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The magic and the mystery

Quand mon téléphone a retenti ce jour-là, ma première idée fut de sauter dans le premier avion qui allait m’emmener survoler le Klondike, en compagnie des aigles royaux et des faucons pèlerins. Ce coup de fil que j’attendais tant m’annonçait que j’étais sélectionné pour une entrevue à Whitehorse, la capitale du territoire du Yukon, en vue d’obtenir un poste que je convoitais depuis quelques temps.

J’ai la chance de résider à Vancouver, et c’est la seule ville avec Edmonton qui offre des vols directs vers cette destination du bout du monde, au-delà du 60ème parallèle. Mais à quel prix! 850$ était le best deal que j’ai pu trouver. Pas cher du kilomètre, vous me direz, mais un peu trop quand même pour mon portefeuille très léger en ce moment….

Conscient que la plupart des visiteurs expérimentent le Yukon à travers le pare-brise d’un véhicule, en remontant lentement la route de l’Alaska et puis celle du Klondike, plutôt que d’emprunter à pied une trail de montagne du Tombstone Range ou se laisser glisser en canoë le long de la magnifique Yukon River, j’ai moi aussi laissé tomber ces deux dernières possibilités. En grande partie parce que je risquais d’arriver en retard à mon entretien la semaine suivante. C’est dommage, parce qu’il reste peu de places dans le monde où il est possible de parcourir, kilomètres après kilomètres, à travers des forêts luxuriantes et le long de crêtes de montagnes, des étendues infinies pendant des jours et des semaines, sans apercevoir le moindre début de sentier laissé par des humains ou une autre personne.

C’est donc en autobus que je m’y suis rendu. Grâce au démocratique « Discovery Pass » de Greyhound.

Pas moins de 45 heures de route ont été nécessaires pour franchir les 2700 km qui me séparaient de ma destinée. D’abord à travers les paysages éblouissants du centre puis du Nord de la Colombie-Britannique, où je rencontrais ci et là des orignaux festoyant gaiement avec l’arrivée du printemps, des « deers » inconscients et paisibles qui traversaient la route nonchalamment, des chèvres de montagnes dont j’enviais l’équilibre et l’agilité perchées sur leur roc…. Au fur et à mesure que nous nous rapprochions du pôle, la route s’allongeait, les nuits rétrécissaient et le bus se vidait. Dans la noirceur qui régnait lorsque celui-ci a enfin franchi la frontière du Yukon, le plus merveilleux des feux d’artifice a accueilli les quelques voyageurs restants pendant les 5 minutes d’arrêt stretching. Une immense aurore boréale illuminait le ciel étoilé. Une deuxième. Puis une troisième multicolore. Quelques voyageurs continuaient à monter cependant, des indiens aux longs cheveux noirs comme les corbeaux de passage des petites villes nordiques, et arborant fièrement leur « native pride » à travers les parures de leurs vêtements.

Tout à coup, le paysage change. Nous laissons les montagnes rocheuses à l’Est pour traverser un relief arrondi, moins intime, souvent un peu austère avec cette succession de collines et de vallées profondes. Ici, je me sens encore plus petit, plus fragile sur cette terre qui compte une population de grizzlys supérieure à la population humaine. La douce chaleur qui règne dans le bus me rassure un peu.

Et puis, je me suis senti chez moi…. la grande ville surpeuplée n’était déjà plus qu’un vague et lointain souvenir. Les petites voitures de schtroumpfs blinquantes que je vois défiler depuis un an avaient disparu, n’avaient jamais existé. Les hautes tours de béton étaient remplacées par des sommets enneigés. De nouveaux, je ne voyais plus que des pick-up trucks et des jeeps dont la couleur d’origine était dissimulée sous un amas de terre et de boue.

J’ai traversé le Canada d’Est en Ouest, mais c’est avec le Nord que j’éprouve une passion des plus profonde, je me dis que mon cœur doit être animé par la même force que l’aiguille aimanté d’une boussole.

Je me suis mis à rêver à ma nouvelle vie, celle que je suis désormais certain de vouloir. Ma log cabin au bord d’un lac, ma squaw blonde qui va me rejoindre et bien sûr Largo, puis une meute d’autres chiens qui, eux, n’auront pas le droit de rentrer dans la maison. Et peut-être mon claim près de Dawson City, la ville de l’or, parce qu’avec ma veine, c’est sûr, je vais trouver un filon. N’importe qui, citoyen canadien ou résident du Yukon, a le droit d’établir un claim. Aucune licence n’est requise.

Et puis, je me réveille…. Je suis à Whitehorse. Je me dirige vers la petite auberge, une petite maison de bois conviviale, où j’ai réservé une chambre. Le temps est radieux, très sec, le ciel est d’un bleu éclatant.

Alors, pendant deux jours et deux nuits, j’ai préparé assidûment mon entrevue, j’ai passé une journée à la bibliothèque municipale où j’ai pu récolter le maximum d’information, plus motivé que jamais de décrocher la job qui va déterminer mon avenir. À deux heures du matin, je sortais un peu sur la terrasse pour contempler les aurores boréales qui étaient au rendez-vous, même en cette période de l’année.

Aujourd’hui, je suis de retour à Vancouver, et de nouveau, j’attends que mon téléphone retentisse pour m’annoncer la bonne nouvelle, celle de ma sélection et je planifie mon départ jeudi. La même route, le même autobus, mais cette fois je ne reviendrai pas. Ou bien, au volant de mon pick up à moi, dans deux mois, pour venir chercher mes meubles, ma blonde et mon chien…. autant vous dire que je suis un peu stressé.

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