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Ici et ailleurs : lorsque des cultures cohabitent

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Qu’est-ce qui m’a le plus surpris ? Je vous réponds…

Re-bonjour de Moncton. Le printemps est enfin à nos portes. La neige qui a recouvert le Nouveau Brunswick à perte de vue fond et nous pouvons maintenant sentir le beau temps à travers tous nos sens, y compris le sixième. Après quelques mois de pause, je suis de retour avec un nouvel article.

Cela faisait longtemps que je voulais écrire à propos du choc culturel. D’après Wikipédia, il se définit comme « une désorientation ressentie par une personne confrontée à un mode de vie qui ne lui est pas familier ». Je trouve ça super intéressant comme sujet, car c’est quelque chose de très personnel à chacun. Cependant, je remarque que le mot ’’choc’’ est trop ferme, alors je parlerai plutôt, de “surprise culturelle”.

Je préfère cette expression d’autant plus que les gens me demandent régulièrement ce qui m’a le plus surpris au Canada. Voici donc quelques exemples de ces surprises et les raisons justifiant celles-ci.

Le tutoiement : c’est très bien de vouloir être familier et se sentir à l’aise pour tutoyer quelqu’un, mais, d’après moi, l’usage du tutoiement devrait dépendre de la personne à laquelle tu t’adresses et du contexte.

Cela m’a beaucoup surpris lorsque j’ai reçu ma facture de service ou encore lorsque j’ai appelé le service à la clientèle de Fido et qu’ils me parlaient comme si on était copain-copain et qu’on avait 17 ans. Je ne sais pas si c’est leur stratégie marketing, (si t’es “cool” tu attires plus de clientèle jeune) mais je ne suis pas la première qui trouve ça de mauvais goût et plus impoli que “cool”. Bref, si tu appelles Fido, Virgin mobile et cie, il faut aimer se faire tutoyer et se faire répondre pareil.

Mais le tutoiement arrive vraiment partout, même à la faculté de droit où les étudiants d’à peine 20 ans tutoyaient les professeurs probablement plus âgés que leurs parents. J’ai été aussi très surprise lorsque certains de ces élèves ont osé tutoyer le juge. Le professeur a alors dû les rappeler qu’on ne tutoie pas un juge.

D’après mes observations, je trouve que le tutoiement est plus générationnel que culturel.

Pourquoi cela m’ébranle ? En Hongrie, lorsque vous parlez à un étranger ou dans un contexte formel y compris l’école, vous utilisez le “vous” et vous obtenez également une réponse polie et formelle. Le tutoiement est réservé aux amis, à la famille et aux enfants à moins que la personne te permette de la tutoyer. Le vouvoiement ne t’empêche surtout pas d’être sympathique, d’être amical, de sourire en donnant un service de qualité.

Porte des lunettes de vue : peut-être je généralise, mais je n’ai jamais vu autant du monde avec des lunettes de vue qu’au Canada. Si tu ne vois une personne sans lunettes, c’est parce qu’elle porte probablement des lentilles. Je dirais que 7 individus sur 10 souffrent d’une déficience visuelle. J’avoue que je n’ai pas fait de recherche les raisons possibles, mais je serais très curieuse de savoir si c’est lié à l’environnement, à l’alimentation ou si quelque chose d’autre se cache derrière cette déficience répandue.

Pourquoi cela m’étonne ? En Hongrie, en règle générale notre vision est très bonne, on associe la porte des lunettes au vieillissement. C’est beaucoup plus rare parmi les jeunes contrairement au Canada où cela a vraiment devenu une tendance grandissante.  Je me rappelle à ma deuxième année en droit, lorsqu’on a décidé avec mon amie à aller au centre d’achat, car on voulait avoir une paire de fausses lunettes avec verres sans correction pour suivre cette tendance. 

Féminisme radical : Bien que je sois pour l’équité salariale ou pour l’égalité entre un homme et une femme sur le marché du travail, il y a certaines choses qui me dépasse.

On sait tous qu’un homme peut se promener torse nu dans les rues et les parcs de la métropole à sa guise, alors que ce n’est pas permis pour la gent féminine.

Je me rappelle encore d’une manifestation organisée par le mouvement féministe raëlien, en 2014 à Montréal, qui a revendiqué le droit de se promener torse nu, au même titre que les hommes.

Pourquoi suis-je surprise ? Certes, en Hongrie, il existe aussi des activistes, des associations féministes, mais être une femme dans la Hongrie patriarcale de Victor Orban n’est pas aussi évident. Grosso modo, les problématiques liées aux femmes sont remplacées par des problématiques familiales, et les institutions responsables de l’égalité des genres sont remplacées par des institutions en charge de la famille. On n’a pas les mêmes préoccupations. Alors, la route est longue pour faire évoluer les mentalités et se promener torse nu en Hongrie.

 La féminisation des noms de métiers, l’écriture inclusive ou non sexiste : Chaque langue est unique et a ses propres caractéristiques. Il y a des langues avec deux genres, trois genres et d’autre qui n’en comportent aucun !

À la différence d’autres langues, le français a deux genres, le genre masculin et le genre féminin. Il existe aussi certaines règles comme, entre autres, la règle d’accord stipulant que « le masculin l’emporte sur le féminin ». Apparemment, les femmes francophones se sentent inférieures du fait que les accords s’effectuent sur le masculin. En conséquence, elles arguent que la langue française est patriarcale et sexiste.

Pourquoi suis-je étonnée ? D’abord, le genre grammatical n’est pas indiqué en hongrois, le nom ne peut exprimer que le genre naturel (on ne dit pas neutre). Je suis loin d’être un expert dans la langue française, mais d’après moi, la langue est un héritage culturel qu’il faut conserver le plus possible. Lorsqu’il s’agit des noms de métiers, il y a une raison sous-jacente expliquant pourquoi certains métiers existaient seulement au masculin. Cela me surprend à quel point le genre grammatical peut influencer la vision du monde francophone féminin… Rendu là, pourquoi ne pas juste l’abolir ? Que la vie serait plus simple ! D’après tout à quoi sert le genre ?

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Écrit par
Monika

Originaire de Hongrie, Monika est arrivée au Québec en 2005 en ne parlant pas encore le français. Elle a obtenu un diplôme de l’Université du Québec à Montréal et a travaillé en tant qu’intervenante psychosociale dans le quartier multiethnique de Parc Extension à Montréal. Depuis 2014, elle vit à Moncton au Nouveau-Brunswick dans l’est du Canada où elle a obtenu son diplôme de Juris Doctor à la faculté de droit de l'Université de Moncton en 2017. Présentement, elle est stagiaire dans un cabinet d'avocat à Dieppe.

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