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jeudi , 10 octobre 2024
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Petit français va au Québec, Histoire d’un périple

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Petit français va au Québec, Histoire d’un périple

Ecrit par: tomcamp 28-12 à 13:43

Avant même de songer au départ, le conseil que l’on donne souvent est de partir sur place histoire de se faire une idée pour ne pas être surpris. De faire escale en la belle province afin de découvrir ce qui constitue ses atouts et ses contrastes. Ok j’en conviens donc ce n’est pas un ni deux voyages que je m’en vais vous conter mais trois. Trois escales en famille s’étalant sur trois périodes: Paques 95, Ete 97 et Noël 2001.
Autant dire que de l’eau a coulé sous les ponts entre chaque étape et que l’enfant que j’étais a bien grandi depuis. Pourtant, les souvenirs demeurent intacts malgré le temps qui passe et ils me semblent important de partager mon vécu. Alors passagère, passager, bienvenus à bord du vol pour le Québec, attachez vos ceintures, l’avion va bientôt décoller…

Escale 1 : Paques 95
Comme la plupart des français, j’ai longtemps pratiqué, durant ma jeunesse, l’art de l’immobilité. Je ne sortais de mon cocon qu’en de très rares occasions pour des voyages scolaires ou des classes découvertes. L’Europe me semblait être le monde et la France son noyau. Au fond, il n’y avait que les livres de géographie pour élargir ma pensée avec des continents comme l’Amérique, l’Afrique ou l’Océanie. Tiens donc, il pouvait exister des contrées au delà de nos frontières! Moi qui m’imaginais que tout ce qui se trouvait au dehors était une étendue infinie de sable ou de cailloux (donc forcément hostile et barbare) j’allais bientôt changer d’avis. Le pauvre enfant que j’étais ne pouvait décemment pas continuer d’ignorer l’immensité environnante. Ainsi, mes parents décidèrent de combler mes lacunes et de parfaire ma formation de globe trotter à Pâques 95. Je me souviens que l’annonce de ce voyage avait eu l’effet d’une bombe dans mon esprit. Imaginez vous, un gamin de 14ans partir en vacances 10jours au Québec, dans un pays dont il a vaguement entendu parlé. Alors première initiative : vérifier sur l’Atlas son emplacement. Et là O surprise, le Canada (car le Québec n’est qu’une province) est bien en Amérique du Nord, à la frontière des Etats-Unis. Donc de l’autre côté de l’Atlantique avec pas moins de 6heures de décalage en moyenne. C’est plus loin que Londres ou Madrid, c’est carrément l’Aventure ! Passé l’examen géographique, deuxième initiative : revoir un peu l’histoire et remonter le temps. Autant se replonger dans notre bonne vieille encyclopédie à la recherche de quelques dates. Elle nous raconte alors en détails le périple des amérindiens, la colonisation puis la guerre en 1754 avec les anglais ou encore l’indépendance ( je vous fais grâce de tous les chapitres). Mon retard ainsi comblé, je pouvais envisager serein mes prochaines vacances. Oui mais non car un nouvel obstacle allait bientôt faire son apparition : l’Avion !! Vous savez cet oiseau ne portant ni ailes ni plumes mais qui réussit malgré tout à tenir en l’air. Est-ce un miracle, de la magie, du progrès, que sais-je? Mystère…Toujours est-il que mon premier baptême approchait à grands pas. Et que ressent-on généralement face à ce que l’on ne connaît pas ? De l’excitation mais aussi pas mal d’angoisse. On pense alors au cinéma avec les superbes hôtesses et les classieux stewards avec leur sourire «ultra bright». On évite de songer aux films catastrophes et autres infos télévisées pour ne pas faire de cauchemars. En un mot il faut rester
Z E N !!

