Le Québec est désormais la province où le plus grand nombre de personnes sont renvoyées du Canada. Selon les plus récentes données de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), 5516 étrangers avaient déjà été expulsés à partir du Québec en date du 28 juillet 2025. Si la tendance se maintient, l’année en cours devrait dépasser le sommet atteint en 2024, où 6947 renvois avaient été recensés.
Une hausse marquée liée aux demandes d’asile
Cette accélération des renvois s’explique notamment par la hausse des demandes d’asile traitées au Québec et par l’application de l’Entente sur les tiers pays sûrs, particulièrement au poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle. En conséquence, le Québec a même devancé légèrement l’Ontario dans les statistiques 2025 (5516 renvois contre 5005).
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À l’échelle nationale, près de 18 000 personnes ont été renvoyées en 2024, dont environ 40 % à partir du Québec. L’ASFC vise désormais 20 000 renvois annuels pour les exercices 2025-2026 et 2026-2027, conformément au Plan frontalier du Canada.
Des procédures plus rapides et plus contraignantes
Sur le terrain, les organismes communautaires constatent une accélération des procédures. « Des familles ont de moins en moins de temps pour se préparer ou déposer une demande de sursis », souligne Maryse Poisson, directrice des initiatives sociales au Collectif bienvenue. Elle observe que les personnes convoquées à l’ASFC peuvent recevoir une date de renvoi aussi rapidement que deux semaines plus tard, ce qui rend difficile l’accès à une représentation juridique adéquate.
Mme Poisson déplore aussi le manque de clarté des convocations, envoyées souvent sans explications détaillées, ce qui accentue la précarité des personnes visées.
Qui est le plus touché ?
Les ressortissants du Mexique, de l’Inde et de la Colombie figurent parmi les nationalités les plus concernées par ces renvois. Une part importante relève de la catégorie « Article 41-demandeurs d’asile », qui couvre divers cas de non-conformité à la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés. Cela inclut les personnes restées au-delà de la durée de leur statut, celles qui travaillent ou étudient sans autorisation, ou encore celles qui reviennent au pays sans permission préalable.
Un suivi imparfait des départs
Même lorsqu’une décision de renvoi est prononcée, son exécution n’est pas toujours confirmée. Le Canada ne vérifie pas systématiquement que chaque personne quitte réellement le territoire. L’ASFC précise toutefois que ses agents peuvent mener une enquête et prendre des mesures appropriées dès qu’ils constatent une présence illégale au pays.
Source : La Presse



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