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Détachement Nous parlons souvent ici…

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Détachement

Nous parlons souvent ici de l’intégration, des difficultés que les immigrants peuvent rencontrer en arrivant au Québec et au Canada. Certes, il est vrai que l’intégration est l’étape la plus difficile lorsqu’on arrive ici, mais il faut également parler des liens que l’on conserve (ou non) avec son pays d’origine.

En posant ses valises dans son nouveau chez-soi, on s’imagine souvent qu’avec les nouvelles technologies (Internet et satellite), qu’avec la baisse des tarifs téléphoniques d’outre-mer, on puisse conserver de forts liens avec ses amis, mais aussi continuer à rester informer de ce qui se passe dans votre pays. À court terme, c’est possible. Mais le lien se brise, au moins en partie par la suite.

Au début du mois, je suis parti dix jours en France, visiter ma famille et également passer quelques jours avec des amis et des anciens collègues. En me baladant, je tombe sur une publicité de « Télé Poche » ou autre « Télé 7 jours » sur laquelle on lit « Jennifer, les raisons de son absence »…. et de me dire en moi-même « mais c’est qui donc cette Jennifer ? ». Plus tard, lassé par une journée de visites, profitant d’un magnifique soleil normand, j’allume la télé et regarde une émission de variété. On y parle d’humoristes dont je n’ai jamais entendu parler, mais « ils remplissent les salles en ce moment lors de leur tournée » assure la présentatrice. Je suis bien content pour eux !

Ouf ! En utilisant la zappette, je découvre que Michel Drucker est toujours là. C’est presque un soulagement. Mais reste qu’il est assez incroyable de voir qu’on puisse facilement être déconnecté de son ancien pays et assez rapidement.

Mais tout ça reste très anecdotique. Néanmoins, il faut bien constater que plus le temps passe, plus on se détache de pas mal de choses.

En arrivant à Montréal, je me souviens que je consultais presque quotidiennement les sites Internet d’actualités françaises, histoire de me tenir au courant. Je ne ratais jamais une émission des « Guignols de l’info » en visitant le site de Canal plus, j’essayais de regarder le journal de France 2, retransmis sur TV5 ou RDI et j’achetais chaque vendredi le Figaro (édition du jeudi) pour pouvoir lire le supplément littéraire hebdomadaire.

Aujourd’hui, j’ai abandonné toutes ces (mauvaises ?) habitudes. D’abord parce que je n’y trouve plus le même intérêt, puis aussi parce que je n’ai plus le temps. De plus, « les Guignols » sont devenus franchement nuls et ont perdu leur objectivité, puis de ce qui se passe en France, franchement, je commence à m’en foutre royalement !

Il est clair que lorsque l’on vit au Québec ou au Canada, on se préoccupe plus de l’arrivée de Paul Martin à la tête du Parti Libéral du Canada, que de l’augmentation des prix à la consommation en France. On s’inquiète plus de l’augmentation des prix des taxis québécois que du prix de la carte orange en Ile-de-France.

Tout cela reste très anecdotique, certes, mais cela reflète bien ce qui se passe pour chaque immigrant : on se promet de conserver un minimum de lien, mais la vie finit toujours par nous éloigner de toutes nos anciennes préoccupations. « Loin des yeux, loin du cœur », c’est un peu ça.

Aujourd’hui, je rigole en écoutant « les justiciers masqués » de CKOI, les anciennes blagues de RBO (Rock et Belles Oreilles) que j’affectionne beaucoup. J’attends maintenant avec impatience, sitôt l’été terminé, l’ouverture de la saison de hockey pour suivre l’équipe des Canadiens de Montréal.

En allant plus loin, ne pourrait-on pas dire que c’est un autre signe d’intégration ? Car vivre à l’étranger sans couper le cordon ombilical avec son pays d’origine ne serait pas un signe de repli sur soi ? Je n’en sais rien, ce sont des questions que je me pose. Mais, dans le fond, lorsque l’on choisit de vivre ailleurs, ce n’est pas, non plus, pour continuer à vivre comme si on était encore dans son pays d’origine. Non ?