Le jour J arrive enfin après une attente interminable. Les bagages enregistrés, la famille peut enfin se relaxer en attendant l’arrivée du Boeing. Cela nous donne l’occasion de faire le point sur le contenu des valises et tout ce qui s’en suit. Car forcément en étant à des milliers de kilomètres, nous n’allons pas faire l’aller et retour pour rechercher notre appareil photo. Et c’est là que ma mère s’écrie soudain : « J’ai oublié la Carte Bleue ». Etrangement, je revois l’extrait de « Maman, j’ai raté l’avion » ou la mère se rend compte qu’elle a oublié son gamin alors qu’elle est en plein ciel…Donc évidemment grosse panique une heure avant le décollage à propos de la CB. Heureusement que l’aéroport se trouve à 10minutes en voiture de la maison. Mon père contraint et forcé de repartir, récupère en hâte le précieux objet et revient en vitesse. Soulagés, nous traversons la passerelle pour entrer dans l’avion et découvrir le gros coucou de fer. « Tiens, c’est plus grand et plus confortable que ce que je m’imaginais, et il y a des places numérotées comme dans le train. Et puis les hôtesses sont loin d’être toutes aussi séduisantes et jeunes que dans les films ». Autant nous asseoir rapidement pour nous mettre un peu à l’aise. Voilà, maintenant à lieu l’annonce de la ceinture et de la durée du vol. On va pouvoir enfin passer aux choses sérieuses : le Décollage. L’Avion démarre, tourne sur la piste, s’élance et monte progressivement. C’est du délire !!! Non seulement je n’ai pas peur tandis que quelques passagers ferment les yeux d’appréhension mais en plus tout s’effectue en douceur. Une fois stabilisée, nous avons droit à la séance de sécurité avec les gilets et les masques à oxygène. Très Utiles mais assez comiques à voir quand on imagine le nombre de fois où les hôtesses doivent répéter ces gestes en une seule journée. Mais bon c’est leur métier après tout et pour notre confort, nous avons droit à une petite collation avec boisson. Cool le voyage ne fait que commencer mais je sens que je vais adorer…
Sur l’écran de contrôle, le plan de vol finit sa course et affiche enfin Montréal. Il est grand temps de songer à la descente et de remettre la ceinture. Pour sur, on a eu l’occasion de cent fois se détendre entre deux repas, deux films et un brin de sieste. L’occasion aussi de parler avec des passagers qui partagent notre traversée. On tombe d’ailleurs sur un cow-boy québécois (avec ses chaussures et son chapeau) qui nous propose de nous faire découvrir la ville sur place. Qui sait cela peut toujours servir d’avoir un guide, nous prenons sa carte sans hésiter. De toute manière, les vacances ne pourront débuter qu’une fois sortis de ce foutu avion. L’atterrissage se passe en douceur et les passagers saluent les prouesses du pilote. On se demande bien pourquoi on applaudit. Sans doute est-ce pour remercier d’être arrivé sain et sauf à destination. Toujours est-il que ce rituel persiste et que tout le monde s’y prête. Bref, après ce rituel là vient le tour de celui des bagages. Ce dernier est le pire de tous car chacun se met à guetter la moindre valise. Et comme on est encore assommé par le voyage, tu peux être certain que tu ne trouves pas tout du premier coup. Nous prenons donc notre mal en peine à Mirabel et franchissons la sortie après un bon quart d’heure. Le taxi nous cueille sur le seuil et nous met dans l’ambiance : accent et radio locale nous souhaitent la bienvenue. Un accent si différent du nôtre mais à la fois familier par le langage.
Difficile en effet d’imaginer qu’en Amérique, une province se bat activement pour la défense du français alors que chez nous elle dérive. Ici du « Je me souviens » au « Chien chaud » ou à « l’Arrêt » tout est traduit. Et nous sommes encore loin du compte…Scotché à ma vitre, j’observe le paysage furtivement. Montréal semble être une Ville Moderne comme il en existe peu en France. Les immeubles y tutoient les nues alors que les rues se perdent dans l’infini…Il faudra cependant attendre un peu pour une excursion plus longue. Direction notre hôtel, histoire d’un peu souffler : la chambre est belle, les lits sont grands. En clair, tout le confort nécessaire pour passer dix jours de rêve en famille. La nuit se passe et nous enlace pour quelques heures. 6h du mat et nous voilà debout. Ces français sont bien matinaux me direz vous ! Et bien non, les français ont 6h de décalage et n’y sont pas habitués. Résultat, les journées promettent d’être longues. Ainsi voilà le résumé des vacances en quelques points:

? Montréal City ou la découverte d’un autre univers : Imaginons une succession de larges avenues et de grands boulevards. Une ville surdimensionnée où les rues se croisent dans un dédale immense. Les champs élysées semblent être un petit sentier et nous un simple pion face à ce gigantisme. Comment donc se repérer dans un tel labyrinthe? Avec une boussole ? A la lumière du soleil ? Pas vraiment. Il suffit juste de suivre la voie pour trouver notre route ; de prendre des points de repères aux angles des carrefours. Et la surprise c’est ultra simple. Peut être même plus facile que de se retrouver dans une ville de province avec rues étroites et impasses. De toute manière, c’est bien connu on trouve toujours quelqu’un pour nous sauver la mise. Ainsi, nous n’hésitons pas à déplier nos cartes et à interroger le premier passant. Une fois, un monsieur nous a même accompagné jusqu’à un angle de rue alors qu’il allait dans la direction opposée. Sympa comme attitude, même si je suppose que cela ne doit pas être toujours systématique…Montréal est donc pleine de contraste. Le Moderne y côtoie l’Ancien comme en témoigne la Cathédrale du centre ville et son centre d’achat souterrain. On peut être sur une avenue peuplée de buildings et l’instant d’après déboucher sur un quartier plus rustique. La périphérie a d’ailleurs un charme bien différent que la rue Sainte Catherine. Ainsi, chacun peut espérer trouver son bonheur à un moment donné…

