Comparatif avec la Suisse après 2 mois au Québec - Immigrer.com
lundi , 7 octobre 2024
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Comparatif avec la Suisse après 2 mois au Québec

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De lionb

Ceci est mon bilan personnel après 2 petits mois au Québec. Venant de Suisse, ce message pourrait aider d’autres compatriotes ou francophones vivant en Suisse qui songeraient à venir s’installer dans la belle province un jour ou l’autre. Il y a si peu de Suisses au Québec que le manque de repères ou d’aide est extrêmement difficile à trouver, surtout lorsqu’on aimerait discuter de sa situation, de ses joies ou ses déceptions, car avec tout le respect que j’ai envers les autres pays francophones, c’est quand même très différent et particulier lorsqu’on immigre depuis la Confédération Helvétique.

Pour situer le contexte, en tant qu’Informaticien avec 6 ans d’expérience, j’ai laissé derrière moi famille et un emploi stable avec de bonnes conditions pour venir m’installer dans la région de Québec. Je me suis donc lancé dans un exercice toujours aussi délicat de comparaison entre les 2 pays.

1. Immobilier

+ + Devenir propriétaire, voilà le rêve de beaucoup de Suisses qui restera un rêve, à moins de gagner à l’Euro millions ou alors de devenir manager chez UBS ou Crédit suisse. 500 000 à 600 000 minimum de nos jours pour une villa et ce ne sera jamais complètement à vous, car autrement les impôts monteraient en flèche. En Suisse, on ne paye jamais complètement son hypothèque, question fiscalité. Quand je me balade dans la région de Lévis et de Québec, je vois des superbes maisons avec jardin pour 200 000 – 280 000 dollars. En retirant sa LPP ou son 3e pilier, il est possible d’envisager un achat assez rapidement si l’on est décidé de rester.

+ Le prix des loyers est très bas, 700 $ pour un 4 1/2, électricité, eau chaude, place de stationnement et déneigement compris. En Suisse, je payais bien le double pour un appartement équivalent sans compter la place de stationnement dans la région lausannoise dont les prix ne cessent de grimper.

L’isolation des murs est vraiment pas terrible, même si en Suisse ça m’arrivait aussi d’écouter la radio grâce à mon voisin. Ici c’ est souvent en bois les constructions et bonjour les incendies tout au long de l’année. Quand on entend les pompiers on se demande toujours si c’est chez soi ou pas qu’ils vont se rendre.

– – On ne connaît pas l’état des lieux ici, lorsque je suis arrivé dans mon logement c’était une vraie porcherie, restes de riz et de pâtes dans les placards, oeuvres d’art personnelles de l’ancien locataire laissées sur les murs, peinture à refaire, fenêtres manquantes et j’en passe. Quand on vient de Suisse, c’est le choc! Jamais on oserait louer un appartement dans cet état-là en Suisse, l’ancien locataire aurait payé une belle somme à la gérance c’est sûr et certain ou alors le loyer aurait été revu à la baisse.

– – Les propriétaires au Québec ont un problème avec les chats et surtout les chiens. Trouver un logement n’est déjà pas si facile selon l’endroit où l’on souhaite aller mais lors qu’on vient avec un chat ou un chien, il faut négocier et convaincre le propriétaire.

2. Travail

+ + Un travail dans l’informatique à 35 heures par semaine avec 3 semaines de vacances dès la première année. Je précise qu’il s’agit bien d’un temps plein!! En tant que Suisse, j’ai l’impression d’être en vacances depuis que je travaille au Québec, j’ai l’impression de travailler au ralenti. C’est super agréable, je me sens si bien lorsque je pars du travail. Je n’ai jamais connu ça en Suisse. Je faisais bien 43 heures en moyenne par semaine en 2010 avant de venir au Canada.

+ + Les horaires flexibles. En Suisse, ce qu’on appelle horaire flexible quand il y en a, c’est qu’on est libre de planifier sa journée de travail, à condition d’être présent pendant les heures bloquées, la plupart du temps entre 09h00 – 11h30 et 14h00 – 16h00. Ici au Québec, je suis libre d’arriver à l’heure que je veux et de repartir à l’heure que je veux, tant que je fais mes heures et que mon travail avance. Par exemple on peut commencer à 07h00 et partir à 15h00. De quoi faire plain de choses l’été.

+ + Télétravail est un mot plus répandu au Québec qu’en Suisse. Pourtant dans l’informatique ce serait si facile de l’autoriser en Suisse, non, les employeurs sont si méfiants que j’ai jamais eu cette chance. Au Québec, avec les tempêtes de neige l’hiver c’est fort apprécié.

