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Mon bilan: un an au Québec

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Mon bilan: un an au Québec

Ecrit par : fortsympa 19-03 à 13:39

Jeudi, cela faisait un an que je vis cette merveilleuse aventure qu’est l’immigration au Québec.
Étant donné que j’ai vécu une année d’intégration classique (avec des hauts et des bas), je pense que mon témoignage sera peut être un exemple révélateur, donc intéressant pour les futurs immigrants qui se posent plein de questions … d’où l’idée de ce récit … sans aucune prétention de ma part.
Pour les personnes qui aiment les Happy End, rassurez-vous, c’est le cas.

J’espère que vous apprécierez la lecture.

Bon, alors pour commencer, je vais me présenter un peu. J’ai bientôt 32 ans, français, j’ai découvert le Québec à travers 3 voyages dont le premier remonte déjà à 1998.
En avril – mai 2004, suite à mon 3eme voyage (qui, évidement, est un bon souvenir, surtout que j’y ai rencontré mes amis québécois), j’étais en plein questionnement sur mon avenir (partir ou pas partir ? en suis-je capable ? aurais-je un travail alors que j’en ai pas en France ? etc.…).
La vie m’apportera une première aide : immigrer.com ou, suite à mon premier message, j’ai eu, des réponses encourageantes qui m’ont persuadé à réaliser mon rêve.
Bien sur, j’étais persuadé de ne pas recevoir mon CSQ (pourquoi accepter un chômeur) et pourtant j’ai eu une procédure de rêve : 6 mois après le dépôt de ma DCS, j’avais mon visa.

D’autant plus que tout se déroulait bien : je rencontre ma blonde durant la procédure, grâce à elle, je fais enfin mon régime que je repoussais, mes amis, ma famille acceptent mon départ … bref tout se déroule à merveille et je me sens armé pour affronter les difficultés que ma vie d’immigrant me réserve. … car je savais que ça serait pas facile tous les jours … d’autant plus que je ne savais pas quel métier j’allais faire, une chose était sûrs : fini la compta pure, dans un bureau sans contact.

Donc j’atterris ce 16 mars 2005 (avec AIR CANADA au départ de Francfort … pour les alsacien/lorrains, je conseille cette solution car elle est très pratique (le voyage est plus court, plus facile, donc moins fatiguant que de passer par Paris)) en ayant une impression de rentrer chez moi (… j’ai toujours cette impression et … je ne l’explique toujours pas).
J’arrive donc à Shawinigan, une ville dont on m’avait dit beaucoup de bien (à juste titre) et qui m’intéressait pour sa taille moyenne (50 000 habitants), la proximité des magasins … ou l’on peut y vivre très bien sans voiture … mais ça, je l’apprendrai bien plus tard.
Autre avantage de Shawinigan, c’est la proximité de Montréal et de Québec tout en étant proche de la nature dans une région (la Mauricie) francophone (pour moi c’était important, car j’aime le vrai québécois qu’on entend en région), révélatrice du Québec « typique » qu’on a tous dans notre tête.

Après avoir reçu mes papiers (carte NAS, carte de résident, permis de conduire, carte soleil ….) la recherche d’un emploi est la prochaine étape. La vie me donne encore un signe, puisque je reçois dans ma boîte aux lettres une pub pour le Club de Recherche d’Emploi. Cela dure 3 semaines où l’on vous fait votre CV et où l’on recherche un travail en groupe.
C’est très bien aussi pour commencer à se faire son réseau (j’ai gardé contact avec l’animatrice, que j’ai encore vu, il y a 15 jours).

Quelques temps après mon arrivée, je devenais, célibataire, (la relation se transforme en amitié) et c’était pas évident du tout, car ce n’était ni ma faute, ni la sienne, mais celle d’un évènement dont ni elle, ni moi sommes responsable.

Je suis donc en pleine recherche d’emploi après le club de recherche d’emploi, mais ce n’est pas pour autant que j’ai décroché un job tout de suite car même si je cherchais dans mon domaine (la compta, même si je ne voulais plus en faire) je n’ai rien trouvé.

