Le ministre fédéral de l’Emploi du Canada, Randy Boissonnault, a annoncé récemment une série de mesures visant à resserrer l’accès au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET). Ces nouvelles règles, en cours de réflexion, pourraient empêcher certains employeurs, en particulier ceux offrant des emplois à bas salaire, d’avoir recours à cette main-d’œuvre étrangère.
Lors d’une réunion avec des représentants de grandes associations d’entreprises, M. Boissonnault a souligné que le programme ne devait pas servir à contourner l’embauche de travailleurs locaux qualifiés. Il a également précisé que des critères plus stricts pourraient être appliqués pour déterminer l’admissibilité des entreprises au PTET, notamment en prenant en compte leur ancienneté et leur historique de licenciements. De plus, les frais liés à l’obtention d’une étude d’impact sur le marché du travail pourraient augmenter, afin de financer des inspections plus rigoureuses et d’autres mesures d’intégrité.
Historiquement, les travailleurs étrangers temporaires étaient principalement employés dans le secteur agricole. Cependant, leur présence s’est considérablement accrue ces dernières années, s’étendant à divers secteurs tels que les usines manufacturières, la transformation alimentaire, la restauration rapide, et même le système public de santé. Cette expansion a conduit à une augmentation des abus liés au programme, documentés par plusieurs médias, et a soulevé des préoccupations concernant l’impact de ces pratiques sur la croissance des salaires et l’investissement dans l’innovation.
Le ministre Boissonnault a réaffirmé sa volonté de lutter contre les abus du programme, indiquant que des mesures de surveillance plus strictes sont déjà en place dans les domaines à haut risque. En 2023-2024, les amendes imposées aux employeurs non conformes ont atteint 2,1 millions de dollars, un bond de 36 % par rapport à l’année précédente.
Les nouvelles propositions de restrictions interviennent également dans un contexte de réduction générale du nombre de résidents temporaires au Canada. En mars dernier, le ministre Boissonnault, en collaboration avec le ministre de l’Immigration, Marc Miller, avait annoncé un plafond de 20 % de travailleurs temporaires par lieu de travail, sauf dans les secteurs de l’agriculture, de la santé et de la construction. Bien que ce seuil ait été ajusté à 30 % pour certaines professions au Canada, il a été partiellement levé au Québec, en réponse aux demandes du gouvernement provincial.
En somme, ces mesures visent à recentrer le PTET sur son objectif initial de pallier la pénurie de main-d’œuvre de manière temporaire, tout en veillant à ne pas compromettre les intérêts des travailleurs canadiens. Cependant, leur mise en œuvre pourrait avoir des répercussions variées selon les régions, notamment au Québec, où les politiques provinciales continuent d’influencer l’application de ces règles fédérales.
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Recherche d’emploi au Canada
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