+ + C’est l’expérience qui compte ici. Un diplôme EPFL ou HES, ça ne veut rien dire ici. Par contre, vos expériences sont valorisées à juste titre et ça vous ouvre des portes.

+ + La confiance employeur – employé. Ici pas de badgeuse, on vous fait pleinement confiance. S’il y a des problèmes on vous le dira. S’il faut s’absenter et partir plus tôt à cause d’une urgence, pas besoin de passer par toute une hiérarchie pour que votre demande soit approuvée.

+ + Les femmes ont leur place au Québec, jamais je n’ai vu autant de femmes gestionnaires, encore moins dans le domaine des banques et assurances que l’on connait bien en Suisse. Ici, ce n’est pas mal vu que l’homme travaille à temps partiel ou reste à la maison pour s’occuper des enfants comme c’est le cas en Suisse. Bref, tout ce qui a trait aux familles, c’est bien plus ouvert au Québec. Quand on voit qu’il a fallu 40 ans de négociations politiques en Suisse pour avoir un congé maternité de 14 semaines et que toutes les initiatives pour un congé de paternité sont systématiquement refusées par le conseil national. Alors que le plus grand problème de la Suisse est le manque de jeunes pour financer l’AVS de demain. C’est un sujet qui m’a toujours exaspéré.

+ Possibilités de prendre des congés sans solde avec une grande facilité et à tout moment de l’année. Pas besoin de négocier ou de se justifier.

– – Il y a moins de gens hautement qualifiés, c’est dû au fait qu’il y a moins de gens avec études universitaires. Ceux qui font l’université se barrent aux Etats-Unis vu que c’est bien mieux payé. Je remarque dans mon domaine une grande différence de niveau au sein des équipes du projet sur lequel je travaille présentement.

– – Les technologies sont en général moins avancées qu’en Suisse. C’est un voyage quelques années en arrière tout de même. Pour quelqu’un qui travaille dans l’informatique c’est un point important. Pour les autres professions c’est sûrement un détail mais pas pour moi.

3. Finances / Coût de la vie

+ Les impôts sont prélevés à la source et on peut gérer son budget plus facilement chaque mois.

C’est le pays du crédit et cela prouve que le coût de la vie n’est pas si bon marche que ça. Dans n’importe quel magasin on peut se procurer une carte de crédit et acheter à crédit. En Suisse, on se plaint que les jeunes sont de plus en plus endettés mais c’est plus parce qu’ils ne savent pas gérer un budget qu’autre chose. Alors qu’ici c’est parce que c’est impossible de se payer une voiture ou un ordinateur à moins d’épargner pendant des mois voire des années. Donc pas vraiment le choix de faire autrement. En plus, il y a cette fichue côte de crédit qui vous suit pendant toute votre existence, alors mieux vaut y aller molo avec les crédits et être bon payeur.

– – Le coût de la vie me paraît élevé, contrairement à ce que tout le monde dit sur ce forum notamment et de nombreux français. Je commence à croire que c’est finalement la France qui est chère mais que la Suisse tient bien le coup, vu que désormais c’est les français qui viennent faire leur courses et faire le plein en Suisse, alors que pendant longtemps c’était l’inverse. Mise à part l’immobilier et la viande, tout me paraît au moins aussi cher qu’en Suisse, le lait, les fruits et légumes, les ordinateurs, les voitures, les voyages, le restaurant, etc. En sachant que mon salaire au Québec est bien 2 fois inférieur, j’ai un gros coup de blues à ce niveau-là.

– – On paye plus d’impôts qu’en Suisse, environ 25% du salaire annuel contre 15% en Suisse. Par contre, il y a beaucoup de services gratuits comme le système de santé, bourses d’études, allocations familiales et crèches subventionnées. Il faut avoir famille et enfants au Québec pour avoir un retour sur investissement, autrement vous ne faites que payer pour les autres. Si on est célibataire avec un un bon métier, c’est en Suisse on aura un pouvoir d’achat plus élevé qu’ici. Par contre, si on est marié avec enfants, on aura plein d’avantages sociaux qu’en Suisse on risque pas d’avoir avant plusieurs générations.

– – Tout est hors taxes !!! A chaque fois que vous trouvez une action, vous vous dîtes tiens c’est bon marché et à l’arrivée ça revient toujours asser cher. Il faut compter 12-13% de plus à chaque fois. Pour la voiture c’est encore pire car il y a des taxes supplémentaires.

