L’an passé, lors de ma dernière chronique, je vous ai dit que la suite
			serait écrite à l’Est, dans mon pays natal (l’ouest). Finalement, elle sera
			écrite en 2007 plus de deux mois après mon retour au sud de la ville de
			Québec. Disons que le mois de janvier a été particulièrement « rushant »
			(difficile). Pour vous donner une idée, je travaillais 80 heures par
			semaine…Cette épreuve passée avec succès, je vais être davantage disponible
			pour la rédaction de mes chroniques.
			Pour cette première de l’année, je me suis prêté au jeu de « l’interview » …
			euh de l’entrevue par Laurence Nadeau à propos de mon voyage en France.
			Question numéro 1 : Quelle était ta perception de ton retour avant le
			décollage pour la France?
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			Dans la mesure où je n’avais pas réussi à réaliser que je partais pour la
			métropole, il m’est difficile d’exprimer ma perception de mon retour avant
			de traverser l’Océan Atlantique. Pour resituer le contexte de mon départ :
			je terminais une année assez chaotique avec de très longues périodes de
			travail intensif, j’étais quasiment dans le « rush » permanent. J’avais donc
			besoin de vacances. Ainsi mon retour en France s’inscrivait autant dans
			l’optique d’un retour aux sources que dans l’attente d’un repos bien mérité.
			Il est certain que j’étais autant impatient qu’excité à l’idée de m’envoler
			vers la France après deux ans d’absence…
			Néanmoins, je m’apprêtais à ressentir de fortes séquences émotionnelles avec
			toutes ses retrouvailles qui s’en venaient. Aussi, j’imaginais être
			confronté aux sentiments réciproques vis-à-vis des miens. D’ailleurs cette
			intuition m’apportait une certaine appréhension, sans non plus me stresser.
			Dernière chose, lorsque je réfléchissais à ce que j’allais vivre, je voyais
			tellement en moi, le cliché du fils qui revient au pays après avoir vécu
			tant de chose à l’étranger. Vous voyez? Comme dans les films!
Question numéro 2 : Qu’est-ce qui t’a le plus surpris en France
			Ca va peut être paraître ridicule, mais une de mes plus grosses «surprises»
			a été lors de mon premier réveil dans mon ancienne chambre, chez mes
			parents. Imagine la scène: mes yeux s’ouvrent, la pièce est encore baignée
			dans la noirceur. A cet instant, une certaine frustration (contrariété)
			colonise ma tête, comment ça que je me réveille en pleine nuit? Mes yeux
			cherchent désespérément le moindre cadran (réveil) afin de me replacer dans
			l’espace-temps, mais en vain, rien à l’horizon…
			Je me lève. Je tire l’épais rideau. J’ouvre la fenêtre, puis le volet. Et
			là… le soleil éclabousse mon visage! Il est près de midi. Je viens de dormir
			12 heures, et je suis encore plus fatigué que la vieille ! Le décalage
			horaire sévit encore sur mon horloge biologique. Et j’avais oublié quel
			effet ça fait de dormir dans une chambre où il fait noir une fois les volets
			fermés, et ce, même lorsqu’il fait jour dehors.
			Pour ceux qui ne le savent pas, au Québec, les volets sont aussi rares que
			les ours dans les Pyrénées. Pas facile de dormir au début, lorsque le soleil
			inonde ta chambre à partir 6 h du matin, malgré les rideaux, mais on
			s’habitue, tout comme, on oublie la noirceur…
			Par rapport à mes à priori évoqués au début de l’entrevue, eh bien je me
			suis fourvoyé en grande partie étant donné que ma réapparition dans le
			décors français s’est déroulé en toute simplicité, comme si je n’étais
			jamais parti ! Désolé, pour ceux imaginant des larmes couler sur mes joues,
			seul un large sourire se dessinait sur mon visage.
Question numéro 3 : Est-ce que tes parents ou amis t’ont trouvé changé ?
Je répondrai par un OUI majuscule! J’imagine que tu attends un complément à
			cette réponse. Premièrement, ma famille avait déjà eu un aperçu de ma
			«québécoitisation» lors de leur passage au Québec en 2005. Ils avaient noté
			la modification de mon accent et de mes expressions utilisées. Ajouté au
			son, l’image a aussi été modifiée. En effet, je suis devenu plus expressif
			dans ma gestuelle, dans l’expression de mon visage lors des échanges
			verbaux. Je me plais à dire que le Québec m’a appris à sourire! Non pas
			qu’en France je faisais perpétuellement la «baboune» (la gueu… pour rester
			poli), mais disons que j’étais moins extraverti. Alors est-ce le simple fait
			de changer de vie, ou bien l’exposition à l’air québécois ? Je ne sais pas,
			sûrement un peu des deux! Et pour attester mes propos, il suffit de comparer
			la photo de mon permis de conduire français et celle de son homologue
			québécois… A part de d’ça, je ne me souviens pas avoir eu d’autres remarques
			à mon égard.
			Il est à noter que ce sont mes amis et toutes les personnes rencontrées qui
			ont le plus réagi au timbre de ma voix.
			Pour l’anecdote, lors d’un entretien téléphonique avec un de mes chums:
			–      je lui dis : « j’ai hâte de passez chez vous »
			–      à cette parole, il s’exclame : « comment ça que tu me vouvoies
			maintenant ? ».
			Eh oui en français de France, j’aurais plutôt dis «j’ai hâte de passer chez
			toi!»
			Un autre exemple, lorsque je disais à mes amis «on se verra tantôt» pour
			signifier «on se verra plus tard (quelque soit le moment de la journée)»,
			eux comprenait «on se verra cet après-midi». Je te laisse imaginer leur
			incompréhension lorsque nous étions le soir…
Question 4 : Est-ce que la France avait changé à tes yeux ?
Plus ou moins. A mes yeux, la France est restée la même, tout comme ses
			habitants. Néanmoins, j’ai noté la capacité des français à se sentir
