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jeudi , 25 avril 2024
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Voisin-Voisine *Bigre, nous nen…

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Voisin-Voisine *

Bigre, nous n’en sommes qu’à toute fin octobre, et mon cerveau semble déjà en hibernation… Une poussière d’honnêteté intellectuelle me pousse à vous avouer que mon neurone orphelin, enfant unique et célibataire (bien sous tout rapport, écrire au journal qui transmettra) est constamment en état pour le moins léthargique : en estivation, automnation et printaniation… Quoi ? Vous avez dit ‘néologismes’ ? Ah, oui….

Bref, j’étais en mode ‘hors-service’ devant mon écran d’ordinateur, déprimant comme une pleureuse professionnelle lorsque mon salut vint du dehors. Une main tambourine vigoureusement sur la porte d’entrée. Herr toutou (notre dogue allemand) réagit mollement, esquisse un vague mouvement pour se lever son méga-géant coussin moelleux (ah, ben non… Tout compte fait, c’était juste pour s’étirer. Tu parles d’un chien de garde ! À part ses ronflements faisant tressauter ses lourdes babines, on a un peu tendance à l’oublier, c’ti-là…)

Derrière notre porte, une sorcière, deux fantômes, un membre de la secte de Scream (avec un chandail du Canadien – je réfléchirai la prochaine fois que je m’écrierai ‘Go, Habs, go !’) et une créature de Frankenstein me regardent avec ce que je devine être un sourire. Avant que vous ne vous inquiétiez de ma santé mentale (et je vous remercie de cette délicate attention), je dois vous préciser que nous sommes le 31 du mois d’octobre. Le ballet macabre de l’Halloween vient de commencer.

Tout en distribuant des convocations pour une visite chez le dentiste sous forme de bonbons, je crus sentir vibrer en moi ce qui pourrait ressembler à un début d’idée. Bon sang ! Mais c’est bien sûr ! La voilà, ma prochaine bafouille ! Elle vient tout juste de frapper à l’huis : le voisinage… (tant pis pour ceux qui pensaient que j’allais les entretenir de cette fête d’automne, bien que cette dernière soit la fête du voisinage par excellence !)
Avant d’aller plus loin, permettez-moi d’ouvrir une parenthèse (bonjour les courants d’air). Afin d’éviter toute polémique (qui risquerait de faire naître dans mon esprit un état jouissif homéopathique et sur mes bajoues un rictus qui friserait le sourire ce qui, chez une scrogneugneuse, est déjà énorme !), je tiens à préciser que ce cas précis (le mien) ne constitue absolument pas une vérité universelle. Je suis même prête à reconnaître que j’ai eu une chance incroyable d’un côté de la flaque et une poisse monstrueuse de l’autre bord. Je vous décrirai ce que j’ai le plus observé, ce qui n’en fait pas une réalité d’airain, tout au plus un début d’impression. Je m’en tiendrai à notre vie en maison, puisque mon expérience en ‘communauté verticale’ est assez limité en Amérique du Nord, expérience qui se mesure péniblement au boisseau de quelques mois. Tout ce que je sais, c’est que dans certains appartements, les murs, plafonds, plancher peuvent être aussi épais que des pelures d’oignons et vous feront pleurer tout pareil à force de participer, bien malgré vous, à la vie de vos riverains.
C’est bon, on peut y aller ? Il serait temps de refermer la parenthèse. C’est que je chauffe, moi, et les nuits sont frettes…
Je vais reprendre mes statistique personnelles (et me faire des copains) : j’ai déménagé une dizaine de fois au Québec et idem en France (ce qui fait si je compte sur mes doigts et mes orteils, une vingtaine de fois dans ma vie de jeune/mi- trentenaire). Jolie moyenne, n’est-il pas ? Donc, des voisins, j’en ai eu, j’en ai vu… et j’en ai entendu.

Une des choses qui m’avait un peu surprise en France, c’est qu’il n’y a presque jamais de visite de bienvenue pour un nouveau voisin. Non pas que je m’attendais aux banderoles, à la fanfare et tout le toutim, mais j’aimais bien lorsque, au Québec, certains de nos voisins (nantis de menues victuailles) venaient se présenter à nous, pauvres naufragés au milieu de nos cartons épars. Evidemment, je ne saurais vous affirmer qu’il s’agissait là d’une démonstration purement philanthropique, vierge de toute curiosité, mais avouez que c’est drôlement agréable de se sentir accueilli par la communauté. Aussi, c’est avec joie que j’ai renoué avec cette sympathique coutume, lors de notre emménagement à Montréal-Est. Bon… Mon cher époux aurait pu passer sous silence notre ville française de départ (réputée pour ses jus de raisin alcoolisés) puisque nous avons hérité, en guise de cadeau de bienvenue, une bouteille de vin canadien (parfaitement infâme mais tellement touchant !).

