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Un petit conte pour la…

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De oursonjoyeux

Un petit conte pour la nuit, mon bilan de 2 ans

Bonjour!

Depuis plus d’un an et demi, je ne consulte plus le forum que comme lecteur occasionnel. La vie est passée par là pis j’ai perdu progressivement le gout de revenir. Je n’ai plus besoin d’info sur le Québec ou le canada, et ça ne me tente pas de disserter sur les sujets polémiques . Pour le reste, la sensation que je n’ai rien à dire d’intéressant ou de pertinent qui puisse être utile à la collectivité explique cette année de silence.

Pis aujourd’hui, deux jours avant la date anniversaire de mon arrivée ici, je me dis que j’ai un truc à dire. Je ne sais pas si ça sera intéressant, mais en tout cas se sera long. Bon courage a toi ami modérateur qui va me lire!

Revenons à nos moutons…. deux ans.

Une petite mise en contexte d’abord, j’au eut mon visa en juillet ou aout 2003, je ne me souviens plus vraiment. On est tous content d’avoir notre visa, mais ce n’est en général que le premier pas d’un très long voyage. Un voyage 1ere classe ou éco, Air France ou Air transat. L’immigration est à cette image. Il y en a qui voyagent mieux que d’autres. Il y en a aussi qui font mieux leur valise…. Moi, ma blonde vous le dira, je n’ai jamais su faire mes valises
J’ai démissionné de ma job à Paris en novembre (assistant de direction environnement), prolongé jusqu’en février, puis retour chez les dahus pour quelques semaines. Après une tournée mondiale pour saluer mon public (oui ben en fait j’ai juste été voir ma grand-mère, pis le reste du temps j’ai chaté sur MSN avec plein de gens bizarroïdes qui avaient copiés mon projet de départ au Québec), je me suis intéressé à mon départ. En vrac de ces trois mois du début d’années 2004, je retiendrai que c’était une étrange période transitoire….

J’y ai quitté la gang de Paris, trouvé puis quitté la gang des deux Savoie (Pour ne fâcher personne ), rencontré mon amoureuse, participé au divorce de mes parents, quitté la maison de mon enfance pour toujours (elle n’est plus dans la famille), quitté mes amis les plus proches…. une bonne charge émotionnelle.

Le 30 mars 2004, à 12h du départ, les valises ne sont pas prêtes. Les listes de douanes pas terminées, les parents furieux et paniqués, moi ben…. pff complètement dans le coltard, j’avais pourtant rien fumé.

Le 31 mars 2004. Je me souviens du trajet d’autoroute entre Annecy et Lyon. Je me sentais vraiment bizarre de reprendre cette autoroute. Je la connais par cœur. 2 fois par semaine pendant 4 ans. Mais là je m’en vais pour une autre école. L’ambiance est électrique. On ne se regarde pas, on ne se parle pas. J’essaie de voir les paysages de ma jeunesse…. Dent du Chat, Iseran, Revard, mais a 3h du matin faut pas rêver. J’aurai donc raté la Dent du chat que je voulais voir une dernière fois. L’aéroport St-Exupéry est vide. Je passe à l’embarquement. Une de mes valises est trop lourde de 2kg, et la petite madame au sourire figée refuse de l’accepter. Pourtant je m’en fous de payer une surtaxe…. pour la sécurité du personnel…. OK . Me voila donc au milieu de l’aéroport en train de fouiller les valises si difficilement fermées quelques heures auparavant. J’abandonne derrière moi deux bouteilles d’excellent vin. C’est long? Ok, j’accélère.

24h de voyage plus tard (des fois je m’en veux vraiment d’être cheap ), me voici à Montréal, réceptionné par 4 forumistes, déposé dans l’appart minuscule et hors de pris qui verra mes premiers pas de néo-québécois. Le soir repas avec d’autres forumistes. Quatre jours de décalage horaire et de démarches administratives plus tard, départ pour Toronto et Niagara Falls avec des forumistes. Bref ça fait beaucoup de forumistes ? . Tout ça pour dire que je n’étais pas seul. Je sens que je vous endors…. un peu de patiente, ça va devenir plus sport.

