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Un an après…..le récit

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Un an après…..le récit

Ecrit par: Hubzh 7-03 à 2:35

Bonjour à tous,

Ce soir, après une longue absence du forum et malgré un timide retour ces derniers temps, je prends mon courage à deux mains (à la souris et au clavier) pour tenter de vous faire partager notre aventure d’immigration depuis 1 an et plus…

Eh oui, le 7 mars 2004 je débarquais à Montréal Dorval et j’ai du mal à croire que ça fait déjà 1 an… C’est qu’on a parcouru beaucoup de chemin depuis et je vais tenter de vous en toucher 2 ou 3 mots.

Déjà, pour vous mettre (ou remettre) dans le contexte, nous sommes un jeune couple trentenaire, Gé et moi (conjoints de fait pour le dossier ). Je suis breton, Gé est du Nord, je l’ai rencontré alors que je travaillai en Belgique.
L’envie de l’immigration, c’est moi qui l’ai amené suite à une première expérience dans la belle province.
En 1999, j’ai passé 6 mois à Rimouski pour un stage de fin d’études d’ingénieur en informatique (on connaît la chanson… ). Si j’ai décroché ce stage dans cette ville plus célèbre pour l’océanographie que pour l’informatique, c’est que j’ai eu la chance de pouvoir lier des amitiés avec un couple de rimouskois bien avant mon départ en stage. Cette rencontre virtuelle sur des forums Internet au départ s’est concrétisée lors de leur passage en Bretagne pendant une visite de l’Europe. Ainsi, lors de ma première envolée trans-atlantique, j’étais déjà attendu et accueilli les bras ouverts par ces amis. Inutile de dire que le stage s’était merveilleusement bien passé dans ces conditions. Malgré le relatif éloignement de Rimouski des grandes villes, c’est une superbe base pour une découverte entière du Québec. De là, j’avais pu rayonner tout autour et visiter la quasi-totalité des régions, de la Gaspésie, Côte Nord, Lac St Jean, Québec, Beauce et jusque Montréal. Ces six mois avaient été riches de découvertes et de rencontres et comme pour beaucoup, ils m’avaient tout de même semblé trop court. Je n’avais notamment eu que des aperçus de la ville de Montréal, de ses nombreuses manifestations estivales où ses mélanges culturels me paraissaient très intéressants. Je m’étais donc juré d’y revenir un jour…

Entre temps, je pars travailler à Bruxelles où je fais mon service national de coopération en entreprise. Appréciant bien la vie là bas, j’y passe quelques belles années, laissant un peu traîner mon dossier d’immigration et mon retour vers la belle province. (La Belgique, quel piège!!! ). La rencontre de Gé me ramène vers le Nord de la France et c’est là qu’après plusieurs mois ensemble, nous nous décidons sérieusement à reprendre les démarches d’immigration en couple cette fois. Au printemps 2003, nous commençons donc à bâtir notre laborieux dossier. Bien que je fréquentais le forum depuis un peu, je ne m’y inscris qu’en novembre 2003. Il faut dire qu’à part les délais qui sont toujours trop longs, les démarches se sont bien déroulées (jeunes professionnels diplômés et expérimentés, ce n’était pas un dossier à complications). Nous participons à quelques rencontres de forumistes en Belgique chez Nanne notamment ! Nous obtenons enfin nos visas de résidents permanents début février 2004.
Comme on l’avait décidé ensemble, je pars seul début mars dans un premier temps pour « défricher » et « construire notre cabane ». Gé me rejoignait deux mois après. Et même si je « défrichais », je lui laissais bien lâchement une bonne partie des tracas du départ, déménagement, entreposage de certaines affaires, vente d’autres, etc…

