Le système d’immigration à points du Canada peut donner un léger avantage aux candidats célibataires. Pour maximiser leurs chances, certains candidats mariés au statut de résident permanent déclarent que leur conjoint ne les accompagnera pas, ce qui leur permet de gagner jusqu’à 40 points supplémentaires sur un total possible de 600.
L’avocat en immigration Matthew Jeffery explique que le système de points n’est avantageux pour les candidats mariés que si leur conjoint est bien éduqué, maîtrise l’anglais ou le français et possède une expérience professionnelle pertinente.
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« Cependant, si le conjoint ne répond pas à ces critères, cela peut faire baisser le score du candidat principal, » explique Jeffery. « Pour éviter de perdre des points à cause d’un conjoint peu qualifié, un candidat peut déclarer que son conjoint ne l’accompagne pas. Cela signifie que ce dernier n’immigrera pas au Canada en même temps que le candidat principal, mais restera dans le pays d’origine. »
Le consultant en immigration Mandeep Lidher, basé à Calgary, affirme que cette pratique est assez courante. Selon lui, les candidats mariés subissent un « désavantage systémique » dans le système de points actuel pour les travailleurs qualifiés.
« Ce déséquilibre structurel encourage l’usage légitime de l’option du conjoint non accompagnant, » a-t-il déclaré à CTVNews.ca. « Il s’agit d’un choix légal, prévu par le système, pour les candidats qui seraient autrement désavantagés par le faible niveau linguistique, le niveau d’études ou l’absence d’expérience de travail au Canada de leur conjoint. »
Ainsi, au lieu de faire une demande de résidence permanente ensemble, il peut être plus avantageux pour une seule personne de présenter la demande initiale, puis de parrainer son conjoint par la suite via le programme de regroupement familial.
« Non, ce n’est pas de la manipulation, » explique Lidher. « Un candidat ne viole la loi que s’il se rend coupable de fausse déclaration… c’est-à-dire s’il cache son statut matrimonial ou déclare faussement que son conjoint ne l’accompagne pas, alors qu’en réalité ils prévoient d’immigrer ensemble. »
« Exploiter le système »
Ottawa est conscient de cette pratique et a mis en garde certains candidats contre les fausses déclarations.
Lidher a partagé une copie d’une « lettre d’équité procédurale » datée d’avril 2025, envoyée à un candidat à la résidence permanente. Dans cette lettre, un agent de traitement de l’immigration canadienne exprimait de « sérieuses préoccupations » concernant un candidat marié qui s’était déclaré comme non accompagné, alors qu’il vivait déjà au Canada avec son conjoint étranger.
« Il semble que vous ayez choisi de déclarer votre conjoint comme “non accompagnant” afin d’atteindre le score minimum requis, car vous obtenez plus de points si vous n’avez pas de conjoint ou si celui-ci ne vous accompagne pas au Canada, » écrivait l’agent. « Il semble aussi que vous n’auriez pas atteint le score minimum requis si votre conjoint avait été inclus comme personne à charge accompagnante dans votre demande. »
Le système de points canadien est devenu de plus en plus compétitif, en particulier depuis qu’Ottawa a annoncé en octobre une réduction d’au moins 20 % des cibles de résidence permanente : de 500 000 à 395 000 en 2025, 380 000 en 2026 et 365 000 en 2027.
Le nombre de points minimum requis pour pouvoir présenter une demande de résidence permanente augmente progressivement. Par exemple, le 12 juin, le candidat le moins bien classé dans le volet de l’expérience canadienne avait un total de 529 points — contre 368 points pour le seuil minimum observé quatre ans plus tôt, le 10 juin 2021.
Quand une personne souhaite être considérée pour la résidence permanente via le système en ligne Entrée express destiné aux travailleurs qualifiés, son profil est évalué selon le Système de classement global (CRS), qui attribue des points selon des critères comme l’âge, le niveau d’éducation, l’expérience professionnelle et les compétences linguistiques.
« Le système Entrée express du Canada est conçu pour sélectionner des immigrants qualifiés capables de s’épanouir, mais l’honnêteté est primordiale, » affirme Kubeir Kamal, un consultant en immigration basé à Toronto. « Déclarer un conjoint comme non accompagnant est une option valide si elle reflète la réalité, mais falsifier son statut matrimonial pour contourner le système expose à de graves conséquences, y compris un refus de la demande et des interdictions. »
Dans une déclaration à CTVNews.ca, un porte-parole d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a affirmé que le ministère reste engagé dans la lutte contre la fraude et les fausses déclarations.
« La fausse déclaration inclut la transmission de renseignements faux ou l’omission de renseignements, » a déclaré le porte-parole. « Si un conjoint est déclaré comme non accompagnant alors que l’intention réelle est qu’il vienne avec le demandeur principal, un agent peut conclure qu’il y a eu fausse déclaration pour obtenir davantage de points CRS. »
Source : CTV News
en effet certains seraient tentés par déclarer leurs conjoints comme non accompagnant et ensuite les faire parrainer…mais d’un autre côté, il y a le risque de tomber dans la fausse déclaration comme cité dans l’article et bien sût d’attendre longtemps avant d’voir le visa pour le conjoint…personnellement j’ai un ami installé en Alberta qui a commencé le parrainage de son épouse depuis octobre 2023..