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Deux ans de résidence et un retour aux sources

Après mes pérégrinations, là-bas dans le nord, je vous propose cette fois de visiter mes pensées perchées au-dessus de deux continents, plus exactement de deux territoires francophones. L’un m’a vu naître, l’autre m’a adopté sans rechigner 22 ans après. Vous ne douterez pas qu’au sein de mon cœur les deux se chamaillent à coups de souvenirs, l’un les ressuscite, l’autre en fabrique….
Vous vous demandez peut-être, le pourquoi de ces quelques premières lignes. Bandes de petits curieux ! Je vous laisse votre imagination travailler un petit peu !
Et pis non, laissons faire les devinettes enfantines.

Chaque année, à pareille date, mes yeux s’ouvrent au petit matin du Jour du Souvenir. Voyez vous de quel jour fais-je allusion et surtout vers quel évènement je veux vous amener ?
Non, je ne suis pas un ancien combattant, non, mes paluches n’ont pas eu à tenir une arme à feu. Le 11 novembre 2004 signifie pour moi un aboutissement d’un projet de longue haleine. Eh oui déjà 2 années de bonheur (avec quelques embûches tout de même, rien n’est parfait) se sont écoulées depuis que la fameuse phrase « Bienvenue au Canada » arriva à mes oreilles.

Cette année, j’ai opté pour un cadeau bien particulier, inestimable. Je retourne saluer mon pays natal pour les fêtes de fin d’année. Désolé pour ceux qui espéraient une autre chronique évoquant une nouvelle prise d’otage par une tempête de neige pour les fêtes de fin d’année (voir chronique Noël 2005….). Là où je pars, la neige ne réserve que de brèves apparitions….. Cette année j’ai troqué un Noël blanc pour un Noël vert.
Par ailleurs, je préfère une tempête d’émotion, ça donne plus chaud au cœur !

Près de deux ans que mes pieds n’ont pas foulé le sol français, 699 jours (j’ai compté !) que je n’ai pas humé l’air salin sur les plages vendéennes, que mes mains n’ont pas effleuré le tronc du vieux chêne en arrière de chez nous (euh de chez mes parents)….

Enfin, avec ma famille, mes amis, nous allons rompre le lien artificiel de l’informatique, pour rétablir temporairement le lien naturel né de paroles, d’échanges et de regards, sans aucun filtre si ce n’est que l’air qui nous entoure….. Et cette fois, mes chums (amis) rigoleront de mes « la » en bout de phrase, de mon parler et de mes intonations semi-québécoises face à moi.
Wouaaaaaaa !

Réflexion faite, j’ai un peu menti, j’ai omis de relater les deux piqûres de rappel que j’ai reçu en deux ans.
La première : la visite de mes parents, de mes frères et d’une de mes tantes en août 05 et de ma visite dans « l’aquarium » français d’Amérique (Saint Pierre), mais là j’ai choisi l’immersion totale ! Le retour aux sources….

Après tout ce temps passé au Québec, je ne peux m’empêcher de faire un bilan. A la question habituelle :
– « tu t’y plais tu ici »
Je répondrais sans hésiter.
– « Oui ». J’ajouterais même que je suis heureux !
C’est sûr que la France, la famille me manque parfois. Mais ce n’est pas si pire puisque j’arrive à communiquer avec eux régulièrement. Ainsi, de ce côté-là tout va bien.

Il est vrai que d’un point de vue relationnel, les ponts se sont souvent transformés en passerelles, certaines se sont écroulées. La seule solution est de rebâtir avec les vestiges du passé. A contrario, les vrais amis sont restés. Maintenant à savoir qui est responsable des différentes ruptures, je ne sais pas, sûrement que les responsabilités sont mutuelles. Néanmoins je suppose qu’il sera possible de renouer avec mes anciennes connaissances.
D’ailleurs, à ce propos, j’ai peu planifié mes vacances, par manque de temps et peut-être de peur de désenchantement si je n’arrive pas à voir toutes les personnes souhaitées. Laissons faire le hasard des rencontres !
Petite réflexion en passant que serais je devenu si je n’avais pas immigré. Impossible de savoir et je crois que cette pensée n’est pas souhaitable puisque qu’elle est basée uniquement sur des « si » et des « mais ». Je l’éjecte donc rapidement de mon esprit.

Après tout ce temps, je m’attends à subir à un choc culturel inverse, ma vie n’étant plus tellement française mais plutôt québécoise. De l’eau a coulé sous les ponts depuis deux ans (malgré la sécheresse !), chacun a vue sa vie changer de son bord.

Lorsque j’étais petit je me souviens avoir posé une question à ma mère : à savoir si plus tard je pourrais exercer plusieurs métiers en même temps, afin de combler toutes mes envies.
Eh bien, c’est chose faite, aujourd’hui j’exerce entre une et trois jobs parallèles. Parfois, durant la même journée, je prends le rôle de superviseur en inventaire, ensuite j’anime des activités nature auprès d’enfants et pour couronner le tout j’endosse le métier de technicien en environnement du territoire.

