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samedi , 20 avril 2024
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Le journal d’une immigrante…un roman fleuve !

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De isseo17

Bonjour et meilleurs voeux à tous.

En ces premiers jours de l’année, il est de tradition de se pencher sur l’année écoulée et d’en faire une sorte de bilan.
Dans la nuit du 31, ce petit exercice m’a donné envie de remonter un peu plus loin. Peut-être parce que, pour la première fois, depuis que nous sommes arrivée ici, je me sens enfin vraiment pleinement “bien dans mes baskets”. Je me sens enfin pleinement “chez moi” et j’avais envie de vous faire partager mon cheminement des trois années écoulées.

C’est un roman fleuve, avec des hauts et des bas, des moments de bonheur, mais aussi d’inquiétude, de stress, de regrets.
J’ai vécu de durs moments face à l’inconnu : des moments de découragement, de colère, d’incompréhension, mais aussi de bons moments d’enthousiasme et des bouffées de bonheur et de joie. J’ai fait des tas de découvertes : des qui me plaisent, des qui me plaisent moins et certaines qui ne me plaisent pas du tout.
Je vous confie tout ça, sans volonté de généralisation ni quoique ce soit : c’est mon histoire, mon vécu, mon ressenti et rien ni personne ne peut ,ni ne doit, prendre comme personnelle les sentiments que j’ai pu éprouvée au cours de cette aventure.

La seule chose que je peux vous confier , c’est que mon histoire est de celle qui finisse bien !

Alors si vous, êtes prêts ? On y va :

Le journal d’Isséo

1er chapitre : 1ère année : Arrivée ……..

Et par un beau soir d’octobre, nous débarquons tout…., enfin non ! ….pas très frais, d’un bel avion bleu à la queue étoilée. 20 heures de voyage pour un vol de 7 heures, ouf ! Nous voici enfin sur notre nouveau continent.

Nous ? Deux adultes de 39 et 40 ans et 5 zoulous de 4 à 12 ans, prêts à affronter l’Aventure avec un grand A. Changement de vie, changement de pays, changement de continent.
Tous, nous avons étudié cela à fond, en nous rêvant comme les découvreurs du Nouveau Monde, comme des précurseurs, comme des explorateurs….famille un peu franco-pantouflarde des deux cotés oblige…Cela fait des mois ( 10 en fait) que nous répétons à qui mieux mieux que, vu nos conditions de vie en France (boulots de cadre industriel genre sièges éjectables, horaires de dingues, maisons trop petites, avenir envisagé à virer les ouvriers avant d’être vidé soi-même….bref No Futur à nos envies d’humanité dans le travail, à moyen terme), nous serons bien mieux de l’autre coté de la flaque où nous pourrons retrouver une vie de famille stable et digne de ce nom, un travail dans un cadre humain et attentif au bien-être de tous, un avenir pour notre fils dyspraxique, une ouverture d’esprit inappréciable pour chacun d’entre nous….
Il faut bien convaincre nos proches (et peut-être nous même) que le grain de folie qui nous habite ne relève en rien de la psychiatrie, mais seulement de la nécessité de prendre en main notre avenir et de nous ouvrir les portes du monde.

Bref, nous voilà sur le tarmac de Trudeau avec nos 140 kg de bagage, la tristesse de la séparation (presque déjà enfouie), la joie d’entrer enfin dans le concret de nos rêves, et surtout, surtout, l’envie d’un bon lit avant tout autre chose. Et nos lits se trouvent encore à quelques 1h30 de route, dans les Cantons de l’Est.

Je passe la déroute du premier matin, en plein décalage horaire, dans le sous sol d’une maison inconnue quoique amie, l’envie de sortir tout de suite (4h du matin), de voir, d’explorer, d’admirer, de visiter : une véritable fringale, au propre comme au figuré !

Cela résume bien nos premières semaines : nous avions du temps, nous n’étions pas inquiets (les CV avaient été envoyés de la France, des rendez-vous se profilaient, des coups de fils prometteurs étaient déjà passés…..), les couleurs de l’automne flamboyaient, nous avions des sous, et les prix nous paraissaient tellement plus abordables qu’en France. Nous ressentions une véritable soif de voir, d’apprendre, de visiter, de voir des gens, d’entendre cet accent qui nous faisait rêver….Les vagues à l’âme étaient noyés dans une activités débordante (démarches administratives, visites de Québec, Sherbrooke, Montréal, découverte des centres d’achat, de la paroisse, des écoles….) Notre petit village est charmant. Les gens nous paraissaient souriants, aimables, parfois incompréhensibles !!!

