Travailleurs temporaires : les entreprises et les villes sonnent l’alarme économique
vendredi , 13 juin 2025
Accueil Actualité Travailleurs temporaires : les entreprises et les villes sonnent l’alarme économique
Actualité

Travailleurs temporaires : les entreprises et les villes sonnent l’alarme économique

1

Face aux restrictions sur l’immigration temporaire, les milieux d’affaires et municipaux demandent un moratoire immédiat. Selon eux, l’économie du Québec est en péril.

C’est un véritable front commun qui se forme pour contrer les restrictions imposées à l’immigration temporaire. Vingt-cinq organisations économiques et municipales, représentant des centaines de milliers d’entreprises et de villes à travers le Québec, pressent Ottawa et Québec de suspendre les mesures qui freinent l’arrivée de travailleurs étrangers temporaires.

🎓 Recevez infos exclusives + accès aux webinaires Q&R

Canada

Abonnez-vous pour recevoir chaque semaine :

  • Les dernières nouvelles sur l’immigration au Canada
  • Des invitations à nos webinaires (questions/réponses en direct)
  • Des outils pratiques pour réussir votre projet d’installation

« Aujourd’hui, c’est vraiment un cri du cœur des entreprises et de groupes de partout au Québec », lance Véronique Proulx, PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ). « Nos entreprises ne seront plus capables de fonctionner et de faire rouler l’économie. »

Une urgence économique

Dans une lettre adressée à la ministre fédérale de l’Emploi, Patty Hajdu, et au ministre québécois de l’Immigration, Jean-François Roberge, les signataires décrivent une situation critique. « Force est de constater qu’il y a beaucoup d’inquiétudes dans l’air et que les répercussions sur l’économie pourraient être dramatiques », peut-on lire. En période de guerre tarifaire et d’instabilité économique, affaiblir la capacité des entreprises à recruter de la main-d’œuvre compromet non seulement le présent, mais l’avenir du Québec, préviennent-ils.

Le moment est d’autant plus stratégique que la saison 2026 approche. C’est maintenant que les employeurs doivent renouveler ou recruter leur personnel temporaire, notamment pour les secteurs agricole, manufacturier, touristique et de services.

Des restrictions en cascade

Depuis l’automne, les deux paliers de gouvernement ont resserré l’accès au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET). Le Canada a décrété un gel dans les zones urbaines où le chômage dépasse 6 %, tandis que le gouvernement du Québec a imposé un moratoire sur les emplois à bas salaire dans le Grand Montréal, étendu cet hiver à Laval. De plus, la liste des professions admissibles au traitement simplifié — qui facilitait grandement le recrutement international — est passée de 270 à moins de 100 professions.

Conséquence immédiate : les permis de travail ne peuvent être renouvelés. « Ce sont des milliers de travailleurs qui sont en train de quitter nos entreprises partout à travers le Québec », alerte Véronique Proulx. « L’enjeu numéro un de nos PME, c’est la rareté de main-d’œuvre. »

Des demandes claires et ciblées

Les regroupements formulent six demandes concrètes aux gouvernements :

  • Instaurer un moratoire immédiat sur les restrictions au PTET ;
  • Rétablir à 2 ans la durée maximale des postes à bas salaire ;
  • Ramener à 20 % la limite de travailleurs temporaires à bas salaire dans les régions ;
  • Restaurer la liste de traitement simplifié telle qu’avant septembre 2024 ;
  • Ramener le seuil des postes à haut salaire au salaire moyen du Québec ;
  • Mettre fin à la suspension des EIMT dans les zones restreintes.

Des quotas revus à la baisse

Le gouvernement Legault vient d’annoncer sa planification de l’immigration 2026–2029. Pour la première fois, elle intègre les travailleurs temporaires… en vue d’en réduire le nombre : de 72 000 à 65 000 d’ici 2029, surtout à Montréal et Laval.

Pourtant, selon Mme Proulx, les besoins sont partout. « Je comprends que c’est plus criant en région, mais dans le Grand Montréal, il y a des travailleurs étrangers parce qu’on ne trouve pas de main-d’œuvre locale et compétente, prête à travailler sur les métiers requis. »

Incertitude grandissante pour les travailleurs… et les employeurs

Le moratoire prolongé sur les volets « travailleurs » et « diplômés » du Programme de l’expérience québécoise (PEQ), qui mène à la résidence permanente, ajoute à l’inquiétude. « Ça donne encore moins de prévisibilité [aux travailleurs] et l’objectif des entrepreneurs, c’est qu’ils accèdent à la résidence permanente […] ça va nuire à notre capacité de les garder », insiste Mme Proulx.