Avril se passe. OMI, Assoc diverses et variées d’aide aux immigrants pour refaire le CV, en mai, stage « club » de recherche d’emploi à l’AMPE (Agence Montréalaise Pour l’Emploi). Le stage est intéressant, le responsable informaticien essaye de faire de nous des indépendantistes en nous passant des films sur le référendum de 95 pendant les heures de formation….. et presque deux ans plus tard, je rigole encore quand je pense que ce sont des immigrants français qui vous expliquent comment trouver une job au Québec…. alors qu’ils bossent dans une structure française et que certains n’ont jamais bossés ailleurs en Amérique du nord. Pas très crédible du coup. Mais les conseils sont quand même bons, faut dire qu’ils sont éculés et que ce sont les même maudits conseils que vous aurez dans toutes les agences ou assoc de ce type. Croyez moi, j’en ai vu quelques unes (7 pour être exacts).

Un aparté d’ailleurs, si vous êtes immigrants et que vous voulez gagner du fric au Québec, trouver vous une job dans ce type d’assoc! Les places sont chères (pas folle la guêpe), mais c’est l’État qui régale et tant que l’immigration coulera à flot, le cash aussi. Je me demande juste de ce qu’on va faire de tout ces conseillers en emploi (y en a plus au mètre carré que partout ailleurs, pis c’est drôle beaucoup sont français) quand le Québec dira stop à l’immigration…. mais bon ce n’est pas demain la veille. Oui j’exagère, et oui je suis un peu amère, mais vous comprendrez peut-être pourquoi.

Bref,
En mai je trouve un petit nid d’amour limite Outremont et Côte des Neiges.
Juin arrive, et le cash s’en va. Par le réseau du forum, je trouve une petite job via une agence de placement (esprit de Sarmi es tu là?). Je rejoins là un des anciens de Paris. On va en chier, mais on rigolera aussi. La job c’est manu dans un entrepôt de l’entreprise Célébration à Montréal…. charger les camions, les décharger…. Tables, chaises, vaisselles, Célébration organise vos mariages, enterrements, bar-mitsvah…. Ce job aura eut le mérite de me montrer une autre facette du Québec…. une que pas grand monde ne verra…. La boite est située sur Victoria, en plein « quartier ». Les employés sont anglophones des caraïbes, de Jamaïque. Le petit Boss est anglo, le moyen boss franco et le big boss anglo. Il y a là un ingénieur en physique nucléaire chinois dont le but ultime est de devenir chauffeur de camion parce que ça paye 3 piasses de mieux que manu, un immigrant breton man complètement stone man qui s’est fort bien accommodé man à la jeunesse locale…. man. Les employés réguliers de la boite sont des immigrants de deuxième génération. Nés ici de parents réfugiés la plupart du temps. On aura des discussions intéressantes :
Tu es né ici?
– Oui
– Donc tu es Québécois?
– Non
– Mais c’est chez toi ici?
– Oui
– Mais donc tu es québécois?
– non, je ne suis pas Québécois – ?…
Une autre facette de l’immigration je vous dis….

Sur le plan personnel, ça ne va pas fort. Je me renferme. Le poids de l’année écoulée me tombe dessus, et puis je me rends compte que si je suis venu ici pour me reconstruire, je n’ai pas vraiment pensé à la manière d’y arriver. Il n’y a que mon amour pour me dérider. Elle arrive en Juin avec un PVT.

Aide soignante en France, on apprend assez vite qu’elle ne pourra pas travailler ici autrement que comme Préposée aux bénéficiaires, autant dire oublier sa formation paramédicale sans valeur ici et son expérience merci les ordres professionnels.

Juillet, petits jobs aussi plats et mal payés les uns que les autres. Une nouvelle toutefois, les affaires arrivent de France par conteneur partagé. Elles resteront en carton…. 1 an encore environ! Certaines y sont encore

Août les vacances…. yeaaaahhhhhh. 15 jours à Washington DC dans la belle famille. Le pied. Je trippe ben raide. J’aurai passé des semaines là-bas à visiter les Smithonians, les archives nationales, Arlington. Oui ben c’est nounounne, mais le recueillement sur la tombe de JFK ça fait quelque chose quand même.