Je me souviendrais longtemps de mon premier passage à la caisse du supermarché du coin : la caissière a embrayé sa « mitraillette à questions » : « Vous avez tout trouvé? Service à l’auto ? Sacs papier ou plastique? Carte crédit ou débit? Un retrait ?… » Un coup d’œil sur mon air ahuri, et posément elle a repris sa litanie en anglais….ce qui n’a rien arrangé !!! Ce que c’est drôle d’y repenser 3 ans plus tard !!!!

Les enfants étaient fêtés à l’école, les rendez-vous de boulot commençaient à s’inscrire sur l’agenda….
Mon seul point noir restait la bouffe : les enfants n’aimaient pas les goûts nouveaux (mauvaise éducation, dites-vous ?) regrettaient leur petits plats préférer dont je ne trouvais pas les ingrédients (trop perdue parmi ces nouvelles marques, ces emballages différents et ces choses inconnues qui devaient pourtant se manger ???). Et puis, je dois dire que moi non plus, je n’étais pas très enthousiaste sur ce que nous mangions : j’avais l’impression de mettre des heures à faire mes courses et à sortir avec un panier vide…..Heureusement, de temps en temps, il y avait les Mac Do et les Pizza Hut !

Au bout de quelques semaines pourtant, mon cœur se serre. Je dors plus mal la nuit. La France commence à me manquer, avec sa routine quotidienne, ses hauts et ses bas connus…Ce qui commence à m’angoisser sérieusement, c’est que chaque entretien d’embauche se solde par les mêmes réponses : Mon mari est super, à une expérience très prometteuse, un CV « à la Québécoise » apprécié mais….trop qualifié pour les postes de superviseur ou de contremaître, et pas suffisamment d’expérience québécoise pour les postes de managers ou de responsable de production.
Nous nous accrochons de plus en plus à la réponse hypothétique d’une entreprise : « Ce serait bien, oui peut-être, nous sommes en restructuration, mais on aimerait vous avoir…» Ça dure des semaines, avec au dessus de la tête l’épée de Damoclès d’un déménagement à l’autre bout de la Province.

Coté enfant, après l’euphorie du début, les pleurs réapparaissent. Ils ne sont plus la nouvelle attraction de l’école et la routine scolaire reprend ses droits, même si je les sens beaucoup plus à l’aise dans ce nouveau rythme plus souple et plus varié.

Je sens mon homme de plus en plus stressé, tout en faisant bonne figure. Je sens sa déception, et ses inquiétudes face aux finances qui en prennent un sacré coup !
L’hiver arrive mais il n’est plus question de voyages et encore moins de ski ou autre investissement de cette importance. On passe au régime « économies jusqu’à nouvel ordre : code orange! » Il faudrait que ça démarre avant le code rouge !!!!

Heureusement, Mamie nous rend visite pour Noël et met du baume sur les bobos ! Et puis, nous sommes bien obligés de faire bonne figure : c’est notre projet après tout…. et nous l’avons déjà tellement défendu : nous n’allons pas lâcher avant d’avoir commencé à vivre !!! Finalement, la méthode Coué a du bon !

La seule chose qui éclaire notre quotidien de plus en plus angoissé, c’est l’arrivée de la neige. Quelle merveille !!! C’est blanc, ça crisse sous les pas, on y glisse sur des sacs poubelles, on s’y plonge pour construire mur et igloos, on y patauge pour aller jusqu’à l’école ! Même pas froid ! Les -25, on s’y attendait. On les attendait même avec impatience pour pouvoir dire : on a vécu ça. Ben on est pas déçu : c’est génial !!!!!

Et puis en janvier, BINGO ! Dom décroche un poste de superviseur. C’est un français qui l’embauche, avec enthousiasme et promesse de montée rapide. Le salaire est correct et les perspectives d’avenir semblent prometteuses.
À l’entendre, un poste de responsable qualité se profile après quelques mois d’essais. C’est le grand OUF de soulagement, une nouvelle vie qui commence.
Nous décidons d’acheter la maison et nous prenons un chien……Les enfants vont mieux.

Finalement, nous abordons enfin la nouvelle vie que nous nous étions promise : vive la stabilité dans un pays aimable et prometteur.

Fin de la première partie……Et bientôt la seconde !!!

