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La place de la culture dans la rétention des immigrants

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On entend toujours parler de la façon d’attirer les immigrants francophones en milieu minoritaire dans la province du Nouveau-Brunswick. D’ailleurs, il existe de nombreux programmes créés pour que les gens provenant de pays francophones puissent venir en Atlantique plus facilement. Pour donner un exemple, le programme de service civique permet aux jeunes français(es) de venir pour une expérience de travail au sein des organismes locaux. La grande quantité de francophones en Atlantique démontre que les étrangers sont attirés et veulent venir ici, souvent l’expérience est tellement positive qu’ils restent. Alors le discours est en train de changer et aujourd’hui, on parle plutôt de la rétention de ces gens. Est-ce que c’est par le travail qu’ils décideront d’y rester et de ne pas aller vers une autre province ou de retourner dans leur pays? Qu’est-ce qui fait que les immigrants choisissent de rester en Acadie? Quelle est la place de la culture dans la rétention des immigrants?

Pour explorer ces questions, le Conseil provincial des sociétés culturelles (CPSC) a organisé son Colloque annuel, titré: Convergence sur l’avenir de l’interculturalisme en Acadie. Pour ceux et celles qui ne connaissent pas le CPSC, c’est un regroupement provincial voué à une vie culturelle dans les collectivités acadiennes et francophones du Nouveau-Brunswick. J’ai déjà eu la chance de faire la connaissance de la directrice générale, Marie-Thérèse Landry,  j’ai donc accepté avec plaisir lorsqu’elle m’a approché pour que je participe au colloque.

Le programme du colloque était très riche et diversifié. La journée a commencé jeudi matin avec le mot de bienvenue de Marie Thérèse Landry, suivi de la conférence d’ouverture de Jean-Marie Nadeau. Il y avait aussi des ateliers de discussion et de l’exercice d’écriture pour le grand slam pour clôturer en beauté la première journée du colloque auquelle j’ai d’ailleurs participé en présentant mon numéro de stand-up  ‘’Astheure, je parle français !’’ que j’avais préparé pour l’événement à la place Resurgo au mois de mai.

Le deuxième jour s’est poursuivi avec les conférences de Martine Desjardins, directrice générale du Mouvement national des Québécoises et des Québécois, et de Marwa El Shan directrice du Centre d’Activité Francophones d’Egypte. Ensuite, il y a eu un panel de discussion. J’étais parmi les quatres panélistes qui étaient tous des immigrants (Belge, Liban, Syrie, Hongrie) choisis pour amener notre point de vue sur le sujet.

Mon discours était d’une part composé de réflexions professionnelles, d’autre part un témoignage personnel au sujet de mon intégration. Je pourrais résumer mon discours comme tel : d’après moi, les arts et la culture sont une forme d’expression qui peuvent favoriser l’intégration et la rétention des immigrants. En effet, l’intégration au moyen des activités culturelles peut rapprocher les cultures en Acadie, tout en combinant plaisir et vie sociale. A mon avis, il existe un lien étroit entre les activités organisées et l’intégration et la rétention des immigrants y participant, car vivre une intégration réussie n’est possible qu’avec les locaux. Les événements culturels organisés par la communauté sont donc un lieu de rencontre pour les immigrants et les locaux pouvant favoriser le sentiment d’inclusion.

Quant à mon témoignage personnel, mon expérience passée m’a permis d’en dire beaucoup. En premier lieu, je trouve qu’il existe beaucoup trop d’organismes d’aide et d’accueil des immigrants dans le but de favoriser la diversité et l’inclusion.

A l’époque quand je suis arrivée à Montréal, j’allais à toutes ses activités organisées pour les immigrants dans l’espoir de m’intégrer, mais au lieu de m’aider à m’intégrer, j’avais le sentiment qu’elles m’isolaient davantage. J’avais l’impression d’être mise en quarantaine ! J’avais fait de belles rencontres avec des immigrants d’autres cultures mais aucune avec des locaux. J’ai passé plusieurs années à Montréal sans pour autant me faire des amis québécois. Je me suis rendue compte que quelque chose n’allait pas.

Bref, je n’arrive pas à comprendre comment des cours de cuisine ou de couture, des sorties gratuites organisées POUR les immigrants PARMI d’autres immigrants peuvent les aider à s’intégrer au sein de la société qui les accueille !? Comment peut-on tisser de cette manière des liens avec les locaux? D’après mon expérience, il faut chercher l’intégration en dehors de la communauté immigrante. Il faut aller aux endroits où vont les locaux, car l’immigrant acquiert les informations sur la société d’accueil en interagissant avec ses membres.

Je ne dis pas que ces organismes ne sont pas utiles en ce qui concerne l’accueil des immigrants en vous aidant à trouver un logement, à préparer votre CV,  votre impôt ou pour les activités gratuites, mais si vous vous attendez à vous intégrer grâce à eux; eh bien, vous pouvez attendre longtemps.

Lorsque j’ai déménagé à Moncton, j’ai pris la décision de changer de stratégie et de ne plus fréquenter ces organismes.

Dorénavant, je fréquente les mêmes endroits que les locaux, les bars, la scène culturelle et artistique. Je peux dire que les activités culturelles favorisent vraiment mon intégration car c’est en interagissant et en échangeant avec des locaux que j’en apprends plus sur la société acadienne et que j’arrive à m’intégrer.

 

***Sur la photo de gauche à droite:  Martine Desjardins du Mouvement national des Québécoises et Québécois; Marie-Thérèse Landry directrice générale du Conseil provincial des sociétés culturelles; Marwa El Sahn de la Bibliothèque d’Alexandrie; Victoria Valkanova de la Bibliothèque Champlain de l’Université de Moncton; et Monika Kimmel candidate au Barreau du Nouveau-Brunswick.

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Écrit par
Monika

Originaire de Hongrie, Monika est arrivée au Québec en 2005 en ne parlant pas encore le français. Elle a obtenu un diplôme de l’Université du Québec à Montréal et a travaillé en tant qu’intervenante psychosociale dans le quartier multiethnique de Parc Extension à Montréal. Depuis 2014, elle vit à Moncton au Nouveau-Brunswick dans l’est du Canada où elle a obtenu son diplôme de Juris Doctor à la faculté de droit de l'Université de Moncton en 2017. Présentement, elle est stagiaire dans un cabinet d'avocat à Dieppe.

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