Mais bon l’argent file et ne rentre pas…. Je continue les petits jobs, ma recherche d’emploi en environnement ne donne toujours rien et Virg se trouve un job dans une rôtisserie St-Hub.

En septembre, on n’en peut plus. Montréal n’est pas pour nous, on ne s’y sent pas bien, et puis rien n’avance pour nous.

Lors d’une visite de suivie pour la recherche d’emploi de Virg, à l’assoc qui lui avait refait son CV, on évoque notre projet de départ en région. Bing. Les petites étoiles dans les yeux de la petite dame…. j’aurai du le savoir…. petite étoile = j’ai trouvé des pigeons sympa. « ben ça! Ça tombe bien! J’ai eut la visite d’un Mr la semaine dernière du Saguenay, il cherche à aider les immigrants à s’installer en région, voici le panflet, voici la brochure touristique du Saguenay. Pis aussi il y a une assoc à Montréal qui aide financièrement les immigrants à partir en région, voici les coordonnées….. » Ok…. signe du destin? Peut-être, mais on préfère assurer nos arrières.

Septembre Octobre, je cherche de la job à distance dans le Saguenay. Sur les boites potentielles pour moi, 2 touches sérieuses, et 1 vaguement intéressé. On se rend sur place 2 fois pour visiter et passer des entrevues, on ramène un chaton au passage. La deuxième fois, je repars avec 1 promesse d’embauche. En parallèle, nous avons contacté le fameux Mr et son assoc. On monte notre dossier. Première mauvaise surprise, le déménagement ne sera pas pris en charge par l’assoc Montréalaise. Motif, pas dans la bonne catégorie, pis en plus on a déjà un dossier dans une autre assoc (celle qui nous a tuyauté) fait que le gouvernement refuse de fiancer puisque considérant que nous « profiterions » des services de plusieurs assoc. Fair enough. Mais Mr Saguenay nous rassure « il y a des programmes on vous aidera ».

Octobre est un moi difficile, sous tension. On nous presse de venir, et on est pressé, mais l’insécurité…. finalement, on trouve quelqu’un pour reprendre l’appartement (forumiste es tu là?), et en 15 jours le déménagement est bouclé, les employeurs relancés (« on arrive! »).

Le 15 novembre, nous voilà donc parti. Première étape Alma, dans un gite en attendant de trouver quelque chose. C’est la saison morte, et ils nous font un prix sympa.

1 mois. C’est a peu prêt le temps que va durer le calvaire. Assoc déficientes, mensonges, et trop de confiance et d’aveuglement de notre part. J’en ai déjà parlé ici alors je vais passer vite, chercher dans les archives du forum pour plus de détail….
http://www.forum.immigrer.com/index.php?showtopic=19002&hl=

Décembre, nous sommes recueillit en animaux blessés à Québec. Moins de 700$ en banque, nos affaires stockées à deux endroits différents, l’essence, l’assurance de la voiture…. mon père qui veut que je rentre en profite pour porter un coup bas…. il m’annonce qu’il a un cancer. Il le sait depuis le lendemain de mon départ. C’est inopérable, et il refuse les traitements chimiques et hormonaux. Joyeux Noël.

La recherche d’emploi se lance. L’urgence, c’est le petit job, celui qui amène des sous tout de suite. Des tonnes et des tonnes de CV distribués en quelques jours. Inscription dans d’autres assoc et agence pour profiter de leur « connaissance » du marché de Québec.

Lors d’une sortie patinoire, je rencontre l’ami Benito, devenu chroniqueur ici bas. Il m’indique qu’il fait des inventaires pour une boite de Québec et qu’ils cherchent du monde. Examen de comptage réussi. Ma mère nous fait cadeau de 1000$ pour trouver un appart. La relance?

Après une rapide recherche, on tombe sur une annonce. 3 ? tranquille, pas cher, lumineux. Que demande le peuple!