——-

2ème chapitre : 2ème année : désillusions ……..

Nous voilà donc installés dans une nouvelle vie prometteuse.
Nous pouvons enfin, sans nous mentir, assurer que nous avons eu raison de tenter le grand saut.
Je commence à souffler et à entrevoir une sécurité et une stabilité familiale oubliée depuis bien des années…

Et BADABOUM !!!
La machine se grippe soudain. Profitant du relâchement de nos nerfs, un, puis deux, puis pleins de petits grains de sable viennent troubler notre sérénité naissante.

Je ne peux que citer en vrac :
– Un vendeur de voiture qui fait fi de nos déclarations et ouvre un dossier de demande de prêt alors que nous avions déjà signé avec un autre (« Pas de pb, vous savez? Dans la profession on se connaît tous, Je vais l’appeler ! » Sur le coup, heureusement que les prêts ont étés refusés !!!Nous aurions eu deux voitures sur les bras !)
-La voiture achetée chez un vendeur d’occasion, qui se révèle être un gouffre financier à elle seule (consommation, réparations, assurance….),
-La maison que nous devions acheter se voit proposer à un autre, le prêt qui nous était consenti pour l’achat est recalculé pour une construction après moult tergiversations, qui mettent notre compte en banque complètement à sec….
-Le rouge de nos comptes s’accentue quand des loyers que nous n’avions pas prévus nous tombent dessus, et se fonce encore lorsque le terrain acheté se révèle n’être pas cadastré ( frais d’arpenteur, d’enregistrement….)
-Mauvais coup encore sur l’achat du tracteur tondeuse d’occasion (le rêve de mon homme depuis son enfance) qui se révèle incapable de démarrer convenablement deux fois de suite et fini de nous ruiner en réparations….

J’en passe sur le prêt hypothécaire accepté par téléphone sous la pression du contracteur, mais qui ne tient pas compte du devis des finitions (manque 10 000$ au bout du compte), du conseiller bancaire qui ne nous met pas en garde contre une construction surévaluée pour notre village, et qu’on nous conseillera d’attaquer 1 an plus tard, à la renégociation du prêt…

Tout cela aurait pu être évité, me direz-vous ? Oui, certainement. Mais tout ce fait dans l’urgence, pousser par un contracteur et un propriétaire qui veulent tout régler dans un délai recors, et sur des bases de négociation que nous connaissons mal.

Temps record, pour ça, rien à dire : notre maison est sortie de terre en 6 semaines et nous emménageons la 7ème, avec une semaine de retard sur les prévisions, et un ajout de loyer que nous facturons, cette fois au contracteur !

Nous avons joué sur la confiance : confiance envers le banquier, le contracteur, notre proprin..Nous avons joué la confiance et nous avons eu tord : nous avons perdus sur tout les tableaux. Tanpis pour nous : ils auraient fallu être plus prudents!

En y repensant, je mets ces erreurs sur le compte de la « naïveté » du nouvel immigrant qui voit s’ouvrir de nouvelles perspectives. Aurions-nous eu les mêmes problèmes en France ? Je ne sais….Toujours est-il que dans des circonstances similaires nous ne les avons pas eu ! Que nos banquiers, variés, ne nous ont jamais entubés, que nos véhicules d’occasion ont toujours tenus leurs promesses….Mais peut-être est-ce alors que nous avons eu de la chance ?

Bref, je me sens comme la pigeonne de la farce, l’abrutie de service sur qui tous les coups sont permis.

Notre coussin financier a fondu….mais nous sommes propriétaires d’une maison qui nous plaît, sur un magnifique terrain. Nous en avons payé plus que le prix….mais enfin, nous sommes installés chez-nous et heureux de l’être !

Et puis, Dom travaille ! Pas super-super le travail, mais l’argent rentre, son patron passe son temps à lui dire qu’il est content et que oui, ça s’en vient, qu’il voit une restructuration d’ici peu, et qu’avec ses bonnes idées, Dom sera l’homme de la situation.
Là au moins, nous sommes gagnants……Jusqu’au jour, où …..

Jusqu’au jour où il lui annonce que la restructuration n’aura pas lieu, que son profil ne convenant pas au poste de superviseur, il en a choisi un autre et qu’il est prié de plier bagage !
OUTCH !!! KO !!!!

