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Dans la veine du Toronto à pied et à vélo de La Vosgienne, je viens aujourd’hui vous parler de Montréal à vélo.

Vous concèderez j’espère sans problème que vu le temps d’aujourd’hui, c’est assez incongru, étant donné qu’il pleut sur le Québec et qu’on attend de la neige dans certaines régions. Mais nous sommes pourtant entrés dans cette belle saison qui voit refleurir les terrasses de café, les pancartes « À Louer » et les vélos.

Or, le vélo est mon moyen de locomotion favori. Un excellent hybride entre la flexibilité de déplacement d’un piéton et la vitesse des transports en commun.

La flexibilité du piéton car, contrairement à une voiture, vous pouvez accéder à des rues en sens inverse (en prenant les précautions d’usage suivantes : attention à la police à vélo qui vous remettrait une amende salée si elle vous voyez le faire et attention aux voitures qui seraient surprises de vous croiser). Mais surtout parce que, alors que cela vous ait interdit en voiture, vous pouvez vous rendre dans des zones de nature fort belles : parcs nationaux, parcs municipaux, bord d’eau, boisé. Évidemment, cela dépendra de la zone où vous irez mais il est par exemple possible de se promener dans le parc nature du Cap-Saint-Jacques, celui du Bois-de-l’île-Bizard ou celui du Bois-de-Liesse à Montréal, profitant ainsi de panoramas d’intérêt et de quiétude.

Flexible également parce que vous avez la possibilité de vous arrêter où vous voulez pour prendre une pause ou une pose (photographique…. ouais ok elle est pas si bonne que ça finalement!), ce que dans mon cas le métro ou le bus ne permettent pas toujours.

Mais c’est également un moyen de locomotion un tant soit peu rapide, tout dépendant de l’effort que vous fournissez, fatigant certes, mais qui offre également la possibilité d’entretenir sa forme cardio-musculaire.

Pour donner une idée de la vitesse, je pars de chez moi vers 6h55 et j’arrive environ 45 à 50 minutes plus tard contre un départ vers 7h00 et arrivée à 7h40 en métro+bus pour Fleury. Le gain/la perte de temps n’est pas énorme certes, mais le plaisir, les économies et la forme immense.

Je ne parlerais hélas pas cette fois de la route verte dont je n’ai encore pratiqué trop peu de portions pour en faire une bonne promotion. Je dirai cependant que si vous souhaitez découvrir les Laurentides en vélo, je ne saurais que mille fois conseiller le Petit Train du Nord! Mais je peux inlassablement discuter de la beauté de Montréal vu à vélo.

J’enfourche chaque matin mon intrépide destrier pour pratiquer la « petite reine » dans le sens sud-nord. Partant de mon appartement sur Marie-Anne vers 7h00, je descend par Garnier rejoindre un bout de la piste sur la Rachel pour emprunter ensuite l’axe Christophe Colomb/Boyer qui me mènera à St Zotique ou à Fleury dépendant du lieu où je travaille ce jour-là. Sur cette route pas toujours épargnée par les nids de poule et les voitures mal garées, je m’envole aussi vite que mes pauvres jambes me le permettent, le vent dans les oreilles.

Le bon pain de chez Monsieur Painchaud torture souvent mon estomac pourtant plein de céréales et de fruits, de cafés et de lait.

C’est à ce niveau d’ailleurs que je rejoint la cohorte des pédaleurs matinaux, car comme dans le métro, c’est entre Berri et Laurier que l’achalandage est le plus gros, dans les deux sens.

La première fois, c’est d’ailleurs fou le nombre de gens que l’on peut rencontrer.

On y suit, double ou croise alors des sportifs en forme, des gens d’affaires apprêtés, des jeunes filles en goguette, et des gens de tout poil comme moi qui peinent encore sous l’effort, mais promis à la fin de la saison on ira aussi vite que vous messieurs/dames le-nez-dans-le-guidon !

Plus loin on sent parfois, même très tôt le matin, la bière des Brasseries RJ et l’arôme du gazon du Parc Laurier. En arrivant à Beaubien, mon cœur se serre chaque fois, parce que c’est ici que je m’arrêtais il y a 2 ans, en face de cette SAQ devant laquelle une longue grève avait donné lieu à une expédition en Ontario pour nos cocktails de Noël et où j’avais vu pour la première fois un piquetage en règle, sous la neige, la pluie, le vent, le soleil. C’est aussi à ce croisement que j’aperçois mon ancien appartement et son entrepôt aujourd’hui parti en fumée. Mais le pincement provient aussi de ma hâte à revenir dans ce bout-ci dès juin prochain, comme si j’allais enfin revenir à Montréal, vraiment.

