce que je vais acheter ou vais-je continuer à n’en être que locataire? Réponse dans 343 jours, moins d’un an, quand je pourrais signer ma demande de citoyenneté

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