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Techniques de reconversion 101

Ce ne sont pas les sources d’inspiration qui manquent en ce moment (commission Gomery, dernier budget du Québec, un médicament à base de cannabis autorisé par Santé Canada, pourquoi j’ai pas le droit de voter) mais j’ai préféré y aller de manière très pratique cette fois-çi. Ainsi, je constate souvent dans la petite fiche de description dans la case « profession » de forumistes des commentaires me laissant penser qu’ils sont dans une réflexion de réorientation professionnelle. J’ai donc décidé de parler de reconversion une fois qu’on arrive au Québec.

Si vous êtes dans un questionnement professionnel (je suis tanné de faire ce que je fais depuis des années et j’ai le goût de faire autre chose mais je ne sais pas quoi ….) et considérez la possibilité de vous réorienter une fois arrivé au Québec, je vous suggère de consulter un conseiller en orientation (c.o.) qui est le spécialiste en la matière ici. Voici les endroits où vous pourrez le trouver :

Il y a tout d’abord les ressources dites universelles, c’est-à-dire publiques. Il faut savoir que la gestion des mesures actives à l’emploi est de compétence provinciale et a été confié au Ministère de l’Emploi et de la Solidarité Sociale. La première ressource publique en la matière est donc Emploi-Québec qui dispose d’un réseau de 154 centres locaux d’emploi (CLE) dans les 17 régions du Québec [1]. En vous rendant dans un CLE, l’agent d’aide à l’emploi vous référera soit au c.o. du CLE soit à celui d’une ressource externe. C’est la seconde ressource publique à votre disposition : les organismes communautaires dont le bailleur de fonds est Emploi-Québec et qui sont spécialisés (ex : pour les immigrants, les 45 ans et plus, les handicapés, les personnes judiciarisées). Bien que gratuites, ces ressources comportent quelques inconvénients :
– les listes d’attente sont souvent longues avant de pouvoir décrocher un rendez-vous avec un c.o. : en effet, les moyens sont limités par rapport à la demande
– de ce fait, les agents d’aide à l’emploi ont la fâcheuse manie de ne référer en processus d’orientation que les personnes vraiment, mais alors vraiment « mêlées » pour éviter d’engorger encore plus les listes d’attente
– ainsi, ils vont avoir tendance à d’abord travailler sur l’existant : vous proposer un atelier de techniques de recherche d’emploi pour exploiter votre profil professionnel. Ça mobilise moins de ressources, ça peut se faire en groupe et ça permet de mettre la personne tout de suite en action (car n’oubliez pas que la mission d’Emploi-Québec est la réinsertion LA PLUS RAPIDE des chercheurs d’emploi)

Si vous avez 35 ans et moins, on vous enverra au Carrefour Jeunesse-Emploi (CJE) : un CJE est l’équivalent d’un CLE mais pour les personnes âgées entre 16 et 35 ans. Comme les CLE, il existe un réseau de 107 CJE dans tout le Québec avec des points de services additionnels dans les régions moins peuplées [2].

Un bon plan (gratuit et service tout aussi compétent) c’est de contacter les départements d’orientation des universités suivantes : Sherbrooke, Laval (à Québec), UQÀM et McGill (les deux derniers à Montréal). Ces universités sont les seules au Québec à offrir la formation de conseiller en orientation ; par conséquent, les étudiants dans ces programmes recherchent régulièrement des « vrais » clients pour les processus d’orientation qu’ils doivent effectuer dans le cadre de leur formation. Comme ils sont évalués, votre processus d’orientation sera filmé mais la confidentialité est garantie et je peux vous assurer qu’ils sont étroitement encadrés et supervisés par le corps professoral.

La ressource privée : je vais donner l’impression de prêcher pour ma paroisse mais avant d’aller voir un conseiller en gestion de carrière ou une firme en gestion des ressources humaines, regardez tout d’abord du côté des conseillers en orientation en pratique privée. Sur le site de l’Ordre des conseillers en orientation, vous avez un moteur de recherche qui vous permet de trouver le c.o. le plus près de chez vous [3]. Évidemment, vous paierez pour ce service – en moyenne autour de 60 à 80 dollars de l’heure dans la région montréalaise – mais l’avantage c’est qu’il n’y aura pas de liste d’attente.

Les services d’orientation des universités sont également ouverts au public : ils font évidemment passer les étudiants en priorité mais quand ils ont de la place, ils accueillent sans problème les non-étudiants. Un service payant là aussi mais généralement moins élevé que les ressources privées. Autre conseil : comme tout en Amérique du Nord, ma-ga-si-nez votre c.o. Je ne sous-entends pas qu’il y en a de moins bons ni de meilleurs que d’autres. C’est simplement que lorsqu’on s’engage dans un processus d’orientation, on entame une réflexion sur soi : tant qu’à y être, autant le faire avec un conseiller avec qui le courant passe bien, c’est pour vous que vous le faites et c’est surtout vous qui payez ! Un conseiller d’orientation doit obligatoirement afficher son permis d’exercer dans son bureau ceci garantissant la qualité de sa formation et surtout son devoir déontologique de confidentialité à votre égard.