Je sais que ça peut paraître ridicule de dire ça, mais que voulez-vous, il ait des symboles et des lieux qui font battre le cœur plus que d’autres !

Le lundi, je bifurque ensuite sur la droite pour emprunter la rue St Zotique, en voie partagée avec les autos. Cette rue souffre particulièrement d’un syndrome québécois : les nids de poule ! Ou plutôt vu la taille sur cette portion-là, les nids d’autruche. Vous vous plaignez quand vous les prenez en auto, protégés par vos amortisseurs ? Imaginez mon cou et mon dos quand j’en emprunte un, n’ayant pas le choix entre le trou ou l’auto qui déboule dans mon dos.

Le reste de la semaine je poursuis alors ma route et j’arrive sur les portions que je préfère et que je déteste aussi.

La portion que je préfère est au-dessus de St Zotique, quand on longe Notre Dame du Rosaire, l’école, le jardin communautaire. Le hic c’est que cela débouche tout de suite sur la portion que j’apprécie le moins, à compter de Jarry, sur Christophe Colomb. Même si certaines parties sont réellement isolées de la rue, on roule quand même pas mal en bord de la grosse voie Colomb et de ses voitures.

Le faux plat qui vous coupe les jambes passé le viaduc au niveau de Rosemont et se poursuit pratiquement jusqu’à Gouin m’étreint généralement à ce moment-là d’ailleurs. D’autant que je n’ai encore pas compris comment les vitesses de mon vélo s’activent; en fait je pense qu’elles sont brisées mais Ti’Namour soutient le contraire !

Mais c’est surtout parce que l’odeur des pots d’échappement et le bruit des moteurs amplifiés par les viaducs cassent automatiquement toute forme de rêverie ou de réflexion qui occupe mes pensées tandis que mes jambes se meuvent presque indépendamment du QG supérieur.

En revanche, j’apprécie les alentours du Rosaire parce que pour quelques minutes seulement (voire seconde si vous ne roulez pas comme moi à une vitesse de croisière plutôt promenade que course contre la montre), on se retrouve ailleurs. Une rue avec des enfants qui jouent, une rue avec des gens qui jardinent. Un agent de la STM qui rentre chez lui à pied et salue les jardiniers appliqués et obstinés à construire un point de verdure utile et éphémère, mais tellement beau.

J’ai hâte de voir les premières pousses des légumes qui poussent là !

À quel plaisir quand j’arrive enfin en vue de la rue Sauriol ! Je bifurque alors à gauche, et en route vers des petites rues pavillonnaires. Les arbres ayant maintenant reverdis, c’est un réel plaisir de voir les maisons en briques brunes ou rouges contrastant dans la lumière du matin avec le vert tendre du plafond naturel et le noir des troncs humides de rosée.

Déjà les écoliers sortent les yeux encore bouffis de sommeil et embarquent qui sur son vélo se joignant à moi sur la route, qui dans un autobus jaune qui dans la voiture parentale.

‘Stie, il est donc déjà 7h30 ! Encore quelques minutes et je commencerai ma journée, ici avec 6 flos et là avec un seul, pour les 10 prochaines heures, mêlées de joie et de fatigue, de frustrations et de réussite, de premiers pas et de fin d’étape.

Et le soir, lorsque je repars, je parcoure à nouveau ces mêmes chemins, maintes fois pratiqués par les montréalais. Je croise également les mêmes personnes inlassablement. Le monsieur et son radio qui diffuse du classique. La petite dame et son gilet orange fluo. Le papa asiatique et ses deux fils sur leur vélo trop grand pour eux.

Et le même achalandage, qui remonte cette fois vers leurs pénates, tandis que je descend vers les miennes, en m’extasiant entre Bélanger et Beaubien du petit gars qui apprend à faire du vélo.

Une chanson arrive alors dans ma tête, tandis qu’il chute et se relève :

Il empoigne son guidon
C'est parti pour le grand frisson
Sans les petites roues qui stabilisent
Va falloir qu'il improvise
Notre équilibriste
S'élance sur la piste
Il tombe
Retombe....
(Benabar, Le Vélo) 

Ben oui, je ne me refais pas !

Bonne route!

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