L’appart n’est pas fini (il ne le sera jamais), mais on veut déménager le plus vite possible. Le 31 décembre, c’est chose faite.

Les mois qui suivent sont un mélange de réussites et d’échecs. En revue :
– Sur le plan personnel, avec la rupture avec le forum, il nous faut nous reconstituer un réseau d’amis, histoire de ne pas se tirer une balle. Ça viendra par l’emploi, avec le temps.
– Pour la job, ben Virginie a trouvé assez vite un poste de préposée aux bénéficiaires dans une agence de placement. Elle sera ballottée pendant 6 mois de poste en poste avant de tomber sur un poste qui lui ouvrira quelques portes.
– Pour moi, ben la recherche d’emploi s’est passé mieux qu’a Montréal…. des entretiens, mais pas d’offre. L’environnement est un secteur ultra subventionné ici…. comme l’immigration. Tout le monde vit des crédits fédéraux et provinciaux. Et les places sont chères ici aussi. L’urgence c’est l’argent. Alors je cherche une jobine. Ce sera finalement la chouette qui cligne de l’œil. 40h de nuit, 5 nuits par semaine. 7.45$/h plus 50c/h de prime de nuit. Le bout du monde.
– Les inventaires? Ben oui on y a été…. 20h semaine minimum. Calculez! Allez y? encore! Ben oui, ça fait des semaines de 60h, et je vous parle d’un minimum.

Ça va être ça pendant 6 mois pour nous deux…. nous réussirons on ne sait pas trop comment a jongler avec nos emplois du temps…. Je pars à 22h30, rentre a 7h30, j’emmène virg au travail à 7h45, je rentre, je déjeune, je lis…. le sommeil ne vient pas, il fait grand jour…. 10h je m’endore, 14h30 debout, 15h je vais chercher Virg, on rentre, on goute un petit bout, 17h on repart pour les inventaires, on rentre a 21h30, je repars a 22h30….. 6 mois

Pourquoi? Pourquoi s’infliger ça? L’espoir…. l’envie de ne pas lâcher. La folie surement un peu.

En mai je démissionne, je n’en peux plus. Mais comme je suis trop con pour donner mon 15 jours, je leur laisse le temps de trouver un remplaçant. A ce qu’on me dit, je suis le meilleur préposé de nuit qu’on n’a jamais vu à Couche Tard. Ça me fait une belle jambe. Un mois se passe.

Finalement une préposée de soir s’en va, je prends sa place.

En juin on a de la visite. Ma mère, puis une amie. On en profite pour souffler, pis faire des trucs qu’on rêvait de faire depuis des lustres…. baleines, Niagara (again pour moi), visiter (enfin) Québec (rigolez pas), cabane a sucre avec 3 mois de retard….

En juin toujours, Virg s’inscrit a une formation pour être massothérapeute (les fins de semaines pendant plusieurs mois), et moi je rencontre un conseillé d’orientation de l’université Laval. Le gars est drôle, il est atterré de mon parcours depuis plus d’un an…. il répètera une dizaine de fois « c’est pas vrai! », ben si c’est vrai….

En juillet, suite à un problème de voisinage, nous devons déménager (le locataire du dessous trouvais notre chat trop bruyant). On accepte un compromis, on échange notre appart avec celui du cousin du proprio. En fait il s’agit d’un garage aménagé en appart. On s’est encore fait baiser en beauté juste pour être de bon petits gens gentils…. On se dit tant pis, c’est provisoire, pis on cherchera autre chose dès qu’on pourra

Finalement, je veux m’inscrire en Génie Chimique spéc environnement. C’est le mot Génie qui est important, puisqu’il m’entre-ouvre les portes de l’ordre des ingénieurs qui ont toujours été un barrage a mon employabilité d’après mes contacts …. Il y aura des situations cocasses lors de cet inscription…. allez, j’vous en dis une? Rendu là ou on est….

Situation : le responsable de la maitrise est d’accord pour m’accueillir, mon dossier scolaire est excellent, et j’ai de l’expérience professionnelle.

