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Les aléas de mon immigration…

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Les aléas de mon immigration

Salut la gang,

Il était temps que je vous écrive cette petite chronique mais les bouleversements de ma traversée du miroir ont eu des répercutions sur bien des points de ma vie, y compris mon goût d’écrire.
Tout de suite pour enlever tout goût d’empathie ou de polémique, oui j’ai de la misère dans ma nouvelle vie mais non elle n’est pas vraiment due ni au Québec ni à l’immigration. Je suis dans cette phase de questionnement et de doute qui étreint chaque année les nouveaux diplômés qui se rendent sur le marché du travail et qui confrontent leurs compétences académiques avec celles de la vie professionnelle.

Ma situation n’est donc pas en soi inédite, elle est même reproductible et observable, tel que les faits sociaux sont réputés l’être. Le paramètre qui diffère par rapport à certains de mes amis est que moi je le vis pas dans mon pays cette affaire et que je le vis pas non plus dans le pays où j’ai obtenu mon diplôme.
Bon ceci étant tiré au clair, je peux donc vous faire part de mon état actuel.

Ça fait maintenant presque 20 jours que je suis arrivée et après un départ sur les chapeaux de roues, j’ai pris le temps de me laisser vivre, dans la perspective de ne plus pouvoir ensuite avant un moment.
J’ai fait tout comme il faut les démarches d’un nouvel arrivant, NAS, compte en banque, RAMQ etc.
À ce propos, peut-être que certains d’entre vous se sont rendus compte de l’incongruité des administrations québécoises (si si mais plus sympathique qu’en France !). Pour faire refaire ma carte de RAMQ (puisqu’ayant été étudiante ici j’ai déjà une carte et un dossier, je passe dans les procédures identiques à celles dont un québécois qui reviendrait s’installer au Québec- comme Ti’Namour par exemple !), il me faut une preuve de résidence domiciliaire. Sauf que notre bail est déjà signé par notre coloc et pour des histoires d’historiques de crédit, on ne voulait pas le faire rouvrir. Donc, me voila à appeler la RAMQ pour leur dire que je n’ai pas de bail, pas de compte à mon nom (on entend ici téléphonie-télévision ou électricité par exemple) ni de courrier émanant d’une instance officielle (un ministère quelconque) pour faire la preuve. Ça me prend donc une attestation assermentée où mon coloc affirme que j’habite bien là . Court à la caisse Desjardins qui m’offre ce service gratuitement puisqu’ils m’ont délesté de 5$ à mon inscription (sinon c’est 5$ pour les non-membres) pour savoir si il y a un commissaire dans celle-ci. Une chance que j’habite proche d’une grosse caisse. Finalement après des péripéties dont je vous passe les détails, j’obtiens la dite attestation. Je me rends avec Ti’namour à la RAMQ et mon dossier est fait, ok. Ti’Namour lui n’avait pas cette attestation donc il est en suspend. Mais le plus drôle, c’est que, en rentrant chez nous après cette visite, nous avions reçu du courrier de la RAMQ, ce qui peut être (et a été pour la bibliothèque du réseau montréalais) considéré comme une preuve domiciliaire, mais pas par la RAMQ (parce que émis par elle-même). Il faut une preuve de mon adresse mais vous m’écrivez à cette adresse avant que je vous la donne ma preuve. Bizarres eux autres’

J’ai même testé pour vous les formations de immigration Québec intitulées « Réalités socio-économiques du Québec » au cours desquels je n’ai rien appris de plus que ce que je savais déjà, mais j’ai eu le loisir d’aider, de réconforter, d’orienter et de rencontrer des nouveaux arrivants sympathiques, motivés et au parcours parfois plus qu’intéressants ! Ah ça la richesse capitale (issue de la tête donc) du Québec est encore plus grande qu’on ne l’imagine !
Mais voila, comme mon amie V. qui a débarqué une semaine avant moi (nous avons suivi les mêmes études universitaires dans la même université mais elle est canadienne par feue sa mère fille d’immigrants polonais ayant fui la seconde guerre), je cherche du travail et je cours les lieux pour apprendre à faire un CV, une lettre de motivation, du réseautage etc.
Sauf que ‘. (ben ouais ce serait trop facile sinon)’ je sais pas ce que je veux faire de ma vie. Cette question me poursuit depuis un moment déjà, et comme tous les problèmes, je l’ai ramené ici avec moi.