? Le Tourisme : En vacances, l’objectif est souvent de découvrir une ville à travers sa culture et ses lieux touristiques. Ici, la ville est tellement vaste qu’en dix jours nous n’avons pas le temps de tout faire. Il nous faut donc faire des choix stratégiques. Le vieux Montréal est l’une de nos premières escales. Un contraste de plus avec la modernité de par la taille et l’ambiance. Un cadre charmant qui n’est pas sans nous rappeler certaines villes d’Europe avec son palais de Justice et son port de plaisance. En calèche, le guide nous explique des détails historiques sur le développement architectural et nous notons diverses influences. C’est l’occasion de constater l’empreinte française au niveau de l’agencement des rues (Place Jacques Cartier). Puis, nous filons au Biodôme, véritable hymne à la nature. Figurez vous un immense dôme qui reproduit les principaux écosystèmes : de la forêt tropicale à la zone polaire, on trouve toutes sortes d’animaux et d’insectes. Des plantes aussi avec une température passant d’une chaleur étouffante à la froideur arctique. Il s’agit d’un lieu vraiment intéressant à visiter si on n’a pas la chance de parcourir le monde. A voir, le Lynx qui dort tout le temps et qui ne se montre jamais, sauf quand il pose sur la carte postale. Côté nature, le Mont Royal n’est pas mal dans son genre. Au début on croit être sur une colline tellement l’endroit est vaste. En réalité, les québécois le considèrent davantage comme un grand parc. Il surplombe la ville et nous offre une vue incomparable. Des écureuils y ont élu domiciles et se laissent approcher avec de la patience…Côté activités, le ciné ou la patinoire sont des cadres un peu moins atypiques mais ô combien sympathiques. Là encore, on ne manque pas de place et pouvons nous divertir aisément. Par ailleurs, de nombreux musées et expos ont lieu toute l’année. Autant dire que l’on ne peut pas s’ennuyer et varier ses plaisirs. Alors un conseil : armez vous de brochures diverses pour parcourir la ville…

? Le métro et la ville souterraine : Pour lutter contre le froid et vaincre la morosité, un réseau de galeries parcourt d’un bout à l’autre Montréal. Loin d’être un endroit lugubre où chacun à peur de son voisin, c’est un passe vers des lieux stratégiques. Ainsi, chaque ligne dispose de sa couleur et de son propre tracé. C’est étonnant de voir combien le char est inutile dans une ville aussi grande. Le char ?le Québec serait-il une province sauvage ? Et bien non. Ce n’est pas un engin archaïque tiré par des chevaux, c’est juste l’expression québécoise pour désigner la voiture. En résumé, il est plus facile ici de se déplacer à pieds qu’en roues. Mais la ville souterraine réserve encore bien des surprises. Le métro n’est que l’aspect visible de l’iceberg. Car une vie s’organise sous la terre comme dans une taupinière. On y trouve de grands centres d’achats où des verrières montrent le ciel. Nous sommes encore une fois très surpris par l’ingéniosité du système. Et comme le fond de l’air est au printemps toujours frais, cela nous permet de magasiner, à l’abri bien au chaud. Le magasinage est à Montréal un sport fort répandu de par le nombre de boutiques. Vous l’aurez compris, ce terme est un proche parent du shopping et autre lèche vitrine. Autant dire que les tentations sont grandes et que les touristes se prennent bien vite au jeu. Surtout que ces centres là sont conçus comme une ruche. Chaque étage se subdivise en diverses alvéoles très précises : la lingerie, la Hi-Fi, l’Homme, la Femme, rien n’est laissé au hasard. Il ne manque plus que la bouffe pour couronner le tout…

? Le déjeuner & la Bouffe : Oublions la tradition continentale (croissant, pain au chocolat) et optons pour le copieux breakfast. Au menu du bacon, des œufs miroirs et/ou des pancakes au sirop d’érable. Un délice malgré le mélange sucré/salé que certains n’apprécient pas et la dose de calories. Et oui Amérique du Nord oblige, les habitudes alimentaires sont diverses et variées. Mais rassurez vous chacun peut y trouver son compte grâce à la multitude de restos et fast food. Le français de base jouera sans doute la fine bouche face à cette profusion de nourriture. Il trouvera à redire sur tout et pensera à tous les mets délicats qui peuplent son pays. Force est d’admettre qu’un temps d’adaptation est nécessaire pour trouver ses marques. Seulement, être au Québec ne signifie pas forcément manger exactement à la québécoise. C’est pourquoi, varier les plats, est à mon sens, le meilleur moyen de se faire une idée sur la qualité des produits. De Burger King en passant par les restos italiens, vietnamiens et autres, nous n’avons que l’embarras du choix pour pas cher. Et quand bien même nous voudrions faire notre propre marché, certains restos proposent, autour de divers stands, un large éventail de menus (notamment dans les centres d’achats). Donc pas de panique, au Québec on peut manger à sa faim et se nourrir selon ses envies !