De mon côté, ma deuxième arrivée était encore attendue ici ! J’ai toujours gardé contact avec mes amis rimouskois qui était devenu montréalais entre temps, et par-dessus le marché, par relations, nous avions un pied à terre près du métro Beaubien. Il s’agissait d’amis d’amis français, universitaires, très conviviaux et qui possèdent un duplex très accueillant. Je ne savais pas dans quelle limite j’allais pouvoir abuser de leur accueil mais il se trouvait que leur duplex avait une chambre de libre et j’ai pu finalement m’y établir tranquillement. Le défrichage a donc été vite réglé…
Les démarches d’arrivées, elles non plus, n’ont vraiment pas été insurmontables ! 3-4 rendez vous (immigration, banque, aide au travail) ici ou là et on a « pluka » travailler ! Il reste quand même que je n’ai pas été tout de suite couvert au niveau assurance maladie à cause du fameux 401 Q09 bis qui venait d’être mis en place… Mais il ne m’est rien arrivé et j’ai été couvert après quelques échanges de fax. Avec un ordinateur (outil indispensable d’après moi aux nouveaux arrivants si on peut facilement se connecter à Internet comme ce fut mon cas) et le téléphone, j’étais prêt à conquérir Montréal de ma chambre ! J’ai donc commencé par regarder les offres de location pour moi et ma « blonde » pour après son arrivée. Mais les conditions pour obtenir un bail et les coûts de location m’ont vite rebuté ! Immigrant et sans travail à ce moment là, ce n’était pas le meilleur profil pour des proprios. Du coup, je me suis intéressé à l’achat d’un duplex puisque nous avions tout de même quelques économies en France et que par chance, nous disposions finalement de notre pied à terre a Beaubien jusque la fin de l’été 2004.
J’ai donc mis de côté le logement pour intensifier la recherche d’emploi, qui nous permettrait aussi de décrocher une hypothèque.
Assez vite, grâce à mon petit réseau de connaissances, j’ai passé quelques entrevues, qui se sont bien passé, mais les projets informatiques ne sont pas toujours là quand il faut. Alors j’ai obtenu d’autres RDV par moi-même avec la formule : consultation des annonces Internet, envoi de CV par mail, relance téléphonique. Mais le problème des annonces reste le nombre de candidats : lorsqu’une annonce me correspondais exactement, j’ai appris qu’il y avait en moyenne 200 candidatures envoyées par Internet. Il faut donc s’armer de patience et persister ! Au bout d’un mois et demi, j’ai fait un premier travail ici dans l’entreprise de mon amie rimouskoise. Ce petit projet sur un site web, m’a permis de bien vivre pendant quelques semaines tout en continuant mes recherches.
C’est pendant ce travail que j’ai accueilli Gé qui prenait l’avion en mai, 2 mois après moi. Son arrivée à l’aéroport de Mirabel (avant sa fermeture) a été un peu chaotique puisqu’elle a mal été orientée et s’est retrouvée « dehors » son faire valider son visa de résidente permanente… et bien sur, une fois passé la grande porte, impossible de retourner aux bureaux de l’immigration . Une semaine après, nous sommes donc allés en voiture de location au poste frontière de Lacolle pour faire valider son visa. Nous sommes sortis du Canada, nous sommes faits refuser l’entrée aux USA et sommes revenu vers le poste de douane canadien pour finalement accomplir cette formalité.

Après ça, j’ai réussi à décrocher un vrai travail juste en terminant mon petit projet. Je suis devenu « pigiste » (consultant en France) dans une société de placements en informatique, la même chose que mes anciens travails finalement. Le client qui menait le projet pour lequel on m’engageait était en plus très intéressant. Gé, qui était éducatrice spécialisée en France, a aussi trouvé un job a temps partiel de son côté dans une garderie. Ce qui a fait qu’en juin, nous avions tous les deux un travail et nos ambitions d’achats de duplex paraissaient de plus en plus plausible.
En juillet nous avons profité des festivals de Montréal mais Gé a quand même trouvé dans ces temps là son deuxième travail, plus dans ses cordes, toujours partiel mais avec plus d’heures. Ceci nous a permis de monter un dossier pour une hypothèque avec l’aide de Multi-prêts (sans faire de pub).

Nous étions donc prêt en août pour contacter notre agent immobilier et commencer à visiter des duplex. Le duplex est une bonne formule car il permet d’obtenir un loyer du deuxième logement qui est aussi une garantie de revenu pour l’emprunt. Il y a moins de demande et de « compétition » pour l’achat que pour les locations et donc plus de sérénité dans le choix. Malgré tout, avec notre budget, nous n’avions pas une foule de possibilité surtout qu’on voulait être proche du métro (sans voiture) avec au moins un petit jardin… Finalement, on a visité moins d’une dizaine de duplex avant de « flasher » sur le notre . En une semaine, notre choix s’était arrêté et une proposition d’achat émise pour un duplex à Montréal-Nord ! En fait, on a passé à la trappe l’exigence du métro mais en échange nous avions un garage, un sous sol aménagé, un petit jardin tranquille et des bus rapides assez proche…
Les étapes de l’achat ont été assez trépignantes. D’abord, avant de déposer notre offre, nous avons appris avec notre agent qu’une autre offre allait être déposée. Comme nous nous étions bien décidé pour obtenir ce duplex, nous avons proposé 1000$ de plus que le montant demandé, comme il est permis ici. Et ça a marché ! Comme conditions dans notre offre, il y avait aussi une inspection du bâtiment par un professionnel. Comme celle-ci a révélé pas mal de travaux à envisager, dont le toit, nous avons demandé une baisse de 4000$… et nous l’avons obtenu !
Finalement, avec le dépôt de l’offre d’achat le 12 août, nous avons pu signer les papiers chez le notaire et obtenir les clés de la maison le 22 septembre. Fin septembre, nous quittions donc notre pied a terre de Beaubien pour aménager à Montréal Nord. Nous avons eu la chance que les anciens propriétaires nous ont laissés beaucoup de choses dans la maison (de bonnes mais aussi beaucoup de moins bonnes…). Pour nous équiper en électros et autres meubles vitaux, nous avons trouvé dans des annonces une « vente de déménagement » où un particulier vendait tout un tas d’article. Nous avons loué un camion U-Haul et avec l’aide de nouveaux amis de travail, nous sommes allé chercher ces meubles et nos quelques affaires sur Beaubien.