C’est bien j’ai terminé ma maîtrise en communication et culture et je me suis prouvée à moi-même que je pouvais le faire. Mais ça n’a jamais été, je crois, mon but de bosser dans ce domaine. Je sais que certains et certaines pensent pourtant que je serais bonne dans ce domaine, mais il me semble que si l’envie n’est pas là, les performances non plus.
Et puis il y a cet organisme pour lequel j’avais déjà fait des journées dans les Laurentides qui m’écrivait régulièrement pour me rappeler que ma place était encore là à 150%. Celui pour lequel ma formation ne sert pas vraiment mais ma passion et mes jobs étudiantes, celles-là même sur lesquelles Immigration Québec m’a délivré mon CSQ, oui. Celui qui représente à la fois une passion et une profession.
Je tourne je vire et je me dis que faire une formation complémentaire peut-être dans ce domaine. Mais dans mon questionnement j’oublies de faire la première chose à faire : activer mon réseau et là pour le coup rappeler ma chère I. qui m’avait recommandé à l’immigration !

Bon, l’erreur est réparée mais un peu tard, puisque j’aurai pu bosser deux semaines complètes au lieu de 2 jours la semaine prochaine, puis un autre jour la semaine d’après et deux la semaine suivante. Et pour tout vous dire, des dates comme ça, si j’en veux, j’en ai jusqu’en mai ! Quand I. m’a dit qu’elle m’avait beaucoup apprécié dans ce travail et qu’elle me programmait forcément d’avance pour être sûre de m’avoir, je vous avoue que la peur et les doutes se sont un peu allégés. Mon expérience québécoise, elle est garantie et dans un boulot sur lequel je ne cracherais pas, de toute ma vie.
Mais forcément, c’est sur appel, c’est des fins de semaines ou des journées par ci par là. Du coup vient maintenant le temps de savoir quoi faire. Une formation ?
Ben ouais, pourquoi pas. Bon alors là du coup, je fouille dans mon sac en plastique rempli de pamphlets parce que j’ai justement vu une formation subventionnée par un ministère qui me permettrait totalement de réaliser le second rêve de ma vie (si si je suis une grande rêveuse vous pouvez le dire) et en plus au Québec ! Et en 15 semaines, je serais apte à me lancer dans cette affaire et à enfin développer mon propre emploi’ Ouais c’est sûr, faut de la motivation, des fonds, des ressources, et le début risque d’être peut-être plus délicat que je ne le pense. Mais si je ne la tente pas cette formation, je le regretterai sûrement.
Peut-être que dans trois mois je serai sans le sou, mais d’ici là, j’aurai lancé un dé de plus pour avancer et je suis sûre (étant donné les statistiques favorables dans ce domaine et la demande !) que je trouverai comment rebondir. On se dira ça dans 4 mois si vous voulez bien !

Je sais que je ne peux quand même pas me contenter des appels de mon organisme de base. D’autant plus si je veux réussir le premier défi de I. : apprendre à conduire d’ici Noël pour aller l’aider ensuite au bureau de Ste Adèle ! Bon bon.
Alors quoi ? Alors, pour une fois, et c’est pas la première ceci dit, je vais écouter le Ti’Namour qui me pousse et me conseille de me servir de mon don (sic) pour l’écriture et de me trouver un travail de rédactrice, à la pige, en temps partiel, ou en autonome.
Donc me voila à la recherche de travaux de rédaction, de mise en page, de correction, et je commence à proposer mes services aux travailleurs autonomes, aux associations dans mon entourage. À bon entendeur lol.

Bon, elle est gentillette ma chronique, pas de prise de tête sur des chiffres ou des théories de grands auteurs (je peux vous raconter comment voyager avec un saumon si vous préférez ?), juste un trop plein d’envie et de peur, de doute. Un message pour ceux et celles qui se demandent quoi faire de leur vie, ceux qui doutent comme moi. Ceux qui ont à surmonter le stress d’une immigration et d’une reconversion.
Juste un message d’espoir, aussi minime soit-il, pour dire que on peut trouver de quoi au fond de soi mais aussi autour de soi, parce que au final, les informations sont toutes là, ce qui manque en général c’est le temps et l’envie pour faire le tri et décrocher son téléphone pour tenter. Je sais que je devrai faire de même dans mon travail mais la formation que j’ai suivi cette semaine m’a au moins apprise une chose essentielle : si vous n’êtes pas bien dans vos baskets, ça se voit et c’est très délicat de partir à la recherche d’un boulot dans cet état. C’est une chose à prendre en compte quand vous arriverez ici et que vous chercherez du travail ! Parce que l’immigration peut-être bouleversante pour tous et que le stress de pas trouver va venir amplifier ce mal-être et il finira par ne paraître que ça de vous !

Et puis, si vos problèmes n’ont pas été réglé avant d’arriver, croyez-le ou non mais ici, ils vous paraîtront encore plus insurmontables qu’avant. J’ai décidé d’affronter mes démons, et de tenter de faire ce pour quoi je me sens vraiment douée. Parait-il qu’on est aujourd’hui amené à changer de profil professionnel au moins 3 fois. Bon, j’en suis à 2, youpi yé lol.

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