? Le métissage ethnique et culturel : le Tourisme et la Nourriture sont peu de choses face à la population québécoise. Difficile en effet de dénombrer les différentes nationalités qui se confondent dans la ville. Car le Québec n’est pas une terre française en Amérique ni un coin d’Amérique en français (cf Test Maudit Français). C’est un subtil assemblage multiculturel, une mosaïque colorée. Nul doute que la France a tenu un rôle dans l’Histoire provinciale mais elle ne peut pas justifier ce brassage ethnique. A l’instar de New York et de Ellis Island, Montréal est une terre aux multiples influences. Le melting pot est donc à mettre au premier plan puisqu’il constitue plus de la moitié de la population totale. Dans la rue, les phrases commencent dans une langue pour s’achever dans une autre, et les accents nous plantent le décor. Ici, il n’est pas question de renier d’où l’on vient pour pouvoir s’intégrer. Chacun s’accommode de son voisin malgré ses différences et respecte ses choix. Bien sûr, la cohabitation ne doit pas se passer sans heurts mais dans l’ensemble cela fonctionne bien. Ainsi, Montréal peut tantôt prendre l’allure d’un quartier chinois ou revêtir les couleurs de l’Italie quelques rues plus tard. C’est magique, voire fascinant de se retrouver en présence d’un tel métissage. On a l’impression que la Culture peut s’enrichir à chaque instant à ce contact…Cependant, même si d’autres idiomes subsistent, le français et l’anglais restent les deux langues officielles du Québec. C’est un moyen de souligner le double héritage de la province. Le québécois n’est donc pas un vulgaire dérivé de notre langue. C’est un très proche parent qui a su évoluer par la force du temps. Il n’est donc pas étonnant que parfois nous ayons du mal à nous comprendre. A ce propos j’ai une anecdote assez croustillante. Notre cow-boy de l’avion nous avait téléphoné un jour pour fixer un rendez-vous. Seulement, en écoutant le message, j’ai bien cru que ce gars utilisait un langage codé pour s’exprimer. Impossible de comprendre de façon précise ce qu’il disait. Alors, pauvres français que nous sommes, nous avons demandé de l’aide auprès de la réceptionniste. Voici la phrase originale avec l’accent : « Allo, c’est Max, j v’a v’nir vous veoir avec mon char, j s’ra pa long !!! » Intrigués, le char et la Palombe on connaît pas mais cela doit être certainement des endroits typiques de chez vous. Et ben non pas du tout, la standardiste nous explique dans un fou rire que le gars, nous annonce qu’il va venir nous voir à l’hôtel avec sa voiture et qu’il ne sera pas long.» Forcément, la famille française est un peu stupide face à la banalité du message et à son incapacité à le comprendre. Toujours est-il que certaines expressions sont savoureuses dans la belle province. Je ne résiste pas à en écrire quelques unes : « se chicaner= se disputer » ; « faire du pouce= faire du stop » ; « c’est écoeurant= c’est excellent ». Ce ne sont certainement pas les plus courantes ni les meilleures mais à vous de découvrir cet éventail si vaste…

10jours au Québec change à jamais votre perception des choses. Car face au gigantisme c’est l’émerveillement total, le dépaysement assuré. Au début, on cherche ses repères et puis ensuite on a plus vraiment envie de quitter cette terre. C’est sur, les vacances ne sont pas le reflet d’une vie québécoise où tout ne doit pas être rose tous les jours. Cependant quand j’avais 14ans, je ne me suis pas posé le problème en ces termes. J’ai découvert un pays, une culture, un état d’esprit à nul autre pareil. Quitter la province pour délaisser la France a été une expérience à part entière. Elle m’a fait prendre conscience de l’étendu du monde et m’a donné le goût du voyage. Avide d’expérience, il fallait déjà songer à l’après Pâques 95. Quand pourrais-je encore fouler le sol de la belle province ?? La question ne resta pas longtemps en suspend… »

