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Un singe en hiver

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Un singe en hiver (ou la première vraie journée d’hiver d’un français)

 Je vous préviens tout de suite ; cette bafouille fut écrite à quatre mains (ou plutôt, à deux claviers). Car, j’ai l’insigne (ou l’infime) honneur de vous présenter mon Guinness à moi, mon mari, mon pouxxx, le papa de mes affreux (ils ont de qui tenir), le français fraîchement (c’est le cas de le dire, à l’heure où je tapote ces quelques mots) débarqué dans mon pays.

Nous sommes connus, fiancés, mariés en France. Dès les premières secondes de notre relation, le Québec papillonnait au-dessus de nos têtes, l’air de rien, à cause de moi. Pour ceux qui n’auraient pas suivi notre grossesse et notre accouchement du retour/immigration, je les invite cordialement à lire ma bafouille au sujet de notre profil un peu bizarre (“lettre à mes petits-enfants”). Cela m’évitera d`être “pas drôle” deux fois…

Je lui cède la parole… (t’inquiète, Guinness, j’ai corrigé certaines phôte d’aurtaugraffe que même moi, je n’aurais osées faire…) Et j’ai restitué la réalité en italique

Écrit le 15 janvier 2007 :

Bon, (excellent début !)
Je pense que nous l’admettrons tous, aujourd’hui fut notre première vraie journée d’hiver sur Montréal (oui, j’écris "sur" et pas "à", j’suis parisien, et alors ? Et en plus, il s’en vante…). Il faisait frette et la marde blanche était de sortie.

Dès l’arrivée au travail, le nouvel immigrant français est traqué. Il a beau essayer de se faufiler discrètement dans son bureau (exercice difficile dans un open space et vu la taille de la bête ), ils sont là, ils l’attendent, le guettent…
… et dès qu’il est repéré, cela fuse :
"Alors, la voilà, la neige !"
"Oh, mais tu as acheté un beau manteau d’hiver !"
"Pfff, ce n’est même pas une tempête. Tu verras lorsque tu ne distingueras plus le building en face"
"Attend demain, il fera -25 " (De quoi ? Degré Celsius ou degré Fahrenheit ?) et j’en passe…

Mais qui sont ces "Ils" ? (Oui, qui sont-ils ? On se le demande…)
Ce sont ceux qui, la veille même, étaient encore de charmants collègues et qui aujourd’hui, se transforment en prédateurs à l’affût du moindre frissonnement, de la moindre faille dans votre armure "anti-froid". (et que dire de “l’épouse aimante” qui se mue en mante religieuse goguenarde)
"Ils", ce sont les québécois bien sûr, mais aussi l’immigré polonais, la libanaise, la gang d’italiens. Même le togolais et la béninoise s’y mettent ! (Bigre ! Il bosse à l’ONU ou quoi ?)

Heureusement, vous dites-vous, la solidarité française va jouer à plein, eh bien… (je n’ai jamais rien dit de tel…)
… même pas ! Ce sont même les pires.(qu’est-ce que je disais ?) Vous savez ? Vos compatriotes, issues de la même mère patrie (ou plutôt mère "partie" ouais ! Bande de traîtres !). Petit extrait vécu à la fontaine à eau : (c’était pas à la machine à café ?)

La québécoise : "Alors, cette journée d’hiver ?’
Moi : "Super, mais il ne fait pas assez froid"
La québécoise : "Mais, tu n’es jamais content"
La française : "Ben  non ! Il est français !"

Bon, je vous passe le reste de la journée.., du même acabit…

Arrive le soir, le temps de retrouver son doux et chaud foyer, son épouse aimante (c’est moi, ça ?), ses enfants adorables (tu ne passes pas tes journées avec, et ça se voit !), son fidèle chien (fidèle à sa gamelle, oui !), son adorable petit chat (qui perd ses poils, même en hiver) ET, sa pelle à neige…
Et bien, oui, une journée d’hivers sans séance de pelletage, ce n’est pas une vrai journée d’hiver (et je m’y connais !). Ici, ils en ont même fait un sport ! Comment chérie ? le curling n’a rien à voir avec le pelletage? Ah OK, je le note… (Mais, j’ai rien dit, moé !) Bon, y’a encore du boulot.

Me voilà donc dehors, fier comme un bar-tabac (je ne suis pas sûre de la justesse de ton expression, là…), avec ma belle pelle à neige Rona (on avait dit : pas de publicité gratuite !) et mes deux assistants, avec leur pelle itou.

Et là, votre charmant voisin d’en face (celui qui arrive à l’improviste le soir pour boire sa énième bière, enfin surtout la vôtre… nan ! La MIENNE !) se plante sur le trottoir et vous regarde d’un air amusé. Dans les maisons, derrière les vitres, les rideaux bougent. Vous êtes épiés : "Eh, viens donc voir, le français ! Il déneige !- Ah ouais ? Fais voir?  Pfff, y sait même pas faire – Mautadit ! Planque toé ! il nous a vus !". (je faisais partie des “épieurs” et je m’amusais follement !)

Moi, stoïque (et qui a hâte de rentrer dans son bar-tabac ou son foyer, enfin un truc où la température est VIVABLE malgré mon accueil glacial), après avoir fini de bien dégager les allées ( comment cela chérie, la voiture ne passera pas le gros tas de neige d’un mètre que j’ai laissé sur le bord du trottoir ? Mais si, voyons !…Tu verras, demain matin, tiens !), je m’attaque à ce qui sera le clou, l’apothéose, que dis je, le …le…  (les mots me manquent) de la soirée, j’ai nommé : le bonhomme de neige !

Qui a dit que faire un bonhomme de neige avec de la poudreuse est impossible ? (Moi)

Et bien, il avait raison, un homme plein de sagesse celui-là… (En l’occurrence, c’est UNE FEMME pleine de sagesse)

Bon, notre joli tas de poudreuse surmonté d’un radis (y’avait plus de carotte dans le frigo – Menteur ! T’avais juste la flemme d’aller fouiller dans le fond) achevé, mes deux assistants et moi-même lancions à la foule invisible un dernier regard plein de fierté (tel le coq, les pieds dans la marde blanche). Nous rentrons ensuite dans notre doux foyer pour soigner nos engelures, lumbagos et autres courbatures… (Ben voyons… Il est mourant, comme d’habitude…)J’ADORE L’HIVER ICITTE !!!
(Quoi chérie ? On en reparlera dans 4-5 ans, pourquoi ?..) (Nan, j’ai dit “l’année prochaine”…)

 Signé : Guinness

 Je reprends le contrôle de ma bafouille pour vous rassurer : les affreux n’ont rien… Quant à Guinness :

Dans la nuit de l’hiver galope un grand homme blanc.
C’est un bonhomme de neige avec une pipe en bois,
un grand bonhomme de neige poursuivi par le froid.

Il arrive au village.
Voyant de la lumière,
le voilà rassuré.

Dans une petite maison, il entre sans frapper
et pour se réchauffer
s’assoit sur le poêle rouge
et d’un coup disparaît,
ne laissant que sa pipe au milieu d’une flaque d’eau,
ne laissant que sa pipe et puis son vieux chapeau…

 Jacques Prévert

(Chanson pour les enfants – L’hiver)

 Et promis, la prochaine fois, ma chronique sera plus sérieuse.

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