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jeudi , 5 décembre 2024
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6 trucs infaillibles pour RATER son expatriation

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Et oui, la vie à l’étranger fait rêver, saliver, fantasmer, …

Pourtant l’expatriation est tout sauf facile, n’est pas si rose, et peut même mener à des déceptions, des désillusions, voire des dépressions.
Personnellement c’est cette phrase de Mark TWAIN qui a été mon déclic :

Je m’estime « ben chanceuse » (à lire avec l’accent Québécois) que ma vie au Canada et en Espagne se soient bien passées (l’une en couple, l’autre en famille). Pourquoi ? Parce-qu’à l’époque, personne de mon entourage n’a su me conseiller, m’épauler et me (PRÉ)PARER pour ma nouvelle vie.

Depuis le début de mon expatriation, je croise régulièrement des personnes (bien plus nombreuses que ce que l’on pourrait croire) qui ont malheureusement échoué dans cette aventure. Les raisons de cet échec semblaient différentes à première vue, mais je me suis rapidement aperçue qu’elles se comptaient sur les doigts de la main (d’un polydactyle***).

Si tu te prépares à franchir le pas de l’immigration, assure-toi d’éviter les 6 écueils suivants, qui pourraient transformer ton rêve en cauchemar.

1- Partir pour les mauvaises raisons

Tu pars pour découvrir une autre culture, t’ouvrir l’esprit, sortir de ta zone de confort, te confronter à l’inconnu, parler une nouvelle langue, vivre une nouvelle aventure (seul, en couple ou en famille), changer (de vie, de travail, d’endroit) ? Ce sont de BONNES raisons : tu es sur la voie d’une expatriation réussie !
En revanche si tu pars pour FUIR, la réussite de ton expatriation me paraît plutôt compromise (hormis bien évidemment dans le cas de réfugiés politiques, ce billet s’adressant principalement à des lecteurs Français, Belges et Suisses…).

Quand je parle de fuite, je pense plutôt au refus d’affronter ses problèmes personnels et/ou psychologiques, de se remettre en question, de rejeter la société, etc. 9 fois sur 10, tes problèmes te rattraperont, même si tu vis à l’étranger.
Comme le dit Robert Louis Stevenson :

Il est inutile de fuir ses faiblesses, il faut les affronter ou périr. Et quitte à les affronter, autant le faire tout de suite et aussi directement que possible.

Je ne dis pas que c’est facile (je ne pense d’ailleurs pas en être capable, car personnellement je n’ai rien fui, SAUF, après mûre réflexion, ceux qui me demandaient : « Et toi, les bébés, c’est pour quand ? » 😉 ) et j’anticipe des réactions de certains de mes compatriotes, mais la fuite est une mauvaise raison, selon mon humble avis… Et qui dit mauvaise raison dit foncer dans le mur…

2- Le refus de l’échec

La peur et les doutes sont omniprésents avant le grand départ (sauf si tu es un super héros bien sûr). Ce sont des émotions normales, humaines, que l’inconnu réserve à tous : vais-je m’adapter, vais-je aimer ma nouvelle vie, vais-je trouver le boulot de mes rêves, mes enfants vont-ils s’intégrer, … ?
Mais de toutes les peurs, il y en a une que tu devras combattre, si tu veux réussir ta vie à l’international : la peur de l’échec. Une fois « là-bas », tu sentiras plus d’une fois le fantôme de l’échec planer lourdement au-dessus de ta tête… et il y a de fortes chances que tu ne réussisses pas du premier coup. Mais perdre une bataille ne signifie pas perdre la guerre.
L’important est d’en tirer un enseignement (et de l’humilité, ce qui ne fait de mal à personne, surtout si tu es Français 😏 ), de relever ta tête et tes manches, et de repartir au combat, en te disant : « C’est pas grave, cette fois ça n’a pas marché, la prochaine fois sera la bonne. »
Si tu capitules au premier obstacle, au premier refus, à la première défaite, ben… t’es mort tu ferais mieux de rentrer au bercail.
Personnellement, je me suis retrouvée à faire cuire des céréales à mon arrivée à Montréal dans un petit atelier, après avoir quitté un poste de direction à Paris pour Danone (avec la voiture et les €€€€€€ qui allaient avec😏 ). Mes enfants (alors âgés de 4 et 6 ans) n’ont maîtrisé l’espagnol qu’après plusieurs mois, alors qu’on m’avait garanti qu’en 1 mois, ils seraient bilingues. Mon conjoint n’avait toujours pas la sécurité sociale espagnole, après 2 ans à Valencia…
Et pourtant, ça roule ma poule ! Pourquoi ? Parce-qu’on reste confiant (même si la vie n’est pas rose tous les jours), qu’on ne regarde jamais en arrière, et qu’on se remet en question régulièrement… mais qu’est-ce que ça fatigue en revanche ! (Soupirs)
Je parle toujours de notre « petite étoile » à ceux qui m’interrogent sur notre avenir (encore incertain). Mais sincèrement, cette petite étoile, tu devras la nourrir tous les jours de positivisme et de confiance en l’avenir. Mais la récompense sera là, garanti ! 😀

