Main-d’œuvre étrangère : le Québec tire la sonnette d’alarme
lundi , 14 juillet 2025
Accueil Actualité Main-d’œuvre étrangère : le Québec tire la sonnette d’alarme
Actualité

Main-d’œuvre étrangère : le Québec tire la sonnette d’alarme

3

Alors que le nombre de résidents non permanents au Québec a explosé ces dernières années, atteignant plus de 612 000 au premier trimestre de 2025, le gouvernement Legault presse Ottawa de réévaluer sa stratégie. Une demande qui survient dans un contexte tendu où la pénurie de main-d’œuvre frappe de plein fouet plusieurs régions québécoises, particulièrement dans le secteur manufacturier.

Une courbe qui parle d’elle-même

Entre le troisième trimestre de 2021 et le début de 2025, le nombre de résidents non permanents a plus que doublé au Québec. En majorité concentrés à Montréal et Laval, ces immigrants temporaires incluent des demandeurs d’asile, des travailleurs étrangers temporaires et des participants au Programme de mobilité internationale. Leur contribution est devenue essentielle dans plusieurs secteurs névralgiques de l’économie.

🎓 Recevez infos exclusives + accès aux webinaires Q&R

Canada

Abonnez-vous pour recevoir chaque semaine :

  • Les dernières nouvelles sur l’immigration au Canada
  • Des invitations à nos webinaires (questions/réponses en direct)
  • Des outils pratiques pour réussir votre projet d’installation

Mais depuis l’automne 2024, Ottawa a imposé une série de restrictions au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET), réduisant notamment de moitié la proportion de ces travailleurs autorisés dans les postes à bas salaire. Des critères linguistiques renforcés et une liste de professions admissibles plus restreinte ont aussi été instaurés. Résultat : les employeurs régionaux tirent la sonnette d’alarme.

Québec réclame une clause de droits acquis

Dans une lettre transmise aux ministres fédéraux Lena Metlege Diab et Patty Hajdu, le ministre québécois de l’Immigration, Jean-François Roberge, demande un changement d’approche immédiat. Il milite pour une clause de droits acquis permettant aux travailleurs étrangers temporaires déjà en poste dans les régions — hors Montréal et Laval — de renouveler leur permis.

« Ceux qui sont dans les régions devraient pouvoir rester pour assurer la productivité, surtout dans le manufacturier », insiste M. Roberge.

Cette demande s’inscrit dans un bras de fer plus large entre Québec et Ottawa : Québec exige que la réduction des seuils d’immigration temporaire vise prioritairement les volets relevant du gouvernement fédéral, soit les demandeurs d’asile et les travailleurs du Programme de mobilité internationale. Il propose même un plafonnement à 200 000 de ces catégories pour alléger la pression sur les logements, les services publics et le français.

Ottawa réagit prudemment

De son côté, Ottawa rappelle que le PTET n’est qu’un levier temporaire destiné à répondre à des pénuries aiguës et non à combler structurellement le manque de main-d’œuvre. « Le PTET est une mesure extraordinaire, à activer seulement quand aucun Canadien ou résident permanent ne peut occuper le poste », a souligné Jennifer Kozelj, porte-parole de la ministre Hajdu.

Pour appuyer sa position, Québec va jusqu’à brandir la menace d’une réduction des seuils d’immigration permanente à compter de 2026, selon trois scénarios allant de 25 000 à 45 000 nouveaux arrivants par an.

Une entente en vue cet été ?

Malgré les tensions, le ministre Roberge demeure optimiste. Il dit percevoir une meilleure ouverture d’Ottawa depuis l’élection du gouvernement Carney et espère conclure une entente dès juillet. « Ce qu’on voit à Ottawa, c’est qu’ils sont réceptifs. Ça augure bien. »

Et vous ?

Vous êtes travailleur temporaire, employeur, ou en processus d’immigration vers le Québec ?
Dites-nous ce que vous pensez de ces mesures dans la section commentaires ci-dessous.

Source : Statistique Canada – La Presse

Écrit par
Laurence Nadeau

Originaire de Montréal, Laurence Nadeau, cofondatrice d'immigrer.com, conférencière et aussi auteure de plus d'une dizaine de guides publiés (et mises à jour) en France sur l'installation, le travail et l'immigration au Québec et au Canada aux Éditions L'Express (et L'Étudiant). Auteure de "S'installer et travailler au Québec" aux éditions L'Express.

3 commentaires

  • A ne rien y comprendre…ralentissement démographique, résidents temporaires n augmentation, suspension des programmes de l’expérience et de la scolarité québécoises, réduction du nombre des résidents permanents, des décisions à la va vite….y a t-il quelqu’un aux commandes?? les dirigeants du Canada et du Québec savent-ils ce qu’ils veulent faire???

  • Centre Éducatif

    Publicité

    Les plus lus récemment

    Publicité

    Abonnez-vous à notre Newsletter

    S’abonner

    Publicité

    Les plus commentés récemment

    Derniers commentaires

    Discussions en cours

    Articles similaires

    Québec suspend le parrainage de conjoints jusqu’en 2026 : des centaines de familles touchées

    Le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) a...

    Le gouvernement du Québec resserre ces critères pour la résidence

    Québec a officiellement rouvert le Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ),...

    Classement QS 2026 : McGill détrône Toronto au sommet des universités canadiennes

    Le très attendu classement mondial des universités QS 2026 a été publié...

    Ouvrir un compte bancaire avant mon départ
    © 2025 immigrer.com
    >