Si vous ressentez le besoin de faire le point sur votre carrière sans nécessairement faire un processus complet d’orientation, vous pouvez faire ce qu’on appelle un bilan des compétences. Je pourrai résumer cela de manière très synthétique sous la forme de trois symboles mathématiques :
– le + : ce que vous voulez rajouter dans votre profil professionnel pour la suite de votre carrière (ex : suivre des cours d’anglais pour améliorer vos connaissances et ainsi élargir vos possibilités d’emploi)
– le – : ce que vous ne voulez plus retrouver dans la suite de votre carrière (ex : ne plus être comptable et partir sa propre compagnie d’activités équestres hi hi)
– le = : ce que vous voulez maintenir pour la suite de votre carrière (ex : travailler désormais à votre compte mais en restant dans le domaine de la traduction)

Maintenant que vous avez complété votre processus d’orientation et que vous avez un objectif d’emploi clair, vous avez peut-être déterminé plusieurs façons de le concrétiser. La première est peut-être de retourner aux études. Normalement, si votre c.o. a bien fait sa job (ce dont je ne doute pas !), il vous aura fourni les formations en lien avec ce que vous voulez faire. Voici cependant quelques pistes si vous êtes pas mal sûr de ce que vous voulez faire.

Dans un premier temps, je vous suggère fortement de consulter le site IMT (informations sur le marché du travail) d’Emploi-Québec pour connaître les perspectives d’emploi de la profession reliée aux études que vous visez. Ensuite, le site Inforoute [4] qui est la ressource internet sur l’information scolaire sur les formations professionnelle (DEP, ASP) et technique (DEC) québécoises. Ce second site est doté d’un moteur de recherche qui vous permet de savoir dans quels établissements se donne la formation de votre choix, une description de la formation (durée, liste des cours, préalables exigés) et aussi la liste d’admission (places disponibles ou liste d’attente pour la prochaine rentrée).

Après, tout dépend à quel ordre d’enseignement correspond la formation de votre choix (secondaire, collégial ou universitaire). La formation professionnelle (DEP) est dispensée dans les CFP (centre de formation professionnelle) et la règle d’admission est simple : premier arrivé, premier servi. En effet, si vous avez les préalables exigés et s’il y a de la place pour la prochaine rentrée, le CFP vous fera une offre d’admission. La formation technique est offerte dans les collèges ou cégeps (centre d’études générales et professionnelles) [5]. N’envoyez pas votre demande d’admission directement au cégep mais au service régional d’admission dont dépend le cégep :
– le SRAM pour les cégeps dans la zone allant grosso modo de l’Abitibi jusqu’à la Lanaudière, en passant par le Centre-du-Québec et toute l’Estrie (incluant donc la région montréalaise)
– le SRAQ pour la zone couvrant Québec, Chaudière-Appalaches, Côte Nord, Gaspésie et Bas St-Laurent
– le SRAS pour la zone du Saguenay et du Lac St-Jean

Petite suggestion : même si les API et les services d’orientation de chaque cégep sont exclusivement au service des étudiants inscrits, ces derniers sont prêts à donner quelques conseils sur l’admission à l’occasion aux gens « de l’extérieur ». Un API (aide pédagogique individuelle) est chargé, entre autre, d’évaluer l’admissibilité d’une personne candidate à une formation collégiale sur la base de son dossier scolaire. Ils sont donc très bien placés pour fournir quelques conseils judicieux. Les cégeps s’ouvrent progressivement à la clientèle immigrante : le Collège de Sherbrooke par exemple, n’exige plus un français de niveau secondaire 4 minimum pour être admis mais fait passer un test maison d’évaluation du français. En outre, il est à assouplir actuellement l’admission pour les techniques n’exigeant aucun préalable pour les immigrants intéressés. Par ailleurs, depuis l’an dernier, l’Université de Sherbrooke offre d’ailleurs un certificat en français comme langue seconde s’adressant spécifiquement aux clientèles allophones.

