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mardi , 19 mars 2024
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Déjà 5 ans au Québec !

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Si on m’avait dit que 5 années se seraient écoulées aussi rapidement, je n’en aurais rien cru.

Notre départ vers le Québec c’était fait à la vitesse de la lumière ( en 5 mois on vendait maison, voiture, et on emportait avec nous seulement 3 valises.)

J’avais fait un pot de départ en annonçant que nous serions peut-être revenus d’ici 3 mois, 1 an, 5 ans ou jamais. Comment savoir si s’expatrier nous plairait ? On s’était dit aurevoir, jamais on n’aurait pensé Adieux !

Comment être sûr d’avoir fait le bon choix ?

Je n’ai aucune certitude en la matière. Nous sommes encore en cours de résidence permanente et nous avons déménagé déjà 3 fois dans notre belle province. (On peut dire que nous avons la bougeotte ! )

En fait quand on part loin de ce qui nous a construit, on se demande où être à la meilleure place dans ce monde ?

Avec du recul, je pense que ce qui est le plus dur est de trouver de nouveaux repères, de nouvelles valeurs sans pour autant perdre de vue la culture et les origines qui font ce que l’on est.

Je me suis demandée qu’est-ce que j’aimerais avoir comme informations de personnes s’étant expatriés au bout de 5 ans, voici donc mon auto interrogation sur la question.

1)      Est-ce que vous le referiez si c’était à refaire ?

Oui sans hésitation ! Je crois que mon époux et moi-même avons toujours su que nous partirions de France, pour, non seulement voir si l’herbe est plus verte ailleurs, mais surtout pour nous sentir libre de bouger, de découvrir d’autres horizons. Après nous n’avions jamais fait de voyage de découverte avant le grand départ. On s’est lancé à 100 % sans se demander si nous avions le choix. Nous n’avions pas le choix on n’avait pas de plan B, mon mari avait trouvé un job dans le jeux vidéos qui lui permettait alors de continuer de vivre de sa passion.

2)      Êtes-vous satisfaits professionnellement ? Salaires ? Horaires ? Par rapport à la France ?

Oui, en tant qu’infirmière clinicienne avec deux certificats et avec mon ancienneté je suis satisfaite (en France je gagnais 1800 euros ici je gagne 3500 $ par mois). En ce qui concerne les horaires je fais les mêmes qu’en France, par contre mon mari à moins d’overtime il rentre plus tôt du travail, c’est une qualité de vie supplémentaire. Pour la satisfaction personnelle, on sait qu’on est libre de partir notre business si on le souhaite. C’est assez incroyable la facilité ici de travailler à son compte.

3)      Est-ce facile de trouver un emploi ?

Je dirais cela dépend de la région, de l’expérience, de la motivation à recommencer en bas de l’échelle. Car ici, il faut prouver qu’on est capable, et cela passe par le réseau qu’on se fait.

Je pense qu’il ne faut pas hésiter à prendre des cours, faire du bénévolat, ou avoir un job alimentaire au début. On ne nous attend pas ! Il faut prouver qu’on vaut le coup.

4)       Et le système de santé dans tout cela ?

Le système de santé Français est le meilleur du monde. Mais ici au Québec, on est très bien soigné quand ce sont de véritables urgences. C’est évidant qu’il faut poireauter des heures pour avoir des antibiotiques, pour une angine ou autres. Les spécialistes sont difficilement accessibles, il faut attendre des mois voire des années. Je ne vous cache pas que si j’avais besoin de soins récurrents je retournerais en France, à moins d’avoir beaucoup d’argent.

5)       Quels sont les moments les plus difficiles que tu aies eu à gérer au Québec ?

Il y en a plusieurs, dès qu’il arrive un décès dans notre famille ou des amis proches, la question nous taraude de retourner au pays. On se sent démunie, on vit notre deuil seuls. Pour les naissances c’est aussi le cas, j’ai eu des problèmes avec ma grossesse et j’aurais aimé être avec ma famille c’est certain. J’aimerais parfois prendre ma voiture et juste prendre une après-midi avec les gens que j’aime, mais là il faudrait que je prenne l’avion et c’est toute une gestion à 5.

6)      Est-ce que vous avez eu beaucoup de visites de vos proches en 5 ans ?

Ma belle-mère vient environ tous les 6 mois, ma mère et mon frère une fois par an, ma sœur est venue une fois. On a des cousins qui viennent aussi de temps en temps. Trop peu d’amis à notre goût. On adore recevoir de la famille ou des amis chez nous, mais malheureusement, les budgets ou le temps manquent pour certains. Ainsi nous sommes revenus 2 fois (3 fois pour mon mari qui a sorti son livre Le Tricycle Rouge en mai) en France en 5 ans. Mais ce n’est pas l’envie qui nous manque. Après ici il y a de 2 à 4 semaines de congés payés par an. Quand on décide de nos vacances, on hésite à partir à Trifouilli-les-oies en France pour retrouver Tati Claudette ou en hôtel tout inclus aux Caraïbes (ça va nous couter moins cher le Sud que la France).

