De moins en moins de crimes à Montréal

Le jeudi 15 mai 2008

De moins en moins de crimes à Montréal

Caroline Touzin
La Presse
Des résidants du centre-ville de Montréal ont imploré la police de les aider à «gagner la lutte» contre les trafiquants de crack et les prostituées présents dans leur quartier, hier, lors de la présentation du bilan annuel de la police à la séance publique de la Commission de sécurité publique de l’agglomération de Montréal à l’hôtel de ville.

«Pour une intervention policière, je vois 10 transactions de drogue», a dit Grégory Dalmasso, un résidant du centre-ville. Des consommateurs de crack viennent se droguer dans ses marches d’escalier. Il y retrouve aussi des condoms souillés. «Je me lève souvent la nuit pour les chasser», a-t-il raconté.

Les trafiquants se tiennent aux environs de la Place Dupuis et dans un parc à l’angle de la Commune et de la rue Berri, a-t-il dénoncé. «Je demande votre aide pour que ce soit les résidants qui gagnent cette lutte», a-t-il dit au chef de police. «On a l’impression que la guerre est perdue», a lancé pour sa part un autre résidant du centre-ville, François Robillard. Les résidants craignent que les policiers ne soient pas assez nombreux dans le secteur cet été pour faire de la répression.

À l’opposé, une employée de l’organisme Cactus, qui vient en aide aux toxicomanes, a dénoncé «l’intimidation dont sont victimes les consommateurs de drogue et les travailleuses du sexe» dans le quartier. Sophie Sénécal a critiqué les «nombreuses contraventions en vertu de règlements municipaux» qui leur sont données.

«Le centre-ville peut parfois avoir l’air en désordre, mais il est plus en ordre qu’il ne l’a jamais été», a dit le chef de la police de Montréal, Yvan Delorme, dans un point de presse, à sa sortie de la séance publique. La police est consciente de la problématique particulière au centre-ville quand le printemps revient, a-t-il ajouté.

Bilan positif

La criminalité a diminué de 8% dans la métropole par rapport à 2006, selon le bilan 2007 de la police de Montréal présenté, hier.

«L’évolution de la criminalité va dans le bon sens. Montréal est l’une des grandes villes les plus sécuritaires en Amérique du Nord», a souligné le chef Delorme.

Les tentatives de meurtre, qui n’avaient cessé d’augmenter de 2003 à 2006, ont connu une baisse importante cette année (157 en 2006 contre 106 en 2007). Même constat pour les agressions sexuelles qui ont diminué de 22%. «C’est le nombre d’agressions sexuelles le moins élevé depuis 10 ans», a fait valoir le chef Delorme.

On ne peut en dire autant des infractions relatives aux armes à feu. Ces dernières ont presque doublé en quatre ans, passant de 276 en 2003 à 524 l’an dernier. Une cinquantaine de mineurs et 260 adultes ont été accusés de cette infraction l’an dernier.

Les infractions aux règlements municipaux ont connu une hausse de 65,3% (13 045 en 2006 contre 21 569 en 2007). Le nombre de constats d’infraction liés à la sécurité routière, eux, ont légèrement augmenté de 7%. Le chef Delorme a souligné le «bilan positif» en cette matière. Les décès dans un accident de la route ont diminué de 30%. Et les collisions avec blessures, de 9%.

Les homicides et les voies de fait sont restés stables par rapport à l’an dernier. Globalement, au cours des 10 dernières années, le nombre de délits et d’infractions au Code criminel a diminué de 23,9% à Montréal.

http://www.cyberpresse.ca/article/20080515/CPACTUALITES/805150932/1019/CPACTUALITES