Escale 2: Eté 97

L’attente est souvent ce qu’il y a de plus dur quand on part en vacances. On donnerait tout pour que le temps s’accélère pour fuir notre impatience. Prendre simplement notre télécommande pour faire avance rapide…Ainsi le Jour J arrive toujours avec soulagement et excitation…
Je regarde le calendrier : 15 août 97. La veille au soir, la famille bouclait enfin le détail des valises et de tout ce qui s’en suit. La nuit est courte car on doit être deux heures avant à l’aéroport pour l’enregistrement. Le trajet s’effectue dans le calme le plus total, sans doute à cause de l’heure et des cogitations. Pas question pour mes parents d’oublier la carte bleue ni le moindre passeport. Du coup, chacun se passe le film des préparatifs à l’envers pour se tranquilliser. C’est l’occasion aussi de songer à quelques souvenirs de Pâques 95. Deux ans déjà que j’ai foulé le sol québécois et suis tombé en amour de la belle province. Deux ans à mûrir l’idée d’être à nouveau là bas pour m’enrichir davantage. Autant dire que ces trois semaines ne vont pas être tristes. Pour en profiter au maximum, nous avons choisi l’option mobilité. Il est en effet inconcevable de demeurer dans une seule ville toute la durée du séjour. C’est pourquoi nous traçons un itinéraire par nos propres moyens. Nos contacts sur place nous évitent ainsi de passer par la case agence afin de visiter la région.
Notre choix se porte donc sur trois destinations : Montréal, lieu de notre atterrissage, Québec et les Laurentides. Il en va sans dire que d’autres options auraient pu convenir. Seulement, nous préférons établir des escales autour d’un périmètre bien défini pour ne pas perdre de temps (il faudra donc patienter pour découvrir l’Estrie ou la Gaspésie et tant d’autres régions)…

Une fois de plus le hall est plein à craquer. Des touristes pour la plupart qui partent à l’assaut du Québec et qui ne vont pas être déçus du voyage ! Car quand on a goûté à cette destination, difficile de s’en passer par la suite. On est comme ensorcelé par la découverte des paysages et des contrastes culturels. Ensorcelé par un irrésistible charme qui nous pousse tôt ou tard à y retourner. C’est pourquoi nous trépignons dans ce maudit aéroport en vue du décollage…Ca se bouscule, ça discute le long du guichet d’embarquement.
A croire que chacun est impatient d’en finir. Et enfin nous prenons place ! Le grand oiseau de fer n’a pas changé d’un pouce depuis le dernier vol. Les hôtesses ne sont toujours pas conformes à l’image que l’on s’en fait et nous font toujours leur numéro de sécurité. Autant dire que ces gestes posés me font doucement rire dans le cas d’un quelconque problème, vu que ce sera la panique à bord. Mais je chasse ces idées négatives de mon esprit et me détend un peu. Une voix nous souhaite alors la bienvenue suivie des informations usuelles sur la durée du trajet et le port de la ceinture…Et puis soudain le signal est lancé : l’avion démarre, tourne et s’élance sur la piste. Au décollage l’adrénaline est intacte même si j’observe quelques visages crispés…

De mon hublot je contemple le ciel et la mer de nuages ; je songe à cette immense étendue que nous survolons. C’est prodigieux cette faculté d’aller d’un point à un autre par l’espace aérien, d’emprunter ces courants suspendus dans le vide. Quand tout à coup la civilisation renaît. Au début, il ne s’agit que d’une petite tâche tout au plus qui progressivement s’étend sur des kilomètres. Et là devant moi se dessine Montréal. Vu du ciel, la ville est une succession de lignes et de bâtiments disposés en harmonie. Cela me fait d’ailleurs penser à une grosse fourmilière en activité constante sauf qu’il y a des lumières et des petites tâches mouvantes (les voitures)…A l’annonce de la descente chacun s’agite un peu et retourne à sa place. Je remonte ma montre pour cause de décalage (6h) et pousse un long soupir. Ca y est nous sommes enfin de retour dans la province. Un sentiment de félicité accompagne donc l’arrivée tant je suis heureux d’être ici. Cet ici je le conçois pour l’heure comme une bouffée d’oxygène, une belle parenthèse dans ma vie de français. C’est pourquoi, nous ne tardons pas à prendre la sortie munie de nos bagages. Une fois de plus, l’hôtel passe avant la ballade, histoire de s’installer. Mais cela ne nous empêche pas de contempler la ville, du haut de notre chambre…

-Montréal :
Le lendemain, nous profitons de notre matinée pour reprendre nos marques en arpentant les rues. En été, le temps est au beau fixe et donne un autre aspect à Montréal. La luminosité frappe les hautes tours de verres qui scintillent à son contact. Quant aux terrasses, elles sont littéralement prises d’assaut par la foule. Tout à porte à croire que le montréalais est un adepte farouche de la détente au soleil et des tenues légères. Sans doute est-ce un moyen d’oublier le rigoureux hiver et les longs mois de neige. Dans tous les cas on ne va pas se plaindre, il fait aussi bon que dans le Sud de la France. Le magasinage reste notre activité favorite sur la Rue Ste Catherine avec les autres centres d’achats (La Baie, Eaton…). Seulement au lieu de se terrer dans le métro, nous préférons marcher au grand air. Car le simple fait d’être là est déjà énorme. Le second voyage est toujours plus appréciable que le premier dans la mesure où nous connaissons le lieu du séjour. Le sentiment de surprise est passé mais la joie est intacte car on n’a jamais fait le tour d’une si grande ville. Par contre, connaître un peu les grands boulevards simplifient les déplacements. On ne demande plus notre chemin à chaque coin de rue et prenons le temps de flâner dans divers quartiers. C’est comme cela que nous débouchons sur la Place des Arts avec ses célèbres statues blanches. Vous savez ce groupe de personnage qui reflète toutes les expressions humaines. Leurs visages figés semblent plus vrais que nature et nous pousse à vouloir les imiter. Difficile de se caricaturer en mimant la tristesse, la peur, la joie ou la passion. D’ailleurs donner un nom à chaque expression n’est pas non plus facile. Alors après l’observation, on préfère s’éloigner et poursuivre la route…