3- Ne pas être (pré)paré

J’entends deux choses par là : la première, évidente, est l’absence de préparation « administrative », à savoir ne pas avoir fait les démarches nécessaires pour quitter ton pays natal l’esprit tranquille (impôts, sécu, passeports, …) ET pour t’installer sereinement dans le nouveau pays (argent de côté, permis de conduire, assurance maladie locale, assurance expatriation, reconnaissance de diplômes, etc… sans oublier beaucoup de lecture pour t’imprégner de la culture locale, éviter les faux pas, gagner du temps, etc).

L’autre absence de préparation, est beaucoup plus subtile mais tout aussi (encore plus ?) importante : la préparation MENTALE. À quoi ? Au choc culturel, à l’échec (encore lui), et aux mauvaises surprises qui t’attendent (parce qu’il y en aura, sache-le), une fois sur place. Mais il y a pire. Le pire, tu y seras confronté AVANT ton départ : il s’agit de la PRESSION SOCIALE !!!!

Ah, la pression sociale (soupirs)… En vrac : « Quoi, tu quittes ton super poste sans avoir trouvé un job là-bas? », « Tu viens du Sud, t’es frileuse et tu vas vivre au Québec ? », « C’est la crise en Espagne et tu vas quand même vivre là-bas ? », « Tu ne sais pas parler Espagnol : comment tu vas faire ? », « Les soins en Amérique du Nord, c’est super cher ! T’as pas intérêt à avoir un problème de santé… « . (J’en ai 2000 autres dans ce style, pour ceux que ça intéresse…)

Et ÇA, comment dire… ÇA, si tu n’as pas préparé ton voyage avec précaution avant de « L« ‘affronter, c’est l’échec assuré. Si tu as un mental d’athlète, et que tu es amateur de méditation, de boxe, de yoga et de musique : tu pars avec un bonus de réussite, car tu y auras régulièrement recours, avant ton départ.

4- Les « pompeurs » d’énergie

J’ai pris conscience (bien trop tard à mon goût) du pouvoir de l’énergie (positive ou négative) de mon entourage, et des effets sur ma force santé mentale.

Un bon moyen de ne pas réussir son expatriation est de s’entourer de ces gens qui ne font que »pomper » de l’énergie aux autres, qui dramatisent tout, qui râlent tout le temps (ah tiens, la France se vide ? 😉 ), qui te conteront des mauvaises expériences à l’étranger du cousin de la tante de la prof de math et de celle du beau-frère du collègue de la voisine.

Le départ pour l’étranger nécessite BEAUCOUP de courage, de motivation et d’énergie. Une fois que tu auras pris ta décision de partir, n’hésite pas à te montrer égoïste en gardant précieusement ce capital pour toi, et en mettant entre parenthèse temporairement ton côté « bon samaritain ». Conseil du jour : envoie ch… évite ces personnes négatives jusqu’à ton départ, et tu doubleras tes chances de réussir ton expatriation.

Quelqu’un qui veut mettre toutes les chances de son côté pour réussir a besoin de toutes ses forces pour franchir le pas. Ces forces, on les puise en soi, mais pas seulement.