On a peur de passer pour des égoïstes, c’est dur de faire son choix.

7)      As-tu changé ?

On a toujours peur du changement. Mais il est salutaire pour évoluer. Je crois que lorsqu’on passe le portillon de l’aéroport, on est déjà transformé. Il va falloir oublier la comparaison qu’on aurait facile à mettre en avant pour pouvoir évoluer. Je suis en permanence en train de sortir de ma zone de confort. J’ai beaucoup appris en me lançant dans le blogging. J’étais seule, j’avais envie de raconter ce que c’était de changer de pays, de faire des découvertes. Ça m’a ouvert aux réseaux sociaux.

8)      Et l’hiver dans tout cela ?

Je ne vais pas mentir, le climat fait partie intégrante de la vie au Québec, dès le mois de novembre on voit les premiers flocons et ça dure jusqu’en avril voire mai. C’est donc presque la moitié de l’année. Il faut accrocher sa tuque (mettre son bonnet) mais il faut surtout se préparer mentalement. Rapidement on a remarqué que les Québécois partaient dans le Sud ( Caraïbes, Floride et autres ) se ressourcer, les plus chanceux y vont une semaine en novembre et une semaine en février. C’est une façon de faire le plein de vitamine D. Après, on peut aussi adorer les sports d’hiver et s’en donner à cœur joie. Mais, personnellement quand les températures affichent moins 30 et au-delà c’est loin d’être agréable. Pour tout dire, je n’ai pas hâte que les feuilles tombent. C’est vraiment long et ce qui me manque le plus c’est le printemps. Qui est bien trop court à mon goût.

9)      Et l’école ?

J’aime beaucoup la relation prof-élève qu’il y a ici.  Elle est complètement différente de ce que je connaissais de France. Les enfants sont écoutés à part entière. Ils participent pleinement à leur éducation. Il y a des matières qui sont aidantes pour développer le charisme et la confiance en soi de nos chères têtes blondes (rousses pour mon cas ), comme l’art dramatique par exemple. On n’est jamais négatif vis-à-vis des élèves. Je regrette peut-être le manque de culture Française, (ce n’est pas mon côté chauvin qui ressort, mais je me demande encore ou nous serons dans 5 ans et si cela ne va pas pénaliser mon grand). Il y a toujours possibilité d’inscrire nos enfants en lycée Français (il faut débourser aux alentours de 600 $ par mois). Là encore si on a l’argent la question ne se pose pas.

10)   Vos projets ?

Comme dit plus haut, nous sommes en cours de résidence permanente (oui ! on a mis notre temps…) car nous n’étions pas sûrs à 100 % de rester. Et…nous ne le sommes toujours pas. On a envie de découvrir d’autres pays, d’autres cultures, d’autres climats. On aimerait vivre en Californie, c’est un projet à moyen terme. Au niveau court terme, on profite de notre arrivée sur Montréal pour visiter, gagner en expertise dans nos domaines et pour mon mari c’est l’occasion de faire des salons du livre. Il est aussi plus amené à retourner sur la France pour la promotion de ses livres (sa maison d’édition est Française).

Bilan positif dans l’ensemble mais ne nous leurrons pas, l’expatriation est difficile. Il faut être prêt à faire des concessions sur pas mal de domaines. En 5 ans, j’en ai vu plein retourner en France et pourtant ils s’étaient préparés, organisés, ils avaient fait pléthore de voyages de découverte… Je pense que ce qu’il faut avoir en tête, c’est que rien ne se passe comme prévu, et c’est à nous de savoir ce qui nous importe le plus au fond de notre cœur, faites-vous des objectifs, aux 6 mois, 1 ans, 5 ans . Ce n’est pas parce que vous allez changer de pays que les soucis auront disparu…Je dirais même que certains nouveaux soucis vont apparaître. (Intégration, lien d’amitié, soutien, support, trouver un réseau, trouver un job, besoin de reconnaissance, etc. ). Faites le test d’immigrer.com, il est vraiment utile pour se faire une idée. Et rappelez-vous, quoiqu’il se passe c’est une magnifique expérience.

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Écrit par
Aloane

Née en 1981 et originaire de Lorraine, cet infirmière française arrivée au Québec en 2012 dans la région de Saguenay, s'est réorientée quelques années après son installation. Avec son mari travailleur de l'industrie des jeux vidéo, la famille habite maintenant dans la région de Québec.

4 commentaires

  • Bonjour Aloane, merci pour ce partage! En ce qui concerne l’hiver québécois, le prendre à bras le corps est sans doute le plus efficace. En ski alpin, on gèle super vite, mais en ski de fond, on se réchauffe très vite, en on se garde au chaud! Bonne continuation, Agnès

  • Centre Éducatif

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