Le gouvernement, pour sa part, défend sa position. Dans une déclaration, le cabinet du ministre Roberge assure : « La croissance rapide des résidents non permanents en quelques années a des impacts bien réels sur nos services publics, sur les finances publiques, sur le français et sur le logement. Notre capacité d’accueil est dépassée et le statu quo n’est plus acceptable. »

Des consultations publiques sont prévues en septembre. Québec invite les groupes à y participer. Mais pour les entreprises et les municipalités, le temps presse : l’économie, disent-elles, ne peut pas attendre.

Source : La Presse

Écrit par
Laurent Gigon

Cofondateur du site Immigrer.com

%s commentaire

  • Et oui, à force de mettre tous les étrangers dans le même panier comme l’a décidé Legault, et de les considérer comme des numéros plutôt que comme des êtres humains, il n’a aucun problème de prendre des décisions aussi inhumaines ! Le monde entier crache sur Trump qui va renvoyer les immigrants illégaux mais Legault décide de renvoyer tous les immigrants LEGAUX qui n’ont juste pas eu la chance de d’obtenir mieux qu’un permis temporaire.
    C’est mon cas et je suis dégoûtée par ce gouvernement inhumain.
    J’ai attendu 1.5 ans pour obtenir mon permis de travail fermé lié à un employeur (après qu’un gentil Monsieur du fédéral ait appelé mon boss se demandant pourquoi ça ne bougeait pas car tout était en ordre et qu’on comprend que le Québec ne donnait pas son ok. Il a fallu qu’il demande à la mairesse de son village pour appuyer la demande et enfin l’approuver ! Le dossier trainait sur un bureau !! Aucun respect pour qui que ce soit)
    J’ai donc pu venir en Montérégie en avril 2023, heureuse de commencer mon aventure québécoise pour les 2 prochaines années !
    Pour la faire courte (un art. sur mon histoire figure déjà sur ce site), j’ai été exploitée par la personne chez qui je vivais et mon patron qui ne voulait rien entendre car c’est sa partenaire professionnelle et il faisait la sourde oreille.
    J’étais sa préposée aux poules (elle avait un élevage de malade, des bébés naissaient tous les jours), des poules et coqs malades dans la maison (avec le bruit, le manque de sommeil, le travail constant et en plus son problème d’acheteuse compulsive et de bordel sans nom dans toute la maison), je devais également m’occuper de sa maison, tenter de la ranger et nettoyer (seule) et lui faire à manger le soir. Je venais de perdre mon papa, la personne la plus importante dans ma vie, 1 mois avant mon départ. Je n’étais donc pas toujours « comme avant », car j’étais en deuil, loin de ma famille et amis, au milieu de nulle part avec aucune possibilité de partir par mes propres moyens, dans un nouveau pays avec des gens qui ont une culture différente. Bref, elle est vite devenue horrible, m’ignorait, me parlait froidement mais quand elle avait un client ou un étudiant au tel, alors là elle était super sympa.
    Bref, pardon je dévie ! 😀
    Donc presque 3 mois après mon arrivée, devant me battre pour faire quelques heures pour le travail pour lequel j’avais immigré (qui était un peu rémunéré), j’étais dans la grange pour m’occuper des centaines de poules et, dans un moment de faiblesse et de ras-le-bol extrême, j’ai gueulé à travers la grange « vooooos gueuuuuuuules les pouuuuuuules », je lève les yeux, elle est pile en face de moi…. en moins de 5 minutes, sans pouvoir me « défendre », avec ses yeux remplis de haine, elle m’a foutue dehors (!!!)
    J’ai obtenu un permis de travail ouvert temporaire assez rapidement (tu m’étonnes, ils voulaient pas que je fasse un scandale !) pour situation de violence et, j’ai improvisé et suis montée à Québec.
    Un peu de temps pour me remettre de mes émotions puis j’ai cherché un travail. Je suis adjointe administrative depuis plus de 20 ans, je suis trilingue (français, anglais et allemand) et j’ai été impressionnée de la facilité et rapidité de trouver un travail ! Génial ! J’aurais pu refaire la même job qu’en Europe, l’entreprise où je m’étais présentée voulait carrément créer un poste selon mes expériences et ont tout de suite vu mes forces.
    J’ai finalement décidé de suivre mon coeur et j’ai travaillé dans une Clinique podiatrique à la Basse-Ville avec une docteure extraordinaire ! On a fait l’ouverture ensemble et j’ai eu le bonheur de travailler avec elle durant un peu plus d’une année.
    Je me suis tellement bien intégrée ! Je me sentais tellement bien dans la bâtisse où je travaillais, on s’y sentait comme une famille. Tout le monde se connaissait et on jasait tous ensemble.