C’est fou ce que comme les petites phrases dans le genre « Tu vas réussir », « J’ai confiance en toi », « Je t’admire », « Fonce », « Si ça va pas là-bas, n’hésite pas à m’appeler » ont un effet décuplant sur notre confiance en nous. En cas de coup de stress ou coup de blues, il suffit d’appeler les personnes à l’origine de ces phrases ou d’aller boire un café avec elles , et tout repart comme en l’an quarante.

Alors si tu veux franchir plus facilement le pas de l’expatriation, fréquente sans modération les personnes qui dégagent cette énergie positive. Ces « coach de vie » sont faciles à repérer : à leur contact, ta force double de puissance et tu les quittes toujours « gonflé » à bloc.

Petite parenthèse pour ceux qui partent vivre au Québec : cette nation regorge de personnes ouvertes, positives, et entreprenantes. C’est LA plus grande différence que j’ai notée avec la mentalité française. Le contact des Québécois m’a beaucoup enrichie sur ce sujet.

À titre d’exemple, leurs panneaux et pancartes (même gouvernementaux) contiennent toujours des consignes positives, alors que pour le même message, la consigne sera négative. Devinez laquelle de ces consignes est québécoise et l’autre française : « Interdiction d’aller sur la pelouse » vs « Prière de rester sur les sentiers ». Ça veut dire la même chose, mais ça fait pas le même effet, non ?

5- Les mauvaises excuses

Depuis tout petit, tu rêves d’aller vivre en Australie ? D’étudier les ours polaires ? De faire de l’humanitaire (je te tire mon chapeau au passage) ? De sauver les baleines ? De cultiver des vignes au Chili (il n’y a pas que les vins Français en effet dans la vie…) ?

Arrête de rêver, réveille-toi et PASSE À L’ACTION !!! Go, fonce,  arrête de remettre au lendemain, d’avoir peur d’avoir peur (non, ce n’est pas une faute de frappe 😀 ), de te trouver des excuses :

YES you can, JUST do it. (Ça te dit quelque chose, mmmh ?)

Partir vivre à l’étranger, c’est un peu comme décider d’avoir des enfants : ce n’est JAMAIS le bon moment : c’est trop tôt pour certains, c’est trop tard pour d’autres. Les raisons semblent bonnes, et pourtant… c’est possible ! Et ce, quel que soit ton âge, ta situation professionnelle, l’âge de tes enfants, la santé de tes parents…

Fais le premier pas (prendre la décision de partir vivre à l’étranger) : c’est le plus difficile, et tu verras que les suivants s’enchaîneront.

6- L’Eldorado

Si tu t’attends à vivre au pays des Bisounours, où tout est beau, où tout le monde il est gentil, où les employeurs seront prêts à s’entre-tuer pour t’offrir le travail de tes rêves, où tu seras chaleureusement accueilli et immédiatement intégré :  reste à la case départ (chez toi), sinon la chute sera terrible et l’échec assuré.

Encore une fois, prépare-toi à devoir surmonter des obstacles, prendre des claques (au sens figuré au moins), courir d’administration en administration, vivre des moments de solitude, de déception et d’incompréhension. Bref, goûter aux « joies » de l’immigration…

Combien de mes compatriotes ai-je vu déchanter, halluciner, capituler et rentrer chez eux, après quelques mois dans leur nouvelle patrie (qui ne le sera jamais finalement). La plupart du temps, c’est parce-qu’ils avaient trop d’attentes, parce-qu’ils ne s’étaient pas suffisamment renseignés, parce-qu’ils résistaient (souvent inconsciemment) à s’adapter et donc à s’intégrer, parce-qu’ils voulaient continuer vivre à la Française (à la Belge ou à la Suisse, c’est pareil !).

Même si plusieurs pays y ressemblent, l’Eldorado n’existe pas (et tant mieux, sinon on y vivrait tous ! ). Mais avec un minimum d’efforts, il peut y ressembler. 😀

En conclusion:

Je laisse la parole à Pablo Neruda… qui résume en une soixantaine de mots ce que j’ai écrit en presque 2000 ! (ma carrière d’écrivain, c’est pas pour demain, je sais… 😉

Si cet article te fait réagir,  si tu aimes ta vie à l’étranger ou si tu la vis mal,  si tu as échoué, si tu as réussi, si tu as d’autres conseils à donner pour réussir un départ et une vie à l’étranger, tes commentaires sont les bienvenus !