Puis j’ai cru trouver une solution lors du salon de l’emploi de Drummondville : être conseiller financier, ça me tentait bien. Ca correspondait à ce que je cherchais : le domaine de la finance et le contact … mais pour faire ce métier, il me fallait un permis … donc un examen à passer.
J’ai passé l’examen début septembre, et je l’ai raté de peu (j’ai eu 51/100 … mais il fallait 60).
Donc je ne serai pas conseiller financier.

On est fin septembre, l’argent diminue, et je n’ai toujours pas de travail. Je cherche, je cherche.
Je fais la connaissance du Service d’Accueil des Nouveaux Arrivants (le SANA) de Shawinigan … la structure qui s’occupe d’intégrer les nouvelles personnes qui arrivent à Shawi … donc y compris les immigrants. Elle est gérée par 2 femmes (une immigrante et son adjointe, une québécoise) qui sont 2 femmes formidables dévouées à leurs causes et qui font un travail génial. Elles méritaient vraiment d’avoir une place dans mon témoignage.
Je peux vous dire que cette structure fonctionne bien (c’est comme ça que j’ai eu mon job actuel).
A la dernière réunion des bénévoles (dont je fais partie), je pensais qu’il y aurait une grosse majorité d’immigrant … ben, sur 25, nous étions 4 immigrants, preuve, s’il en fallait de la volonté, en Mauricie, de la part des québécois, de vouloir accueillir les nouveaux arrivants (ça m’a agréablement surpris de voir autant de bonne volonté québécoise) … et là encore, c’est un bon moyen de commencer son réseau.

Fin septembre, ne trouvant pas de job, mon agente du CLE (là encore une femme géniale qui m’a bien aidé), l’équivalent de l’ANPE me pousse à aller chez Alinov. C’est une entreprise virtuelle (les clients et les fournisseurs sont d’autres entreprises virtuelles au Québec et en Europe) donc on travaille durant la moitié du temps dans un service … comme si on était dans une entreprise et le reste du temps, on a des formations (anglais, informatique …) et on cherche du travail.
L’entreprise virtuelle de Trois-Rivières (Alinov) est la plus ancienne du Québec … et les personnes qui y travaillent sont TRES compétentes. Je n’hésite pas à dire que ce sont des scientifiques de la recherche d’emploi. De plus ils s’occupent aussi de personne qui cherchent un travail dans des domaines autres que ceux de l’entreprise (ex la pub, des juristes …) … donc pour ceux qui ne savent pas quoi faire comme métier ALLER VOIR les entreprises virtuelles (au Québec ou en Europe).
Ces gens là ont su me faire un portrait de mes compétences professionnelles comme je n’en ai jamais eu un, en France. C’était à la fois juste et précis … ainsi qu’un CV en béton.
A partir de là, ma recherche d’emploi fut beaucoup plus facile (j’ai eu plus d’entretiens) … mais les gros problèmes ont aussi commencé.

Je n’ai plus beaucoup d’argent, chaque $ devient important et je veux trouver un job

J’ai décroché, mi novembre un job de télémarketing à Shawi … chouette mais ma voiture me lâche (du moins un problème connu s’amplifie). Heureusement, je peux y aller à pied (2 fois 40 min à marcher, malgré le froid… je le gère facilement).
Par contre, c’est très mal payé, c’est bien simple, j’ai presque l’impression de faire du bénévolat, car je ne touche même pas le minimum obligatoire.

Je vais faire ce job, 3 semaines et je vais l’arrêter, du moins je ne vais pas le renouveler (j’aimais bien, mais bon j’allais pas travailler pour rien), en prétextant que j’ai trouve un autre job (ce qui était faux).
Courant décembre, j’ai nettoyé un SUPER C (c’est un supermarché) soit le matin (entre 4 et 8 h) ou tard le soir (21-1h) et parfois le même jour (le jour de mon anniversaire), j’ai fait ça 4 jours.