Pour ma part, je souhaitais continuer à suivre ce qui se passait en France et, malgré cette volonté, je m’aperçois aujourd’hui que le cordon s’est brisé tout seul. Est-ce que je m’en plaints ? Pas le moins du monde.

Malgré tout, ce qui est vrai pour l’actualité est vrai aussi pour les amis. L’éloignement, le décalage horaire, fait que les contacts se font plus sporadiques et que les amis « d’ici » demandent aussi du temps que l’on consacre de fait moins aux anciens.

Détachement total ? Non ! Dimanche, je vais me lever très tôt pour suivre en direct le matche de demi-finale de rugby sur SportsNet. Allez les petits ! Allez les bleus !

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Écrit par
Petit-Prince

Mais qui est donc Petit-Prince ? Après s’être évanouit dans le désert sous les yeux médusés de l’aviateur en perdition, le revoilà au pays du froid et du sirop d’érable. Jean-Philippe Rousseau, de son vrai nom, est un Normand pur jus (dans le sens qu’il a souvent baigné dans le Calva). Malgré tout, il ne s’est pas contenté de sa douce campagne normande et a parcouru la France de long en large, avant d’échouer à Paris en 1995… C’est un passionné. Un passionné d’idées, de débat et de joutes verbales, qui l’a conduit à s’engager activement en politique le jour même de ses 18 ans. Il l’a fait en tant que responsable associatif bénévole et enfin en tant qu’assistant de sénateur durant presque quatre années. Mais ne vous méprenez pas ! Loin d’être un " politicard ", c’est un anticonformiste né. Il revendique haut et fort son statut de disciple de la génération des " Hussards ", cette " gang " d’écrivains français des années 50-60, en tête desquels on retrouvait Antoine Blondin, Roger Nimier, Michel Déon et un certain Marcel Aymé. Dans le même esprit, il se délecte des citations de l’inénarrable Michel Audiard, qu’il considère comme le plus grand dialoguiste français. Passez lui le film " Les Tonton Flingueurs " et ca sera l’extase suprême devant le jeu d’acteur de Lino Ventura et autres Bernard Blier. Autre passion : l’écriture. Et il écrit comme il parle, c’est-à-dire beaucoup ! Sur l’air de " j’aurai voulu être un artiste ", lui aurait voulu être journaliste. Au lycée, il lance un modeste journal satirique et sitôt entré à l’université, il fonde un journal étudiant où il peut assouvir sa passion sans retenue (ou presque). Mais toutes ces expériences palpitantes ne l’empêchent pas de sentir de plus en plus monter en lui, une certaine amertume. Comme le disait Charles Péguy au début du siècle dernier : " Mon pays me fait mal " et Jean-Philippe s’en détourne en découvrant le Québec à travers Internet en 1998. Mais c’est lors de son premier grand séjour dans la Belle Province, durant l’été 2000, qu’il tombe définitivement " en amour ". Trois visites touristiques plus tard, le voilà qu’il pose définitivement ses bagages à Montréal le 30 septembre 2001, juste avant d’avoir ses 28 ans. À côté d’un emploi administratif dans une grande compagnie montréalaise, il occupe ses temps libres à concevoir des sites Internet afin de progressivement se mettre à son compte. Ce petit Français reste émerveillé devant l’espace d’initiative et de créativité que lui offre le Québec. Il se sent tellement bien dans son nouvel environnement, que même si son sang reste français, son cœur est déjà profondément québécois. Il ne lui manque plus que d’avoir la retransmission du Tournoi des six nations de rugby, ainsi que la possibilité d’acheter de vrais croissants à côté de chez lui pour se sentir comme au Paradis. Mais tout vient à point à qui sait attendre, n’est-ce pas ? Site perso : La grenouille givrée… Baptisé « le parrain des blogistes immigrés » par le Courrier international à l’automne 2006

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