Professionnellement, je n’ai jamais manqué de job. Mais il a fallu faire des concessions : finis les cinq semaines de congés payés (seulement deux), en majorité les congés sont devenus des périodes de chômages ou des congés sans solde ; les 35 h semaines se sont transformées en 50 voir 60h et plus. Les journées de 11 h et plus sont monnaie courante entrecoupées de journées beaucoup plus petites, de l’ordre de trois-quatre heures. Aujourd’hui, le samedi, le dimanche sont pour moi des jours ouvrables sans indemnités supplémentaires, les horaires de nuits sont logés à la même enseigne que les jours.

N’ayez pas peur les futurs immigrants, ce rythme de vie, je l’ai choisi, je pourrais très bien me contenter de beaucoup moins de travail. Néanmoins gardez en tête que la sécurité de l’emploi, je ne l’ai pas et de nombreux québécois sont logés à la même enseigne !

Je viens de clore ma quatrième saison au Comité de Valorisation de la Rivière Beauport en tant que technicien en environnement, une formidable expérience qui est restera le fil conducteur de mon intégration, car oui je me considère comme intégré. Pourquoi maintenant ? Je ne sais pas, il est difficile d’après moi de s’apercevoir de l’instant précis où l’on devient un immigrant intégré à la société québécoise. Néanmoins après deux ans de vécu, je considère avoir un réseau d’amis proches, j’ai toujours de la job à m’accrocher. J’ai épousé les bases de la culture québécoise, mon langage a évolué, mes habitudes de vie sont de moins en moins françaises….
Une dernière chose et non des moindres, j’ai dû réduire mes besoins en fonction de mes ressources financières qui ne sont pas extraordinaires. Vous me direz que ça coule de source, mais dans le pays du crédit, il est aisé de vivre au-dessus de ses moyens. Pour ma part, je vis avec un salaire annuel brute de 25000 $ sans me plaindre, surtout que mes priorités sont comblées. Je vis en colocation, je mange à ma faim, je peux sortir, et j’ai un vieux bazou (voiture à l’état de décomposition avancée !).

D’ailleurs, à ce propos j’ai dû mettre fin à notre relation quelques jours avant mon départ. En effet, la rouille avait élu domicile dans ma Mazda 323 de 1993. Et surtout ne sous estimez pas son appétit, elle a entièrement dévoré le dessous de ma voiture, le châssis, les portières,…. Pour résumer, le moteur et le radiateur étaient prêts à tomber, le tapis de sol bouchait les trous….

Lors de l’achat de votre auto, ne faite pas comme moi, jetez bien un coup d’œil sur la rouille, faite une inspection par un garagiste.
Ainsi, juste avant de partir j’ai dû remplacer « ma cour à scrap (casse-auto) sur roue », pour une Yaris 2007 en location, (en « leasing auto » comme dirais les français de l’hexagone) ! J’aurais ainsi l’esprit un peu plus tranquille….
Ainsi s’achève le bilan de mes deux ans de résidence permanente.

Le jour J tant attendu est arrivé. Il a une saveur de joie, saupoudré d’une petite dose de stress. Je dois prendre la bus à 11h ou 12h selon pour quel horaire je suis prêt. Bien entendu que serait ce voyage sans le fameux des casse-tête des valises. Au moins cette fois je m’y suis pris la vieille, mais au moment qu’elles ont été bouclées, v’la que la pesée est un peu pessimiste ! 25 kg chacune soit 2 kg de trop. Je soupçonne les douze bouteilles de 75cl, de bière Unibroue, que j’ai cherché âprement hier soir. En effet, je voulais une de chaque sorte. Au début je m’étais fixé à 8 mais devant l’ampleur du choix, je n’ai pu choisir, alors j’apporte la panoplie complète. J’ai dû visiter 10 épiceries et dépanneurs afin de toutes les réunir !
Aussi, je n’ai pu m’empêcher d’ajouter une bouteille de vin maison et deux d’apéritif maison répondant au joli nom Vendéen : La Trouspinette (de ma fabrication).

Bon faut se résigner à lâcher du leste, mais quoi, tout me paraît indispensable. Je me décide de me séparer de quelques morceaux de linge, mais hors de question d’abandonner une seule goutte de mon précieux breuvage ! Je verrais bien à l’aéroport, si cette dernière mesure aura été suffisante….

L’heure fatidique approche. Mes émotions sont camouflées par le stress du départ, la peur d’oublier quelque chose. Et il est certain que je vais oublier quelque chose, tant pis du moment que ce ne soit pas mon passeport et ma carte de résident permanent !

Midi approche, je dois vous laisser, une bus pour Montréal m’attend.
Ma prochaine chronique sera écrite à 5500 km à l’Est….

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