– – Même les loisirs coûtent assez chers, jouer au tennis ou au foot, c’est payant et c’est pas meilleur marché qu’en Suisse. Il y a des activités offertes par la ville mais c’est souvent pour les enfants et adolescents. Pour les adultes, il faut souvent payer. Quand on vient d’arriver, on veut en profiter un max et faire plein d’activités, surtout l’été mais avec un salaire normal québécois, impossible de faire des folies côté loisirs, autrement ce sera un crédit de plus.

4. Transports publics / Voiture

+ Les routes sont plus larges et il est plus agréable de conduire.

– – Je vais faire court des gros plus il n’y en a pas. C’est le pays de la voiture. Excepté sur l’île de Montréal où il y a un métro, mieux vaut avoir sa voiture. C’est un bus toutes les 30 minutes pendant les heures de pointe et un bus toutes les heures en dehors des heures de pointe. En plus, il n’y a pas d’horaire aux arrêts de bus et impossible de savoir quelle ligne passe devant chez vous à moins d’aller au bureau se renseigner. Quand il fait -30 l’hiver, le choix est vite fait, entre attendre 30 minutes dehors ou s’acheter une voiture. Et dire que des gens osent râler à Lausanne alors qu’il y a un bus toutes les 6 minutes avec écran vous indiquant dans combien de temps le prochain arrive. C’est ce qui manque le plus de la Suisse son réseau de transports publics. Une seule fois j’ai eu une voiture en Suisse et c’est tout. Un sacré souci et poids financier en mois chaque année dans le budget. Vous me direz oui le Québec et X fois plus grands que petite Suisse mais je trouve que des villes comme Québec et Lévis devraient avoir un réseau bien plus développé que ça. Avec tous les impôts et rentrées provenant du tourisme, il y a de quoi mieux faire. Ici les bus c’est pour les enfants et les touristes !

– – Les nids d’autruche sur les routes

– – Le manque de trottoirs. Tout est fait pour la bagnole mais rien pour le piéton. Ca vous donne même pas envie d’aller à pieds car il y a pas de trottoir par endroits. Tous les magasins sont dans une zone commerciale avec d’énormes zones de stationnement.

5. Loisirs

+ + Côté activités, le Québec regorge de choses à faire que ce soit en été ou en hiver. Maintenant, c’est une question de prix, à moins de faire partie d’associations. J’adore les parcs nationaux et de l’espace il y en a à revendre. On se sent libre ne venant de la Suisse.

La Suisse étant un pays de hockey sur glace, je suis déçu qu’il n’y ait pas d’équipe de NHL à Québec. Il y a bien les remparts mais c’est une ligue junior et pour avoir assisté au dernier match contre Gatineau, je peux dire que les juniors élites du HCC n’ont rien à leur envier excepté le colisée Pepsi bien sûr. Quels bijoux les patinoires ici. Si seulement le gouvernement investissait un peu moins dans les patinoires et un peu plus dans les transports publics.

6. Langues / Culture / Gens/ Intégration

– – Tous les Québécois prennent les Suisses pour des français. En 2 mois, j’ai déjà dû le répéter une dizaine de fois à mes collègues d’équipe avec qui je travaille tous les jours que la Suisse n’a rien à voir avec la France. Au contraire, on se sent bien plus proches des Québécois et des Belges. En Suisse romande, on n’apprécie pas non plus les maudits français comme on le dit ici de façons plus ou moins ironique.

La langue que l’on parle ici est un ancien français et n’a rien à voir avec celui qu’on parle en Suisse. Il faut s’accrocher pour tout comprendre ce que les collègues racontent. Cet aspect-là, on le sous-estime en tant que francophones venant d’Europe et ça peut faire très mal. Il y a un gros effort à faire pour assimiler l’accent et le vocabulaire local. Moi qui voulait au départ aller en partie anglophone pour faire un séjour linguistique, au Québec, j’y ai droit à mon séjour linguistique !

Tous les immigrants que je connais qui continuent de vivre au Québec après au moins 5 ans n’ont pas d’amis québécois mais uniquement d’autres immigrants. C’est platte je trouve.

+ Il est possible d’avoir des bonnes discussions avec des Québécois sur de multiples sujets mais généralement ce sont ceux qui ont déjà voyagé.

Voilà il y a encore tant de choses à découvrir dans cet immense pays et chaque jour qui passe est une opportunité d’apprendre et de progresser. Même s’il ne s’agit que d’un début, certaines interrogations sont inévitables à ce stade. Chaque expérience est personnelle et de quoi qu’il arrive, elle vaut la peine d’être vécue.

S’il y a d’autres Suisses ou immigrants ayant vécu à la fois et en Suisse et au Québec, je serais heureux de pouvoir lire vos réactions personnelles.

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