Je n’ai pas beaucoup d’argent, mais bon j’arrive à payer mes factures et à manger … c’est l’essentiel.

Le jour de noël, l’amitié, avec mon ex s’arrête toujours en raison des conséquences de l’évènement qui avait mis fin à notre histoire, mais mon respect envers elle, n’a pas changé car c’est une personne que j’estime toujours.

Bilan le jour de noël : pas beaucoup d’argent, pas de voiture, pas de travail et une grande solitude … donc inutile de vous dire que c’était pas la joie.

Entre noël et une grosse partie de janvier, je n’étais pas bien, je ne sors pas du tout (une fois par semaine pour les courses … à pied), je passe mon temps à vivre des périodes de manque et à chercher des réponses sur les évènements vécus en 2005 afin de mieux les comprendre, et … j’ai su les trouver.

Il est temps pour moi d’ouvrir une parenthèse pour dire merci à mes amis en France et au Québec ainsi qu’à beaucoup de personnes du forum. Comme quoi, le monde virtuel n’empêche pas une relation amicale bien réelle.
MERCI à vous tous qui m’avaient écris des MP/courriels (parfois 5 par semaine par personne), les coups de téléphone … et même en me remplissant ma boîte aux lettres de courrier (j’ai une grosse pensée pour quelqu’un du forum et ma famille) en me disant de ne pas lâcher et de tenir.

Mais bon, dans tous les moments de la vie, même ceux qui sont pas facile, il en ressort toujours … des choses positives à savoir que d’une part, dans cette situation là, on apprend à gérer son budget et d’autre part … même au plus mal … la France ne m’a pas manqué mais alors pas du tout, et ça, c’est très important quand on est immigrant. je ressentais que j’étais du bon coté de l’atlantique mais qu’il fallait passer par là … donc j’ai pris sur moi … ceci dit, si mes amis (de France et du Québec) avaient pu venir à Shawi, j’aurais pas dit non, bien au contraire, mais bon, ce n’était pas possible, c’est la vie.

A ce stade de la lecture, cher lecteur, tu dois te dire que mon immigration n’est pas vraiment une réussite … mais rassure-toi, cela va changer.

En effet, le 21 janvier mon immigration a pris un virage plus agréable. Car j’ai commencé à travailler comme adjoint d’un fiscaliste.
Mon boss avait pris contact avec le SANA car il cherchait un immigrant, non pas pour le programme PRIIME (il le connaissait pas) mais il cherchait une personne qui parlait le français de France (idéal pour le secrétariat), avec une expérience en entreprise (j’ai bossé 4 ans dans une entreprise de 3 500 personne en comptabilité) et qui est motivé (j’ai jamais douté de ma motivation … et encore moins après les mois de décembre et janvier).
Il savait aussi qu’en prenant un immigrant, il fallait prévoir une période d’adaptation plus longue qu’en prenant un québécois. Il a donc pris le temps (donc l’argent) de me former.
Il ne m’a jamais demandé d’avoir le niveau d’un québécois du jour au lendemain, mais il a pris le temps de m’apprendre.
Et ben croyez moi, on passe de supers moments à comparer nos cultures franco/québécoise… inutile de vous dire que l’ambiance de travail est très bonne.
Je dois beaucoup à cet homme, car il est plus qu’un boss. Pour moi, c’est aussi mon parrain québécois : il me conseille pour mon intégration, me fait profiter de son résautage (en autre : un notaire, une avocate et un conseillé financier) ou bien encore, il m’a cherché et ramené chez moi pendant mes problèmes de voiture … et bien d’autres choses.
Bref … un homme (ainsi que pour son épouse que je connais aussi) qui est un québécois avec un gros cœur pour qui j’ai beaucoup de reconnaissance et franchement … je suis pas sûr de mériter tout ce qu’il a fait et fait encore pour moi.
Du coup, j’ai découvert les joies du travail au Québec : les heures sups sont payées (ça change de l’Allemagne), quand il est l’heure ON PART … les premiers jours, j’étais encore à l’ordinateur, alors que mon chef avait déjà sa veste. Et puis, on ne me parle pas de rentabilité tous les jours … ça fait drôle au début.

