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jeudi , 28 mars 2024
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Connais-toi toi-même. -La chronique complète-

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Connais-toi toi-même -La chronique complète-

Un philosophe a dit : Je ne peux guère parler que de moi puisque c’est la seule chose que je connaisse. Alors je vais parler un peu de moi pour une fois, même si je ne suis pas un philosophe ! De plus je vais aborder certains sujets qu’Emma a traité dans sa chronique mais d’une autre manière et avec mes conclusions personnelles.

L’an dernier, séparé de ma fiancée par la distance durant 10 mois, je suis tout de même venu au Québec 4 fois en vacances (merci les 35 heures !). Chaque séjour me permettait de vivre ma future vie en une sorte de période d’essai sans conséquence. Lorsque je suis arrivé fin octobre, immigrant frais émoulu, il ne m’a pas fallu plus de 2 jours pour sentir un changement. Dans la rue, dans le bus, dans les magasins, j’avais une impression de modification de rythme des mouvements, de modification des couleurs et des odeurs. L’air même semblait différent.

Il s’agissait de ma perception. Je ne voyais plus mon environnement, mon nouveau pays comme je l’avais déjà vécu lors de mes fréquents séjours, mais à travers les yeux d’un nouveau venu sans plus d’attache matérielle derrière lui, sans date de fin de vacances et de retour au travail ou tout est toujours pour avant hier des que l’on descend d’avion. J’étais un « rien » avec son chemin à tracer au milieu de « tout ».
Même si ma fiancée et moi étions installés dans de très bonnes conditions, assurés de son revenu, même si je disposais déjà d’un contact sérieux avec un employeur potentiel, cela ne comblait pas une
sorte de vide intérieur. Peut-être ce vide avait-il été laissé là par la fin de ma procédure d’immigration et du déménagement qui avait pris tout mon temps depuis des mois. Une sorte de contre-coup. Même «favorisé» par rapport à d’autres immigrants, j’avais ce droit aux doutes, aux incertitudes et aux inquiétudes.

Pendant 6 mois, j’ai probablement vécu ICI, mais en me raccrochant partiellement (et peut-être trop) a mon ancienne vie LA-BAS, à mes habitudes de vie rangée, ou tout était bien en place généralement, mais ou trop peu de choses finissait par dépasser du cadre. Les premiers mois ici, je n’ai pas eu peur en soi d’avancer, j’ai juste trop calculé et anticipé chacun de mes choix importants, chacun de mes gestes pour essayer de garder le contrôle des conséquences. Peut-être par réflexe professionnel et scientifique? Probablement pour que ces résultats correspondent à ce que je voulais vraiment obtenir de ma nouvelle vie. A immigrer, à changer de continent, j’avais envie de choisir. Conscient que se retrouver avec si peu de contraintes ne se reproduirait que peu de fois dans ma vie et dans ma carrière, je voulais que le résultat soit trop parfait. Un peu ambitieux ? Un peu prétentieux ? Beaucoup de fierté à le faire probablement…. Mais c’est un peu comme si j’avais dressé des barrières, au lieu de prendre ce que chaque jour pouvait m’apporter. Des barrières peut-être inutiles ? Mes loisirs, mes sorties ? Tout était un brin trop planifié. Juste d’un rien. Comme si j’avais gardé l’ancienne vie et que seul le décor, les accessoires et les voisins avaient été modifiés. Comme lors d’une tournée de théâtre ou l’on change de scène mais pas de texte.

Je n’ai pas laissé assez de place à l’imprévu, à la découverte, à la fantaisie que peut apporter l’immigration. Mon arrivée ici s’est programmée comme un projet d’entreprise réglé aux petits oignons, pas comme une aventure avec son charme et ses surprises.

Ai-je des regrets que tout aille trop bien à quelques petites choses près ? Je n’ai pas eu le temps de savoir en fait. Depuis 1 mois maintenant, mes yeux voient encore d’une autre façon. Je vie a Montréal d’une 3eme manière, encore différente des précédentes. Et ça me convient vraiment.

Depuis, je me surprend à penser « qu’est-ce que je suis bien ici ». Je regarde autour de moi les gens, la ville et la vie et me dit encore «qu’est ce que suis heureux d’être à Montréal ». Je pourrais développer
les diverses raisons qui me font « sentir bien ici », mais cela deviendrait vraiment long à détailler et trop personnel. Et puis je n’ai pas envie d’expliquer comme si je devais justifier ce que je dis plus haut !

Désormais je suis convaincu qu’immigrer a été le bon choix pour nous, pour moi. Est-ce que je change vraiment ? Difficile à dire. Je m’adapte, je vie autrement ? Toujours Marc Mellet mais plus tout à fait le même, et ça me plait bien.

N’oubliez pas cependant que c’est mon cas, mon immigration, pas la vérité absolue que je chercherais à vous assener par dogmatisme. C’est maintenant. Ce n’était pas encore comme cela 4 mois en arrière, ce ne sera peut-être plus comme cela dans 4 mois ? Ca sera mieux je l’espère.

Immigrer n’est pas simple. Ca demande des sacrifices. Mais ça peut payer en retour sous diverses formes, parfois inattendues. Ca peut donc vous révéler un peu plus à vous-même. Je fais référence à ce concept souvent répété en cours de philosophie et évoqué en partie par Jean-Paul Sartre dans la citation suivante : « Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l’autre. L’autre est indispensable à mon existence, aussi bien d’ailleurs qu’à la connaissance que j’ai de moi». Lorsqu’on voyage, qu’on émigre, on part découvrir d’autres pays et sociétés, rencontrer d’autres personnes. En fin de compte, on finit peut-être par se rencontrer soi-même.

Curveball

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