Le voisinage me paraissait peut-être un peu plus bruyant en France avec cette douce excuse de l’ancienneté et/ou d’une certaine notabilité dans le coin. Pour prendre un exemple (juste un, promis !) concret mais, oh! combien parlant (et c’est le cas de le dire !), lorsque nous habitâmes en région parisienne, nous eûmes un charmant voisin (sourd comme un pot) qui faisait hurler sa télévision toute la journée ainsi qu’une bonne partie de la nuit pour meubler son insomnie, et accessoirement éprouvait un vif plaisir à se chicaner avec sa bonne femme. Une nuit, n’en pouvant plus, nous lui demandâmes de baisser le volume, tant de son téléviseur que de ses cordes vocales. Mal nous en pris. La réponse du-dit tortionnaire de tympans fusa agressivement : ‘Et puis quoi encore, tonna-t-il, je suis un ancien conseiller municipal, moi !’ Devant une telle logique implacable, nous baissâmes les bras (qui venaient de nous en tomber, justement). Le pire, c’est qu’après une micro-enquête dans notre rue, auprès d’autres voisins (charmants, eux !), ce trublion cacophonique dérangeait tout le monde. Typique, ça : un seul casse-pied pourrit la vie d’une rue entière. Drôle de démocratie où la minorité, si elle n’est visible, est (outrageusement) audible, et impose sa loi. Surtout, ne rien dire… Dame ! Un ancien conseiller municipal ! Il a un ‘droit-z-acquis’. Nous en fûmes rendus à lui bourrer (littéralement) sa boîte aux lettres de prospectus vantant l’efficacité des prothèses auditives. Aux dires de nos anciens voisins (qui ont pris le relais depuis notre départ), le cauchemar continue et le massacreur des nuits réparatrices n’a toujours pas compris le message…
Nous vivons présentement dans un quartier qu’on pourrait qualifier de ‘populaire’. Nous y avons amarrer notre gang vers la mi-juillet. Et quelle est la meilleure période pour tester la discrétion de vos voisins si ce n’est l’été ? Avec les fenêtres ouvertes, jour et nuit, on a tôt fait d’avoir un aperçu de l’ambiance sonore. Résultat ? Rien. Pas de coup de klaxon pour remercier les hôtes pour le souper tardif, pas de concert techno jusqu’au petit matin, pas de hurlement au clair de lune de commensaux avinés (ou ‘abièrés’, selon l’usage). Rien. Bien sûr, nous pourrions être amenés à supporter un jour, les débordements d’un nouvel arrivant dans notre quartier, mais j’ai souvenance que c’est bien moins toléré, ici. Le cas échéant, je vous tiendrai au courant (j’en vois quelques uns qui se gaussent d’avance… Oui, oui ! Vous là-bas, dans le fond !)
Forcément, il y a des exceptions. Je n’affirme pas que votre quartier sera totalement peuplé de moines tibétains à l’humour ravageur (!) et à l’amabilité sans faille ! Tenez, du côté tribord de notre pied-à-terre, vit un drôle de spécimen féminin. Notre voisine est aussi aimable qu’une horde déchaînée de portes de prison (c’est vous dire !). Mais, en toute sincérité, je m’en moque éperdument. Elle ne nous dérange jamais. Enfin… Non ! Elle ‘m’énarve’ comme c’est pas permis. Voui, je vous l’avoue humblement. Lorsque vous achetez une demeure ici, le notaire vous fera une déclaration solennelle concernant votre devoir de bien entretenir votre bien immobilier. Soit. Cela ne nous semblait pas insurmontable. Mais quand vous vous retrouvez à côté d’une maniaque de la propreté… Y’a de quoi sombrer dans un abîme de complexes. Figurez-vous qu’elle lessive les murs extérieurs (oui, vous avez bien lu : extérieurs !) de sa maison plusieurs fois par semaine durant la belle saison et elle ramasse pieusement chaque feuille morte qui a eu l’outrecuidance de choir sur son terrain. Nous attendons l’hiver avec une curiosité dévorante. Ce sont les flocons de neige qui vont déguster ! De quoi forcer le respect, non ? Je n’ose imaginer les cauchemars que nous lui infligeons avec les bicycles insolents de nos affreux qui trônent (les vélos, pas les affreux ! Quoique…) au milieu du jardin.

Tiens, en parlant des affreux, on frappe de nouveau à ma porte. Bon, c’est pas l’tout, mais j’ai un troupeau de monstres à sustenter, moi… (et je dois me faire soigner pour ma parenthèséite aiguë…)

* Voisin-Voisine : titre du premier téléroman français, franchement pitoyable et par là-même extrêmement rigolo, diffusé très tard dans la nuit (ou très tôt, le matin) que tous les noctambules d’une certaine génération connaissent (mais pas moi, puisque je ne sortais jamais en bonne enfant sage que j’étais.)

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