Puis quand je vous disais que ma vie a changé depuis janvier 2006 … c’est vraiment le cas, car après avoir trouver le travail, tout s’est enchaîné.

Un bonheur ne vient jamais seul, dans la foulée de travail, je suis tombé amoureux d’une très gentille personne qui, méritait bien aussi sa présence dans ce témoignage, car elle est à l’origine de mon sourire permanent sur mon visage en ce moment.
Une rencontre que je pourrais développer bien plus, car parfois la vie vous donne des signes qui peuvent paraître anodins dans un premier temps, mais qui sont, en fait, les bases d’une relation solide … d’une belle relation.

Puis vous connaissez le proverbe : jamais 2 (les bonnes nouvelles) sans 3 car il y a peu de temps, j’ai changé de voiture. Je n’ai pu me débarrasser de l’ancienne, pas pour le prix que j’aurais voulu, mais bon, compte tenu du problème qu’elle avait, je pouvais pas me montrer trop exigeant … et je l’ai eu à un meilleur prix que si j’avais effectué la réparation moi-même.
Et donc après 4 mois de marche dans le froid hivernal (… mais supportable) je suis sorti de nouveau de Shawinigan. Comme quoi, on peut vivre en région sans voiture … même en hiver… certes, mon boss m’a bien aidé en me cherchant et en me ramenant, encore merci à lui.

Voilà un petit résumé de ma première année au Québec. Tout doucement je m’intègre, je vis des choses nouvelles, par exemple, j’ai assisté à mon premier rodéo mais aussi à mon premier match de hockey sur glace avec des amies.
Il y a 15 jours je me suis rendu compte que, d’ici peu de temps, je pourrai penser à devenir propriétaire d’une maison car les remboursements mensuels ne seront pas plus élevés que mon loyer actuel (encore un avantage de vivre en Mauricie) … c’est le prochain gros projet d’ici un an ou deux.

Tiens, si vous voulez faire rire, les québécois, dites leurs, le premier mars, qu’à partir du 16 mars, il ne neigera plus, je peux vous dire que ça les a bien fait rire et que j’en ai entendu parlé entre le premier et le seize … sauf que, on est le 19 et qu’il a toujours pas neigé, hé hé.

Comme vous l’avez compris, je ne regrette pas du tout mon immigration, bien au contraire.

J’ai eu beaucoup de chance. J’ai rencontré des personnes qui ont bien voulu m’aider au moment ou j’en avais vraiment besoin, des personnes que j’ai connu soit sur le forum, soit dans la vie quotidienne, des personnes que je connais depuis quelques années ou bien que depuis quelques mois, des personnes qui m’ont aidé soit en m’écrivant un mot, soit en m’embauchant ou bien encore en partageant ma vie intime.
MERCI à vous tous. De chacun d’entre vous, je retiens ce que vous m’avez apporté et/ou ce que vous m’apportez toujours.

Mon immigration n’a rien d’exceptionnel : tous les immigrants connaissent des problèmes, c’est la vie, et on y rencontre les mêmes problèmes que dans nos pays d’origines … si c’était différent au Québec, ça se saurait.
Mais le point positif des problèmes rencontrés c’est que, quand on est sur un autre continent, ça nous permet de nous tester, pour savoir si l’immigration est faite pour nous, si on est bien au Québec et si l’on est suffisamment motivé.

Je suis un homme heureux à Shawinigan, je suis au Québec pour son mode de vie, sa culture et j’y suis bien car ça correspond à mon mode de vie.

Quand sera-t-il dans un an ? Je n’en sais rien, je vous propose, comme disait mon homonyme : « on se retrouvera dans 1(0) ans, même jour, même heure sur la place … » … je vous laisse choisir l’endroit

Merci de m’avoir lu jusqu’au bout

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