Au registraire de l’université, je dois me rendre pour faire certifier les photocopies de mes diplômes, et je me retrouve dans un imbroglio administratif :
« vous voulez vous inscrire en Génie? Mais faut être ingénieur pour ça!
– ben madame, si je m’inscris en Génie c’est pour devenir ingénieur
– oui mais vous êtes étranger! Pour vous inscrire en Génie vous devez déjà être ingénieur….
– ….
– Je vais faire évaluer votre dossier
– Mais madame, la faculté de science accepte mon inscription, ils ont juste besoin du tampon comme quoi mes copies sont conformes
– Oui ben ils décident pas.

1 première dame revient me voir 30mn plus tard….
– désolé mais vous n’êtes pas éligible en Génie, vous n’êtes pas ingénieur
– heu mais en Génie, ils m’ont dit que c’était eux qui choisissaient leurs étudiants
– ha, je vais me renseigner

2ème joueuse
– bonjour, je suis responsable des évaluations de dossiers à l’université Laval, et vous n’êtes pas éligible….
– oui je sais, mais appelez les, ils m’ont dit qu’ils avaient le dernier mot en matière de recrutement.
– Oui mais il y a personne en Génie, ils sont tous en réunion….

Après forte et moult insistance, renseignement pris dans 3 ou 4 services :
2ème joueuse revient et me tend une lettre cachetée
– voici le résultat de votre évaluation à leur donner.

Retour au secrétariat Génie Chimique….
J’explique la situation, on appelle le responsable du cursus.
J’explique encore.
Il ouvre la lettre, la lit, éclate de rire, signe mon dossier d’inscription et s’en va dans le couloir sans cesser de rire….
Je prends la lettre et la lit a mon tour :
Évaluation : N’est pas éligible, mais est éligible.

Finalement et pour info, le responsable de la formation prend qui il veut.

Bref, l’été se poursuit. A couche tard, un été c’est l’enfer…. chaleur, sloche dégeu, jeunes cons, achalandage de fou….

Septembre.
D’urgence, je rentre voir mon père, un rapide aller retour de 10 jours, j’en profite quand même pour faire un saut de puce a Annecy et revoir ma mère et les amis. Je réalise pas mal ce que j’ai perdu et raté pendant cette année et demi.

J’ai raté 2 semaines de cours, et je panique pas mal, mais c’est avec un certain plaisir que je retourne sur les bancs de l’école. On s’en sort, c’est en tout cas l’impression que j’ai.

1 semaine après ma reprise de cours. Il est 14h le lundi 24 septembre 2005. Il pleut à sciaux depuis trois jours. Je remarque une agitation particulière dehors. Le propriétaire est inquiet et regarde de partout autour de la maison. Je sors.

L’eau monte dans la rue devant et derrière la maison. Ceux qui habitent Québec l’auront deviné, nous habitions l’Ancienne Lorette.

En deux heures c’est fini. 20cm d’eau croupie dans l’appartement.

J’ai sauvé ce que j’ai pu…. livre, ordi, vêtement, j’ai mis en hauteur le plus de chose possible. Des voisins m’ont aidé à monter le lit dans un appart en étage. A 16h il n’est plus possible de partir. J’appelle Virg pour qu’elle ne rentre pas et qu’elle se réfugie chez des amis.

A 18h je suis évacué. Le lendemain on ne pourra que constater les dégâts. Même si pour l’instant nous semblons avoir été relativement épargnés, le choc est difficile à encaisser. Comme d’habitude dans ces cas là, les pouvoirs publiques sont déplorables, et la seul bonne chose qui sort de tout ça c’est la solidarité et l’entre aide.

Dans la journée :
On constate les dégâts avec photos, on sauve ce qui peut l’être, on organise un déménagement en urgence, on trouve des locaux pour nos affaires, des bras (des collègues de travail de virginie). La tournée des iga et maxi donne des boites. A 22h00 il ne reste presque plus rien de nous dans cet appart. 4 maudites cantines métalliques, et 3 bibliothèques en pin.