    Je me suis aussi bien intégrée dans mon immeuble, me suis fait des amis pour la vie, j’ai visité la région, fait venir ma famille pour leurs vacances et dépensé teeeeeeellement d’argent pour l’épicerie et TOUT !! J’y ai laissé quasi toutes mes économies de toute ma vie car mon salaire était trop bas et mon loyer trop élevé.
    J’ai dû aménager tout mon appart qui était vide, je pensais vraiment pouvoir rester à Québec ou au Québec tout le reste de ma vie… J’avais des projets… peut-être aller vivre plus tard en Beauce ou ailleurs…
    J’ai demandé la prolongation de mon permis en mai 2024, je l’ai accompagnée d’une lettre explicative de 4 pages pour « plaider ma cause » (je pense que personne n’a pris le temps de la lire). J’ai reçu une autorisation de travailler jusqu’au 11 novembre 2024 ou jusqu’à ce qu’une décision soit prise.
    Fin octobre, pour ne pas mettre ma cheffe dans la merde, 3 semaines avant le terme, je lui ai dit que je quittais. Pour la première fois de ma vie j’ai suivi mon intuition qui me disais que c’était foutu… (j’ai vu aussi les articles ici et les décisions pourries du gouvernement… ça sentait le roussi…) et HEUREUSEMENT !!
    On a tous pleuré, les patients étaient super tristes mais tellement adorables avec moi, mais j’ai pu préparer mon départ de la Clinique, ma cheffe a pu retrouver une remplaçante (québécoise pour ne plus avoir ce genre de problème !) et j’ai même pu lui montrer mon travail durant une journée !
    J’ai décidé de partir en Europe le 31 décembre… que faire de mes meubles, quasi neufs ? Je n’avais pas la force mentale de me lancer dans leur vente et des négociations d’acheteurs pour baisser les prix… Pis les gens ont pas mal pas d’argent et luttent pour survivre donc voilà… j’ai encore dépensé énormément d’argent pour organiser un transport maritime…En tout cas, j’ai bien donné mon argent aux entreprises locales !!!!
    Le 18 novembre, je reçois enfin des nouvelles de l’IRCC et… sans surprise, mon permis de travail n’avait pas été renouvelé.
    Je dois quand même relever le culot et le manque d’humanité de cette lettre qui ne citait évidemment aucune raison (on a juste le droit d’accepter et d’être à leur merci « oooh dieux de l’immigration tout puissants »), mais il se sont sentis obligé de cocher une case qui précisait, en gras et souligné, de quitter immédiatement le territoire !!! Bahhh ouiiiii heiin !!! Je me suis pas du tout installée, donc je reprends ma valise et me dirige direct à l’aéroport le plus proche ?!?!?
    Encore une fois, le monde entier crache sur Trump qui veut renvoyer les immigrants illégaux mais au Québec, on laisse les illégaux et les réfugiés avoir touuuuut ce qu’ils veulent, sans contrôle, rien mais les immigrants venus légalement comme moi, qui ont travaillé tout du long, rien reçu du gouvernement mais j’y ai laissé toutes mes économies, là y a pas de problème de nous foutre dehors comme des malpropres !!
    Bref, vous l’aurez senti dans mon ton, je suis dégoûtée par le gouvernement québécois et je ne suis pas prête d’y retourner de sitôt !!
    Le pire c’est que mon histoire n’est pas du tout hors du commun et c’est vraiment désolant… même si on arrive à changer qqch sur ces nouvelles lois, tous les gens foutus dehors comme ça ne reviendront pas. Je me suis sentie utilisée puis jetée comme la dernière des mardes…Et, pour la 3ème fois de ma vie, je dois TOUT recommencer à zéro ! »Merci » le Québec…

  • Centre Éducatif

    Publicité

    Les plus lus récemment

    Publicité

    Abonnez-vous à notre Newsletter

    S’abonner

    Publicité

    Les plus commentés récemment

    Derniers commentaires

    Discussions en cours

    Articles similaires

    Suspension du PEQ : « On a tout vendu, tout quitté, pour rien »

    Les réactions bouleversantes de ceux qui avaient choisi le Québec « On...

    La baisse des étudiants internationaux menace les finances des universités du Québec

    Un effondrement brutal des demandes d’admission d’étudiants internationaux secoue l’ensemble des universités...

    Les « Canadiens perdus » vont finalement devenir Canadiens grâce à un projet de loi

    Après des années d’incertitude juridique, le gouvernement fédéral a finalement déposé un...

    ❗️Suspension du PEQ : un choc pour plusieurs qui ont choisi le Québec

    Le gouvernement du Québec a annoncé la suspension complète des deux volets...

    Ouvrir un compte bancaire avant mon départ
    © 2025 immigrer.com
    >