Quand Dom rentre et qu’il m’annonce ça, je vois re-défiler toutes nos années de galère en France, nos séparations (Dom à 800km de la maison et moi, seule avec les 5 zoulous), nos déménagements, notre insécurité face au lendemain….Et encore alors, j’étais chez-moi, avec mes amis, ma famille, mes proches, dans un pays que je connaissais. Mais ici…..?

Même la neige ne parvient plus à recouvrir mes idées noires.
Je pense au forum où on passe son temps à lire que si on ne s’adapte pas, c’est notre faute, qu’il faut avoir le courage de repartir à zéro, qu’on était bien prévenus….Oui, ben je voudrais bien les y voir, moi, les forumistes avec ce cafard là à combattre au quotidien…..

Repartir….Je veux repartir, chez moi ! Tout de suite !

Mais revendre la maison ? Refaire les cartons ? Retirer les enfants des écoles où ils se sentent bien ? Et Alexis qui semble avoir trouvé une voie adaptée à son cas ? Allez , serre les dents ma fille, et avance !

Sans doute un peu gêné par les promesses non tenues, son patron laisse à Dom le temps de trouver autre chose. Bon, c’est déjà bien. Et c’est reparti pour les CV, les rendez-vous, les entretiens, avec cette fois l’espoir que cette première expérience acquise portera ses fruits.

Finalement, 1 mois après cette mise à a porte, son patron n’est plus si pressé de le voir partir : le superviseur de nuit vient d’être vidé dans l’heure pour harcèlement sexuel, et Dom qui ne convient pas au poste de jour, hérite de celui de nuit !

Commence une vie entre parenthèse. Nous avions vécus l’éloignement physique et les retours du Week end, mais jamais le croisement dans le lit : je me lève, tu te couches. Silence dans la maison. Et le tout pour un travail inintéressant et sans avenir…Travail alimentaire dirons nous. Et recherches tout azimut…..

La suite est une autre histoire…Qui suivra bientôt, n’en déplaise à certains !

———–

3ème chapitre : 3ème année : une vie nouvelle !

Pendant cette période chaotique, une chose positive commence à émerger malgré tout : nous commençons, à nous faire des amis, des vrais.
Par les enfants d’abord, par la paroisse ensuite. Les parents de la meilleure amie d’une de nos filles se sont avérés des gens plus que sympathiques, accueillants, prêts à nous épauler moralement, et aptes à nous soutenir de leurs conseils. Ah ! Si nous les avions connus plutôt, peut-être auraient-ils pu palier à nos naïvetés de néo-Québécois ?
Leurs attentions (invitations, discussions….) toutes de discrétion et de pudeur nous ont fait découvrir une nouvelle approche de notre pays d’adoption.

Là encore, il m’a fallu découvrir que les démonstrations d’amitié les plus visibles , et les congratulations les plus vives n’étaient pas forcément à prendre pour argent contant. Que la personne qui vous serre dans ses bras un matin peut très bien ne plus vous connaître le soir. Petits chocs à répétition qui, salutairement, m’apprennent à prendre les choses comme elles viennent sans forcément en tirer pour autant des plans sur la comète.

Nous vivons encore de grosses déceptions dans la recherche d’emploi. Même moi, qui n’ai pourtant rien demandé, on vient me chercher au nom de l’amitié, pour finalement donner le contrat à une autre. À croire que vraiment, on veut nous faire toucher le fond !

Petit à petit, cependant, je fais mes premiers pas dans le royaume des amitiés québécoises. Doucement, calmement, j’apprend à reconnaître les premiers signes de ce qui peut devenir une amitié solide. J’apprend aussi à mes dépend qu’un engagement trop rapide n’est pas la norme ici. Mais qu’en laissant le temps au temps, on sent se créer de véritables liens durables et vrais.

C‘est pendant cette période que nous faisons connaissance des deux ou trois couples devenus aujourd’hui nos amis les plus intimes. Et ironie du sort : il y a un banquier parmi eux !

C’est grâce l’un d’eux que notre histoire va prendre un nouvel élan.

Ayant appris à ne pas poser de question trop personnelle ou trop incisive à mes nouvelles relations, c’est au détour d’une conversation que j’apprends qu’Alain est recruteur. Prenant mon courage à deux mains et avec l’impression nette du « Ça passe ou ça casse ! » j’ose une question sur la bonne façon de suivre une candidature (Dom vient de se faire éconduire vertement au téléphone après un envoi de CV : « On vous rappellera !!! Tenez le vous pour dit! »). Et là…..