En octobre, quelques jours après notre « déménagement », nous avons donc pu vivre presque confortablement dans notre nouveau chez nous. Mais comme des dépenses entraînent toujours d’autres dépensent, nous nous sommes rendus compte que vu notre situation et nos besoins, ça nous prenait un char ! Gé ayant aussi trouvé un nouveau travail en garderie où elle avait une longue coupure le midi, les allers-retours en bus devenait impossible. Nous avons donc magasiné une voiture et fin octobre nous avons acheté un van Mazda MPV 97 d’occasion chez un revendeur. L’avantage de ce van, c’est qu’avec ses 8 places nous pourront tranquillement promener nos visiteurs de France.

Du coté de mon travail, alors que j’étais toujours pigiste pour une société de placement, la société cliente chez laquelle je travaillais, a finalement manifesté de l’intérêt pour m’embaucher permanent. J’étais déjà permanent en tant que pigiste mais j’étais soumis aux aléas des signatures de contrat de projet qui aurait pu faire que cette permanence tourne court ou soit bien fragile. Cet intérêt était donc une grande chance pour moi, sauf que la passation entre les deux sociétés a failli capoter car elles n’arrivaient pas à s’entendre sur le prix auquel me « laisser ». Bref, depuis novembre je suis maintenant salarié permanent d’un important groupe canadien avec de bonnes conditions et j’en suis très heureux !

Pour revenir au duplex, j’ai oublié de mentionner que lors de notre emménagement, nous avons eu la surprise de voir que la locataire que l’on avait « achetée » avec le bail, venait de sous-louer le haut du duplex. Ce n’est pas un problème en soit et c’est son droit sauf que son sous-locataire est parti en janvier en lui laissant le loyer sur les bras… Bref, nous nous sommes arrangé et avons cassé son bail à l’amiable puisque, ironie du sort, mon ami rimouskois cherchait un logement dans ces temps la. Je me retrouve donc 5 ans après mon stage à Rimouski, avec comme locataire, l’ami qui m’accueillait là bas et qui me donnait le goût de vivre cette expérience au Québec !!!

Après tout ça, qu’est ce qu’on pouvait attendre de plus ou de mieux me direz vous !??? Eh bien, je vous le donne en mille : un enfant !!! Eh oui, Gé est enceinte depuis quelques mois !!! Ce n’est pas complètement une surprise mais disons que comme beaucoup de choses dans cette dernière année, nous ne pensions pas que ce serait allé aussi vite…
Notre premier retour en France est prévu pour mai, nous aurons alors pas mal de choses à raconter même si nous restons régulièrement en contact avec nos familles.
Bon, pour ceux qui m’auront lu jusque là , félicitations ! Je n’ai surement pas encore tout dit mais comment écrire une année en quelques paragraphes…!? Je vous laisse donc poser éventuellement quelques questions et je compléterai !

Merci à tous pour tous les conseils que nous avons pu prendre ici ! C’est pour ça qu’à notre tour nous tenions à partager notre expérience aussi… Je souhaite à tous autant de chance que nous en avons eu !

——

L’été dernier, je suis aussi devenu membre du conseil d’Administration de l’Union de Bretons du Canada. Nous organisons justement une grande fête populaire (Fest Noz) avec musiques, danses, etc… ce samedi 12 mars au collège Marie de France, 4635 sur Queen Mary. Je ferais un sujet la dessus dans le Lounge pour plus de précisions mais ce serait peut être l’occasion de rencontrer certains d’entre vous !!! Kenavo

Je reconnais qu’on a eu beaucoup de chance dans notre immigration ! A un tel point que j’en ai meme abusé parfois, et que j’ai beaucoup tiré sur les mains qu’on m’a tendues… J’espere que mes ‘adjuvents’ ne m’en veulent pas trop…
En fait, je ne sais pas si sans les conditions facilitées que l’on avait, on se serait lancé dans l’aventure. Donc la réussite vient aussi de la préparation préliminaire. Finalement, comme je l’ai écris, notre aventure a commencée il y a plus de 5 ans…

Pour les dépenses, c’est vrai qu’on a pris l’option “all-dressed”. Mais ce n’est pas une necessité ! Nos économies nous le permettaient donc on s’est rien refusé dans l’essentiel, mais l’immigration est bien sur possible avec moins de moyens.
D’ailleurs, nous n’avons pas beaucoup utilisé nos économies au départ de notre immigration, grâce notamment aux amis sur place. Ce n’est que dans une deuxième temps ou notre situation devenait plus stable qu’on a moins hésité a taper dans nos caisses.

En tout cas, je ne veux pas décourager personne avec mon récit, au contraire !
Le principal, c’est l’enthousiasme qu’on y met ! Je n’ai pas décrit tous les moments parfois plus difficiles que l’on a eu (Gé pourra vous en parler ) mais il faut garder confiance en soi et vivre l’expérience au maximum. Si on s’était fixé les objectifs qu’on a atteint en partant, je crois qu’on ne serait pas parti ! Les choses sont venues pas mal d’elles mêmes et on a saisi chaque occasion.

Je vous souhaite donc bon courage a tous et lachez pas !!!

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