			opprimés par les forces de l’ordre de part une présence policière accrue
			depuis quelques années. Sinon, mon pays natal est resté l’havre de paix pour
			les produits du terroir, un lieu de prédilection pour la culture de «l’or
			rouge» et la contemplation ainsi que la conservation des vieilles pierres!
			D’ailleurs, j’avais oublié ô combien le paysage Vendéen nous rappelait la
			richesse du patrimoine historique et culturel avec toutes ses bâtisses
			surgissant du passé bordées d’arbres parfois centenaires…
			Bon j’arrête là avant que la nostalgie ne gagne du terrain sur le présent !
			Dans un autre ordre d’idée, ce sont mes petits cousins qui ont beaucoup
			changé. Et mon absence a été suffisamment longue pour que certains aient de
			la misère à me reconnaître. D’ailleurs, une anecdote me vient à l’esprit, la
			scène se déroule en avant de chez-nous. Alors que j’étais en pleine
			discussion avec mon père au sujet de la croissance des plantes égayant la
			maison, une de ses connaissances qui circulait dans le quartier vient à
			notre rencontre. Là mon père, me présente en disant: «je te présente Benoît,
			mon fils qui vit au Canada, euh… au Québec» précise t-il suite à ma
			demande… A ma stupeur, cet homme-là lui répond « Ah tu as un troisième
			fils!» A cet instant, je me suis rendu compte que pour certaines personnes
			j’étais inexistant. Mon absence a été suffisamment longue pour qu’en plus
			d’éprouver le sentiment de jouer au touriste en France, dans une certaine
			mesure, j’avais également l’impression d’être un étranger…
Question 5 : Qu’est-ce que tu as le plus apprécié lors de ton séjour ?
			Il te suffit de réunir dans un même sac tous les mots teintés de bleu écris
			un peu plus haut et tu auras ainsi rempli mon ballot de merveilleux
			souvenirs. 
			En fait, il n’est pas de choses, d’évènements ou de rencontres que j’ai le
			plus apprécié, mais plutôt l’agglomérat de retrouvailles familiales/amicales
			et sensorielles (gustatives, visuelles, auditives et odorante). Je
			m’explique: revoir ma famille, mes amis m’a fait énormément de bien, revoir
			le paysage de mon enfance, profiter de la cuisine française, écouter les
			chouettes hulottes hululer le nuit, écouter le retentissement des cloches de
			l’église du village, sentir la nature «respirer» en plein hiver français
			caractérisé par l’humidité ambiante…
			Malheureusement, je n’ai pas pu et je n’ai pas eu l’énergie de revoir toutes
			les personnes avec qui j’aurais aimé passer du temps. J’ai dû admettre que
			l’on ne peut pas garder contact avec tout le monde. La vie est comme un
			grand livre, il faut savoir tourner les pages si l’on veut découvrir la
			suite. J’ai donc admis que je ne reverrais  pas tout le monde, et certains,
			je ne les reverrais jamais. Excuse Laurence, j’ai un peu abordé la question
			suivante !
Question 6 : Qu’est-ce que tu as le moins apprécié lors de ton séjour ?
			Les français !…. Non, non, n’écris pas ça Laurence ! C’est juste une joke
			(farce). Plus sérieusement: le décalage horaire m’a davantage affecté que
			les autres fois, la bière était moins bonne qu’au Québec, mais le vin
			rattrapait généreusement sa consoeur à bulle, sauf certains petits vins de
			cave, mais l’intention du propriétaire compensait le goût….
			J’étais quelque peu agacé d’être baptisé «le Canadien» et non le
			«québécois». 
			Question 7 : Quel chemin as-tu parcouru depuis ton immigration au vu de ton
			premier séjour touristique en France ?
J’ai parcouru le Québec, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Ecosse,
			St-Pierre… Plus sérieusement…
			Professionnellement, aucun changement notable n’a eu lieu, mais disons que
			j’ai poursuivi dans les mêmes voies….environnementales (cf. les autres
			chroniques) mais les changements sont à venir. Disons que je me pose
			toujours les mêmes questions.
			Sentimentalement, la courbe est toujours aussi rectiligne.
			Pour le reste, j’ai conforté mon intégration et par conséquent mon
			assimilation. Je me sens encore plus à ma place, mon petit nid est
			maintenant bien accroché à la branche de l’épinette….
			Question 8 : Comment te sentais-tu lorsque tu es parti pour prendre ton
			avion au retour ?
			Pour ceux qui veulent des larmes, désolé, mes pupilles sont restées mates et
			mes joues sèches. Disons que je suis génétiquement conçu pour ne jamais
			vraiment réalisé ce qui m’arrive! Ainsi, mon départ fut simple et sans crise
			émotionnelle. Par ailleurs, après un mois de vacances en France, j’étais
			aussi satisfait de partir qu’heureux d’arriver quelques semaines plus tôt.
			Même si j’avais pu faire plus de choses, j’ai su profité de ce séjour et
			suis revenu… Je fredonnais la chanson d’Ariane Moffat «Montréal», elle
			coïncidait tout à fait avec mon état d’esprit.
Question 9 : Et maintenant, comment te sens-tu?
			Heureux! J’ai fini ma chronique et heureux de mon Noël 2006. Ces
			retrouvailles ont été très bénéfiques.Et je peux enfin profiter à nouveau de
			la poutine !
		
                                                                                                                                
                                                                
							          
							          
							          
							          
							          
							          
							          
							          
							          
							          
							          
							          
							          
							          
							          
							          
							          
							          
							          
							          
    
			        
			        
			        
			        

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