*** : Si tu n’as pas aimé ce billet, mais que tu as cliqué sur le lien de polydactyle, tu n’auras pas perdu 100% de ton temps ! 😀

D’après le texte original

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Écrit par
Laurence Comet

Après avoir vécu 10 ans en Amérique du Nord et installée depuis en Espagne, je n’ai pu résister à l’envie de partager ma vie d’expatriée au quotidien, mes découvertes, mes coups de coeur et mes humeurs. Parallèlement, je mène une vie de famille (2 enfants nés au Québec et un mari musicien) et professionnelle: après avoir travaillé comme salariée durant 18 années dans des entreprises renommées, je suis devenue Community Manager (gestionnaire de communautés) à mon compte et Consultante en Média Sociaux, dans des domaines qui me passionnent: l’expatriation bien sûr, le voyage, les différences culturelles, et la gastronomie. À bientôt, bye bye, hasta luego, Laurence

6 commentaires

  • […] est également utile d’apprendre ce qu’il ne faut pas faire. Des articles comme 6 trucs infaillibles pour RATER son expatriation, peuvent vous aider à éviter les pièges courants rencontrés par certains […]

  • Les conseils que vous donnez dans ces textes, sont très favorables. Ils ils une source de motivation et un guide sûr pour ceux qui pensent à l’expatriation. Ils me seront donc très utiles.
    Merci pour votre aide!

  • Bonjour Laurence ! Merci infiniment pour votre témoignage, je me suis régalée à vous lire ! J’ai été très toucher par votre sincérité, spontanéité et honnêteté.
    Il se peut bien que je revienne vers vous un jour si je me lance dans cette grande aventure. Pour l’instant, je vais déjà commencer par organiser mon voyage pour découvrir l’an prochain le Québec, y retourner s’il le faut et écouter ce que mon intuition, mon intention depuis le cœur me dira. Bonne continuation et bravo !
    Flo

  • Un superbe post qui résume tout 🙂
    Merci tu m’as reboosté dans mon envie de partir et dans mon idée de le « cacher » aux gens négatifs 🙂

  • Moi je suis arrivé il y a cinq mois au Québec et à plus de 50 ans donc je dirais que partir plus vieux est une mauvaise idée car les 10/12 ans qui me restent à travailler ici me donneront une retraite minable du style 40 dollars pas mois plus ma retraite française que j’ai cassé en quittant la France ( dans les 800 €) . Tout ça ne permet pas de payer un loyer au Québec où vivre correctement . J’ai d’ailleurs rencontrer une portugaise qui travaille à Montréal depuis 25 ans et qui va toucher 400$ de retraite et à 65 ans la fédérale à 600$ soit 1000$ . Cela ne permet pas de payer son loyer à moins comme elle m’a dit d’aller dans des quartiers pas beau et dès logements plus ou moins insalubres . Moi je vais repartir en France ou le coût de la vie en province est vraiment bien mieux qu’au Canada . J’ai vu j’ai essayé j’ai constaté . Je rajoute qu’au niveau santé je confirme ces 5 mois ont été catastrophiques pour trouver un médecin et compétent. Jeune on y pense pas je comprends .

  • J’avais besoin de lire ça ce matin, ce qui me rassure ce sont les raisons. Je me prépare aussi à l’ouverture du coeur et d’esprit (que jnai déjà paraît-il) que je souhaite travailler davantage pour ce nouveau pays. C’est pour moi un nouveau chapitre de vie…. Et partir dans l’idée de se mouvoir dans ce nouveau moule aux formes et saveurs nouvelles est à mon sens indispensable. Tu as abordé des aspects auxquels je pense énormément c’est de tout clarifier administrativement en partant, et de ne pas hésiter à être un peu égoïste avant ce départ. Perso je suis en plein apprentissage mon empathie s’adapte !
    Merci pour ce post bien complet en tous points.
    Tu es heureuse et ça se lit, non pas parce que tout a été parfait, mais parce que dans l’humilité tu acceptes ton humanité en fermant les écoutilles au reste et en fixant ta bonne étoile 💫.

    Un grand MERCI !

  • Centre Éducatif

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