Au niveau universitaire, au-delà de la règle générale d’admission de détenir le DEC (équivalent du baccalauréat dans le système français) pour le premier cycle universitaire, c’est chacun sa recette : chaque département dans les facultés évalue elle-même l’admissibilité d’une personne selon l’expérience que j’en retire [6]. Donc, tentez d’obtenir un rendez-vous avec la personne responsable de l’admission dans le programme que vous visez en venant avec les originaux de vos diplômes (même s’ils ne sont ni en français ni en anglais), votre c.v., vos attestations d’expériences professionnelles et des documents détaillant le contenu des cours que vous avez suivi. N’oubliez pas que cette personne devra évaluer votre admissibilité sachant que vous n’avez aucun « historique scolaire » au Québec : faites donc tout pour la rassurez ! L’autre possibilité est d’appliquer comme candidat adulte dans une université : si vous estimez posséder une expérience professionnelle pertinente (avoir travaillé plusieurs années dans un domaine en lien avec les études visées), l’université pourra vous offrir une admission assortie généralement de conditions (ex : réussir des cours de mise à jour).

Dernier commentaire concernant un projet d’études : veillez bien à vérifier que la formation choisie est reconnue par le MEQ (Ministère de l’Éducation du Québec). Cette reconnaissance a une triple utilité : c’est premièrement un gage de qualité de formation ; en second lieu, cela vous ouvre l’admissibilité à l’aide financière aux études ; et tertio, cela rassure davantage les employeurs une fois sur le marché du travail en règle générale. En outre, soyez rassurés quant à la formule formation à distance (je pense à Cégep@distance et Télé-Université du Québec ou Téluq) qui est aussi crédible que la formation régulière.

La seconde façon de concrétiser votre objectif d’emploi est de faire de la recherche d’emploi tout simplement. Je ne reviendrai pas sur le c.v. car le forum abonde d’informations très riches à ce sujet. Chercher d’abord à comprendre l’environnement dans lequel vous êtes désormais : les lois et normes du travail, les us et coutumes au travail, les grandes tendances du marché de l’emploi. On ne fait pas de la recherche d’emploi de la même façon au Québec qu’en Chine ou qu’en Australie. Partez ensuite à la chasse des lieux de recherche d’emploi. Ici, en toute sincérité, mettez un peu d’énergie dans les lieux dits formels (guichets emploi, internet, journaux) mais concentrez-vous surtout sur les lieux informels : un congrès, un restaurant où vous savez que se réunissent souvent des employés d’une compagnie que vous visez, participez aux activités communautaires de votre quartier où vous pourrez rencontrer des employeurs potentiels dans un contexte plus détendu pour eux, faites du bénévolat. Soyez à l’image du marché de l’emploi : réactif, volatile, flexible, mouvant ! Ce qui compte aujourd’hui, ce n’est plus la formation ou les compétences mais l’actualisation de votre potentiel d’employabilité.

La troisième façon serait de démarrer votre propre entreprise. À ce sujet, je vous renvoie aux excellentes chroniques de FrenchPeg et de Bouh qui en parlent beaucoup mieux que moi et qui sont des cas vécus !

L’insertion et maintien en emploi concernent la personne qui n’arrive pas à se maintenir dans ses emplois pour diverses raisons (alcoolisme, troubles mentaux, difficultés d’adaptation, etc). Ici, pas de conseil à vous donner si ce n’est l’anecdote suivante. Il y a quelques semaines, j’intervenais auprès d’un client qui avait tout pour se réinsérer rapidement : solide expérience professionnelle, actualisation régulière de ses compétences, bonne présentation tout le kit. Pourtant, nous n’avancions pas car son alcoolisme avait refait surface et je commençais franchement à désespérer. Un jour, je lui ai demandé exceptionnellement de venir avec sa femme à notre rencontre hebdomadaire et j’avais acheté et ramené un pack de bières au bureau. Je leur ai demandé à tous les deux de se mettre debout face à face et j’ai demandé à mon client de tenir les bières collées devant lui au niveau de sa poitrine. Puis, je lui ai demandé de se rapprocher de sa femme et de se coller à elle afin de lui exprimer son attachement, ce qu’il fit sans hésiter. Cependant, il subsistait encore une mince distance entre les deux à cause des bières. Je lui dis alors : « ben vas-y, colle-toi à elle si tu l’aimes réellement ! ». Il me regarde, furieux : « tu vois ben que j’peux pas à cause de la crisse de bière ! » Et là, il a réalisé …. Bref, si vous ressentez quelques difficultés à vous trouver une job, à vous maintenir en emploi ou à ne pas cerner encore précisément votre objectif de reconversion, essayez de trouver quel est votre pack de bières !

[1] : http://www.messf.gouv.qc.ca/ (cliquer sur le lien « localisateur des centres locaux d’emploi »)
[2] : http://www.cjereseau.org/fr/cje_ouTrouver.asp (réseau des CJE du Québec)
[3] : www.orientation.qc.ca/services/orien_consul.shtml#consult (où est le c.o. le plus proche)
[4] : www.inforoutefpt.org (site sur l’information scolaire professionnelle et technique)
[5] : http://www.fedecegeps.qc.ca/index.php?section=14 (fédération des cégeps du Québec)
[6] : http://www.crepuq.qc.ca/ (allez dans la rubrique « universités québécoises »)

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