Miracle !!! Notre ami vient de signer un contrat avec une petite boîte qui cherche un directeur. Le CV de Dom correspond point par point au cahier des charges. Rendez-vous est pris pour présenter Dom à l’employeur avec trois autres ingénieurs tous plus expérimentés les uns que les autres.

Avec un retard de sommeil monumental et une mine à faire peur, mon homme va défendre son, notre, beefsteak (C’est le cas de le dire!). Premier, puis deuxième, puis troisième entretien : ils ne sont plus que deux en lisse.
Notre ami se ronge les sangs : son étique professionnelle lui défend d’intervenir, mais il sait l’enthousiasme que cette opportunité suscite chez nous après ces mois de galère…

Et un soir, c’est la délivrance. Ce ne sera officiel que le lendemain, mais Dom est choisi ! Nous pouvons fêter ça : c’est gagné !

Alors là ….Alors là…..! Que vous dire ? La joie ? Le mot est faible. C’est comme-ci tout le plomb accumulé sur mes épaules s’évaporait d’un coup. C’est comme-ci ces semaines d’angoisse et de stress étaient déjà à des années lumières derrière nous. C’est comme-ci nous redécouvrions l’Amérique !!!!

C‘est LE début ! Tout ce que nous avons vécu avant n’était qu’une mise en condition pour ce moment là. Une job inespérée : bien plus belle que celles dont nous avions osé rêver. Une job qui aurait encore nécessitée des années d’attente en France. Un patron québécois anglophone tout de confiance, de dynamisme, prêt à relever des challenges fous pour maintenir sa boite contre vents et marrées, et un travail passionnant nécessitant adaptabilité, capacité de management, vision à moyen et long terme…Bref, tout ce qu’aime mon homme.

Cela fait un an que Dom dirige cette entreprise, un an que tous les matins il fait ses 70 km dans le cœur de l’Estrie pour rejoindre cette usine qui devient, non pas la sienne, mais la nôtre ! Un an que tous les soirs il revient heureux malgré les chalenges à relever, les équipes à remettre en place, les bretelles à remonter, les chicanes avec le syndicat, les problèmes-qualité récurents…..

Il y a donc un an, avec grâce et gentillesse, Alain remerciait Dominique de si bien le représenter aux yeux de son client, tandis que c’était nous qui étions débordant de gratitude.

Vous voulez que je vous dise ? C’est peut-être une attitude québécoise, ces remerciements à l’envers?
Je viens encore d’en avoir la preuve : l’usine manque de personnel et Dominique rentre le soir avec une montagne de statistiques à rentrer sur ordinateur. Un peu lassée de ses longues soirées passées à le regarder pianoter, je lui propose de l’aide dans cette tâche, somme toute assez simple.
Le lendemain, il m’annonce que son patron m’embauche à raison de deux heures par jours, à la maison, pour triturer ses tableaux de stats. Quelle surprise !
Un peu gênée, lors du party de Noël, je prépare un petit remerciement bien dosé pour un homme si généreux et il me saute au cou en me remerciant pour l’aide précieuse que je lui apporte en soulageant Dominique !!! Le monde à l’envers, je vous dis……

Voilà donc l’état d’esprit dans lequel je me trouve aujourd’hui : ébahie !
Ébahie d’être là, entourée de vrais amis, dans un pays tout blanc, avec une job idéale, que je n’ai pas demandée, et un mari comblé.
Heureuse d’avoir tenue dans les moments difficiles pour être fière de pouvoir dire : je l’ai fait !
Heureuse surtout d’avoir retrouvé une vie de famille digne de ce nom, dans une maison agréable et dans un coin de l’Estrie que nous adorons.
Heureuse des perspectives d’avenir qui s’offrent à nous, à nos enfants, à Alexis surtout qui commence son apprentissage dans un magnifique centre équestre.

Bien sûr, ce n’est pas encore tout rose coté finance : les années difficiles ont laissées des traces profondes dans nos comptes. Mais si c’est encore le « code orange », on sait au moins qu’on tend vers le « vert ».

Voilà, vous connaissez la fin de mon roman….

La fin qui a un drôle de goût de début, croyez moi ! C’est la première fois que je me mets à penser sereinement à ce qui pourrait être un avenir ici, au moins pour les quelques années à venir.

C’est donc avec bonheur que toute la famille se joint à moi pour vous dire : « Oui, décidément, on est finalement bien icitte ! »

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