Un autre jour nous prenons part, dans un grand parc, à une journée gourmande. De petits chapiteaux sont dressés avec plusieurs stands qui proposent des spécialités mondiales. On y trouve de tout et l’ambiance est conviviale. On s’essaye à des mets inconnus et goûtons un peu de tout. Quitte à être là autant en profiter jusqu’au bout, non ? Le monde est au rendez-vous et je remarque que le métissage culturel est bien présent. Le vent charrie des accents différents allant du québécois au français en passant par le belge et l’oriental. Il n’y a pas de discrimination et chacun passe une bonne journée…
Quelques jours passés à Montréal et il faut déjà songer au départ ; poursuivre notre expédition vers Québec pour partir à l’aventure. Pour mieux se déplacer, nous optons pour un véhicule familial : un Dodge Caravan. En France c’est l’équivalent d’un Renault Espace ou un truc dans le genre. C’est gros mais confortable avec plein de place. Et là les ennuis commencent…Je dis ennui car conduire un « char » n’est pas la même chose que de rouler avec une voiture ! D’abord, il y a le souci des vitesses : boîte automatique, inutile de chercher à passer la première puis la seconde et tout le reste. Il suffit de positionner la manette sur le devant pour avancer et sur l’arrière pour reculer (oui je sais c’est très simplifié). Les pédales sont sensiblement les mêmes heureusement. Rassuré, nous partons à l’assaut de la rue et là surprise les feux ne sont pas placés au même endroit qu’en France. Forcément c’est un peu la panique car mon père ne sait pas où et quand il doit s’arrêter. Cela donne lieu à des coups de klaxon qui manifestement prouve que l’on n’est pas où il faudrait. Et puis on comprend l’astuce : le feu est loin pour nous permettre de mieux le voir donc il faut s’arrêter avant et non dessous. C’est si logique et plus pratique que l’on paraît un brin stupide. Mais bon aucun accident n’est à déplorer c’est l’essentiel. Une fois la maîtrise du Dodge et l’orientation en mains, nous pouvons chercher la sortie de Montréal. Il nous faut emprunter le pont Jacques Cartier pour la quitter. Et oui on parle de l’île de Montréal comme de New York aux States (je l’ignorais en 97). Il faut donc traverser un immense pont au-dessus du St Laurent…

L’autoroute est une ligne droite continue. Un peu comme dans les jeux pour bébé où la petite auto traverse une longue et interminable route. Là c’est pareil à ce détail près que c’est la réalité. La vitesse est limitée à 90/100 Km/h et il n’est pas question de dépasser. Des panneaux nous indiquent l’omniprésence d’une surveillance aérienne. Est-ce pour nous effrayer ou véritablement le cas, nous préférons laisser la réponse en suspend. Dans tous les cas, faire Montréal-Québec est assez reposant car aucun péage ne nous rançonne tous les 10km. Il suffit juste de se laisser porter jusqu’à découvrir un panneau 250km plus loin avec le nom de notre destination.

– Québec : A notre arrivée, nous sommes saisis par le contraste entre la Nouvelle et la Vieille ville. D’un côté, c’est la modernité avec une configuration quasi géométrique et de l’autre des petites rues pavées avec une ambiance de village. Quand je dis village ce n’est pas péjoratif, c’est plutôt dans le genre convivial, chaleureux. Et puis le Vieux Québec est chargé d’histoire en comparaison au nouveau qui est beaucoup plus récent. Une imposante statue rend hommage au fondateur de la ville, Samuel de Champlain, et accueille le visiteur de passage. Mais le plus impressionnant reste le Château Frontenac, perché sur les hauteurs et qui domine tout. Je me demande bien comment on a pu construire un bâtiment si haut, fortifié à sa base et qui s’élance dans le ciel. C’est tout simplement prodigieux et chacun doit s’extasier en le voyant. Curieux, nous faisons un tour dans son musée pour connaître plus de détails sur le lieu. Après la pause culturel, vient toujours celle du déjeuner. Nous trouvons rapidement une rue entière bordée de restaurants. Sur leur seuil se placent des serveurs qui nous ventent les mérites de leurs cartes. Ce contact est dès plus sympathique car il nous montre tout leur talent oratoire pour attirer les clients. Une fois encore il y a l’embarras du choix au niveau de la nourriture. Cela va du steak house au plus traditionnel en passant par la brasserie. Par contre un conseil n’oublier pas le pourboire car c’est capital. Nous avons eu droit à un topo sur le sujet : le salaire du serveur comprend cette somme là donc aucun rapport avec la France…