Un couple de collègue nous propose de nous héberger sans vraiment nous connaître. Notre prochain logement sera une chambre sur la rive sud pour 2 mois.

En attendant, on fait rive sud-rive nord tout les jours pour le travail, l’université et les cours de Masso. On est devenu des pros de la gestion capital-temps.

La ville de Québec nie toute responsabilité dans cette histoire (manifestement de très mauvaise foi sur ce coup), mais le ministère de la sécurité publique dédommage une partie des biens perdus. Ça aide quand même!

En novembre, une visite de routine chez les gens qui hébergent nos affaires, pour trouver les affaires d’hiver qu’on a stocké dans les 4 cantines métaliques.

Et là, l’horreur. 3 des cantines qu’on avait cru intact avait pris l’eau (qui était donc monté plus haut que ce qu’on pensait) et dans notre hate de déménager, on avait pas vérifié.
2 mois dans l’eau croupi, je vous raconte pas. Ben si je vous raconte!

en gros, on a jetté 5 sacs poubelles 100l d’affaires, dont nos plus chers souvenirs d’enfance. yeaaah.

Par réseau, on applique a une coopérative pour le 1er décembre. Notre situation nous permet de griller la liste d’attente, et nous héritons d’un sympathique 4 ? à Vannier.

Le 1 décembre, on déménage donc. Puis Virg doit partir pour un massage. Je la vois partir en vitesse, elle est en retard. La porte se ferme. CRAC. Je cours. Une marche rouillée (qui nous foutait la trouille d’ailleurs) a cédé. Verdict (après 3 médecins et 1 physio) rupture du ligament collatéral interne. 6 semaines d’immobilisation, rééducation, des mois de douleur rémanente.

L’assurance de la coopérative couvrira les frais, mais il s’agit d’un accord…. on signe et on ne pourra plus rien réclamer…. alors comme on a encore des frais…. on attend pour signer. Ben on en est a 4000$ de frais (médicaux, perte de salaire)…. adieu les économies de l’année 2005.

Mais bon, on se bat. On s’est battu et on se battra encore.

Nous on a décidé de ne rien lâcher, et de ne repartir que quand on aura finit ici.

Je parle de reparti parce que oui, on va repartir. Pas a cause de tout ça, simplement parce qu’après 2 ans ici, je peux dire que ce n’est pas la vie que je veux. Ce n’est pas le pays dans lequel nous voulons élever nos enfants. Mais ça c’est un choix personnel. Et ce départ n’est pas prévu avant 1 année au moins.

Pour le reste, on n’est pas en colère, juste un peu aigri de ce que nous a donné la vie depuis 2 ans. On a eut une immigration difficile, et elle l’est encore. Mais nous on ne lâchera pas.

Aujourd’hui, 27 mars 2006,
Virg est praticienne en Massothérapeute et travaille comme préposée dans un secteur qui l’intéresse, même si le milieu de travail est difficile (liste de rappel encore)
Moi j’ai fait la moitié de ma maîtrise.

A oui, pis hier j’ai démissionné de ma job chez la chouette qui a un œil qui dit merde à l’autre.

Je vous souhaite bonne continuation à tous dans votre vie ou vos démarches.

Ma conclusion personnelle, si il doit y en avoir une, c’est que ce pays est peut-être pour vous, ou peut-être pas. Il n’y a probablement qu’en venant ici que vous le saurez. Ce ne sont pas 15 jours de vacances par an, ou 1 séjour de prospection de temps en temps qui changera ça. L’immigration, le Québec ça se vit, ça ne se raconte pas. J’ai écrit 8 pages de texte sur word, mais je n’y ai pas mis le 1/10 des sentiments qu’on y ressent.
C’est sympa de crier « la brune la brune! ». C’est une joie légitime, mais attention, la brune n’est qu’une petite feuille de l’arbre qu’est l’immigration.

Bon courage!

PS comme je ne n’écris plus à personne, je profite de ce passage pour faire un petit coucou à plein de « vieux », s’ils passent par là….

Dame Peanut, Sophie, Choc, Bouh, Isa, Kikine…. coucou!

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