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L’école au Canada, mon expérience de prof à Vancouver.

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L’école au Canada.

Ecrit par: Kroston

Il y a environ 20 élèves dans les classes. Mais on ne les appelle pas des élèves, on les appelle des « amis ». C’est plus cute. Parfois, quand y’en a pas assez, ils sont regroupés. Par exemple la troisième et la quatrième année ensemble, mais jamais la première et la onzième. On dit aussi « tu » quand on s’adresse à la classe, même quand ils sont trente.

Au Canada, ça ne se fait pas de donner des coups de règles sur les doigts, comme dans mon école à moi quand j’étais petit. C’est mal vu! Bien que moi, j’étais très sage donc j’en avais pas souvent. Juste, des fois, je devais écrire trois cent fois sur des lignes : « je ne traiterai plus mon professeur de face de crabe, parce que mon professeur c’est une dame et crabe c’est masculin et par conséquent c’est face de méduse ». Et en plus même pas sur du papier recyclé! Ici, on préfère le renforcement positif. Par exemple, quand quelqu’un fait des niaiseries en classe, on ne l’envoie pas dans le coin avec des oreilles d’âne, mais on lui dit : « Tu dessines super bien, l’année prochaine, tu devrais prendre l’option art plastique » ou « Tu aimes beaucoup parler, toi… le mois prochain, il y a un concours d’art oratoire, il faut que tu t’inscrives vite, vite! ».

À l’école, j’suis un poil moins tyrannique que Saddam Hussein, mais quand même faut pas déconner… Des fois, je râle vachement fort et ça fait peur à tout le monde. Mais les amis, ils n’ont même pas peur parce qu’ils savent qu’après je suis content et que ma colère, j’y pense même plus.

Il y a une multitude d’intervenants dans les classes. D’abord le professeur, et pas l’instituteur, mais il est malade souvent ou en formation pédagogique, ou bien il n’a pas encore été embauché par la commission scolaire étant donné la pénurie. Alors, il y a le suppléant, un drôle de mec pas coiffé qui parle bizarre. Le mec, c’est moi. Et puis après, viennent les aides pédagogiques. Elles, je n’ai pas encore bien compris à quoi elle servaient. Elles sont un peu moins bien payées mais quand même beaucoup proportionnellement à leur travail. Moi, j’aimerai bien faire aide pédagogique aussi plus tard, mais j’ai peur de m’ennuyer. Ensuite, il y a l’orthophoniste, l’ergothérapeute et encore des autres, mais je sais pas comment ça s’écrit. Je connais juste comment on épelle en anglais. Pis environ une personne qui bosse pas pis qui fait chier tout le monde mais qui va pas tarder à se faire virer. Parce que ça rigole pas. Comme le Conseil scolaire a beaucoup de sous, je vais exiger une suppléante assistante pour écrire au tableau à ma place.

Tous les matins, une assez belle pitoune me donne des clés. C’est la secrétaire. Elle me dit que c’est pour ouvrir la classe, des fois que j’aurais envie d’ouvrir la Chevrolet du directeur avec, et elle me dit qu’il faut lui rendre en fin de journée, au cas où j’oublierais de les rendre, et c’est vrai que j’oublie souvent. La secrétaire, c’est celle qui s’occupe de tout. Quand j’arrive pour la première fois dans une classe, c’est elle qui me présente aux amis. L’autre jour, elle a dit : « c’est Vincent qui va remplacer Madame Martine aujourd’hui ». « C’est votre nouveau professeur ». Et ils ont tous crié très fort leur joie. Alors, elle m’a dit : « Vas-y mon chéri! Je te laisse avec ta marmaille ». Moi, j’étais très gêné, surtout vis-à-vis des enfants, mais c’est une façon de parler, elle est juste très affectueuse. Des fois, je me fais engueuler aussi, surtout quand j’oublie de rendre les clés… mais un peu moins fort que les autres parce que je suis quand même un peu son chouchou, c’est normal… je débute.

Pour un débutant, je m’en sors pas trop mal. Je l’sais. C’est ma collègue ivoirienne Sylvie qui l’a dit. Elle, elle a dû une fois appeler le directeur parce que les élèves avaient changé les noms sur ses listes. Sans déconner, l’enseignement c’est pas évident surtout quand une dizaine de petits monstres de maternelle se mettent à hurler parce que j’ai refusé de passer la cassette d’Annie Brocoli pendant la sieste.

À l’intérieur de la classe, c’est très sympa aussi. De véritables salles de jeux. Y’a tout! Même moi, j’ai envie de jouer tout le temps quand je suis là. Des électros, des jeux de société, des micro-ondes, des cartes, des ordinateurs Macintosh, des livres et même des BD!! Mais aucun album des krostons. J’ai fouillé. Juste quelques Tintin, des P’tit Spirou et des Astérix.

Quand j’étais au Québec, il y avait des brocheuses, des classeurs, des troueuses, des aiguisoirs, des effaces, des crayons et des crayons de plomb, pis des calottes. Ici à Vancouver, il y a plutôt des agrafeuses, des tiroirs, des perforatrices, des taille-crayons, des gommes, des stylos et des crayons de plomb aussi, mais noirs quand même. Et pas de casquettes, c’est interdit! À cause de ça, les enfants sont tous trilingues. D’abord ils parlent l’anglais, pis le Québécois, et enfin le français. Tout ça un peu mêlé parfois, mais pas trop.

L’autre jour, j’ai donné une leçon de français. Il s’agissait de corriger des fautes que les enfants font habituellement dans leurs phrases à cause du maudit anglais. Comme « Les éléphants regardent comme des escargots quand on les voit de loin » devient : « les éléphants ressemblent à des escargots quand on les voit de loin ». Ou « Je suis fini avec mon devoir » devient : « J’ai fini mon devoir ». Ou encore « Quand je vais à la maison ce soir, je prendrai ma bicyclette devient : « Quand je rentrerai à la maison ce soir, je prendrai ma bicyclette ».

Moi, j’aime bien donner le français, plus que les maths ou la physique par exemple, surtout dans le secondaire. L’autre jour, c’est là qu’on m’avait planté. Au secondaire, dans une 8éme année, avec du matériel audiovisuel à commenter. Quand on est arrivé à Newton, j’étais à bout de forces…! Au début, j’aimais bien aussi les leçons de hockey dans le gymnase, jusqu’à ce que je reçoive la puck en pleine face… j’ai encore mal à l’oeil quand je vous écris. Mais le hockey reste quand même moins violent que le cours d’anglais!

Bon, c’est un résumé succinct de l’école au Canada et ma contribution du moment à l’éducation franco-britanno-colombienne… ce sera mieux expliqué par les associations de parents quand vous mettrez votre marmaille à l’école.

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