Le vieux Québec est donc une ville étonnante. A proximité du château se trouve une grande promenade face au St Laurent. Sa structure est en bois et nous offre une vue imprenable sur l’autre rive. Cela vaut vraiment le coup d’œil. Et que dire des artistes de rue qui pour quelques dollars croquent votre visage ou cette boutique de Noël ouverte toute l’année. J’allais oublier le funiculaire qui permet d’avoir une vue panoramique et de visiter des endroits plus en hauteur. Seulement pour l’heure je ne sais pas ce que l’on y trouve car il était en panne lors de notre venue. Non décidément cette ville est dès plus plaisante. Il doit sans doute y faire bon vivre si l’on considère tous ces aspects. Car si Montréal flirte en permanence avec le gigantisme, Québec semble avoir deux facettes. D’un côté nous trouvons un lieu moderne comparable à une métropole classique (le Nouveau) et de l’autre un endroit à échelle réduit, beaucoup plus intimiste (le Vieux)…En séjournant en chambre d’hôte (Bed and Breakfast), nous avons fait l’expérience du local. Et je dois avouer que loger chez l’habitant est le meilleur moyen d’apprendre la culture québécoise. Cette escapade nous a donc permis de compléter notre connaissance sur la belle province. Mais comme toute bonne chose a une fin, il fallait déjà songer à la prochaine étape de notre excursion…

-Les Laurentides :
Le Dodge reprend le chemin de l’autoroute pour suivre un nouveau cap : les Laurentides. On ne sait vraiment pas à quoi s’attendre de cet endroit dont nous ne connaissons que le nom. D’après nos infos, on délaisse l’agitation des villes pour être plus proche de la nature. Alors forcément, je m’attends à découvrir la mythique cabane au canada en plein milieu de la forêt. Un de mes clichés favoris qui consistent à réduire tout un peuple à un hameau de bois. Comme si les québécois vivaient encore comme leurs ancêtres amérindiens de chasse et de cueillette. Et pourquoi pas avec des peaux de bêtes tant qu’on y est ! Non vraiment il faut que j’actualise ma vision des choses, nous sommes au XXIème siècle. J’imagine donc que la région est civilisée et que l’homme vit en harmonie avec la nature (c’est déjà mieux)…Quelques centaines de kilomètres plus tard, nous voici dans les Laurentides. Première impression : il n’y a pas vraiment de similitude avec les grandes métropoles. Oubliés les buildings et autres centres d’achats, ici les habitations se fondent dans le paysage. Il n’est pas question de défigurer quoique ce soit. L’homme est considéré dès lors comme un simple locataire dont on tolère la présence. Notre lieu de résidence se trouve à proximité de Mont Tremblant dans un complexe de vacances. C’est un peu le genre VVF mais en beaucoup mieux. Un vrai décor de carte postale avec un lac, de la verdure et tout ce que l’on peut rêver. Je sens que ce petit séjour va nous laisser un souvenir impérissable. Un petit studio est mis à notre disposition avec tout le confort nécessaire (cuisine, chambre avec mezzanine…). En faisant le tour du propriétaire nous allons de surprise en surprise : une salle commune avec billard et cheminée, une annexe avec piscine et sauna.
Que demander de plus ? Rien si ce n’est peut être trouver des jeunes de notre âge avec qui discuter. Côtoyer par exemple des québécois et non pas des français. Pouvoir enfin découvrir cette culture et cet accent chantant. Aussitôt dit, aussitôt fait, nous ne tarderons pas à nous lier d’amitié avec un petit groupe. Les parents vaquent à leurs occupations pendant que nous profitons un maximum de notre liberté…En Eté, l’eau du lac reste un peu froide, donc nous empruntons un pédalo pour le traverser. Vu sa dimension c’est plus pratique et beaucoup moins fatiguant. De l’autre côté un petit îlot avec de la végétation nous permet de jouer aux explorateurs. Chacun s’amuse comme il peut, non ? Bref, vous l’aurez compris nos journées sont bien remplies. Et le soir nous retrouvons la famille pour narrer nos exploits. Cette escapade dans les Laurentides est un vrai bonheur. Une occasion inespérée de découvrir une autre facette du Québec. Même les animaux sont différents ici. Je parle plus précisément des écureuils que nous tentons désespérément d’apprivoiser. Ils sont bruns, un peu plus joufflus qu’à Montréal et ont deux traits blancs sur le dos. Je les rebaptise les Tic et Tac en hommage aux personnages de Disney…

Quand je regarde les photos de l’époque, une foule de détails me reviennent en mémoire. Ainsi peu avant notre départ, nous avons fait une soirée en plein air avec un grand feu de camp. Pour ce moment tous les résidants du complexe étaient réunis afin de se rencontrer et griller des chamalos. La méthode consiste à prendre un morceau de bois et de fixer la friandise à l’extrémité pour la chauffer. C’est excellent au goût malgré l’apport en sucre, donc à consommer avec modération…Niveau excursion nous avons visité les environs de Mont Tremblant et de St Jovite, histoire d’avoir un aperçu de la région. On a pu voir le tracé des pistes de ski et la présence de télésièges, signe d’une importante activité l’hiver. Mais malheureusement, notre cour séjour ne nous a pas permis de tout découvrir…
Le retour de la pluie marque la fin de notre escale. Il est temps de repartir sur Montréal et d’envisager le retour en France. C’est difficile après tous ces souvenirs partagés, tous ces instants à s’émerveiller. Pourtant, il faut se rendre à l’évidence, les vacances touchent à leur fin. Ainsi, nous disons au revoir aux Laurentides en espérant y revenir. Les bagages chargés, le Dodge nous conduit vers la grande ville. Adieu les grands espaces et les étendues vertes, bonjour la modernité…Quelques jours plus tard, la boucle s’achève. Nous sommes de nouveau à l’aéroport à attendre notre vol. Dans quelques minutes, je quitterai le Québec et le survolerai. Alors forcément, il y a un pincement au cœur. Néanmoins, je conserve dans ma tête tant de bons souvenirs qu’il ne faut pas être triste. Les clichés seront là pour prolonger le rêve et me faire sourire à ces beaux jours d’été…Un appel retentit et nous voilà partis. Un chapitre se clôt mais ne se ferme pas, il laisse ouvert la voie à d’autres aventures !! TOM

L’été 97 marque la fin d’une escale mais pas celle du voyage. Un hiver se profile, un retour est prévu…

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Episode 2 : Installation, Récit d’un résident du Québec

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Trouver un appartement sur Montréal c’est comme chercher une aiguille dans une motte de foin ; à savoir difficile. Difficile non pas parce qu’il n’y en a pas assez mais trop. Dans la presse, sur le net, à la télévision, les annonces envahissent tout ; à tel point que cela nous donne l’impression que la ville est à vendre. Les gens ne semblent pas tenir en place et changer de logement comme de chemise. C’est pourquoi le marché est aussi saturé. Ainsi dans la jungle des logis, je recherche activement un nid confortable dans lequel se poser. Et c’est à ce moment là que tout commence…

Lecture, visionnage, découpage, téléphonage et prospectage sont les diverses étapes de mes journées. Le premier contact est souvent maladroit et ensuite cela devient une mécanique. Le but : être rapide mais efficace avant le 1er septembre. De ce fait je sillonne les quatre coins de la ville pour trouver la perle rare. La plupart du temps, les apparts sont pas trop mal avec un défaut majeur : la taille des pièces. Il y a un certain décalage entre la cuisine, les chambres et surtout le salon/salle à manger. Et d’après vous quelle pièce est la plus grande ? Je vous le donne en mille la Cuisine. A croire que les québécois vivent davantage près de leur frigo que de leur foyer. Bref, il me faut démêler ce nœud et préciser systématiquement mes exigences. Autre souci et pas dès moindre : le système métrique. Exit les mètres carrés, on parle en pieds et en pouces. Par chance les proprios en ont l’habitude et me donnent généralement la conversion…Quelques visites plus tard me voilà donc avec quelques touches qui seront décisives, si tout va bien, à la fin de la semaine.

En marge de cela, j’ai une anecdote à vous raconter, tout droit inspirée d’Astérix et Obélix, elle concerne ma carte étudiante. Nous connaissons tous (ou presque) l’épisode dans lequel les célèbres gaulois vont de bureau en bureau à la quête d’un papier (si je me souviens bien c’est la BD sur les Jeux Olympiques). Bon et bien j’ai vécu le même scénario. A Montréal les facs sont tellement grandes qu’elles se fragmentent en quatre ou cinq pavillons. Et pour se retrouver c’est un vrai labyrinthe.

1er étape : décrypter le panneau d’affichage
Il y a des numéros, des lettres qui s’entremêlent et l’on n’ y comprend rien. Résultat 9 fois sur 10 on est obligé de solliciter l’aide de quelqu’un pour trouver son chemin.

2nd étape: Trouver son chemin
Et bien oui ledit chemin s’apparente à un dédale de couloirs et d’étages ou il est très facile de se perdre. Surtout quand on vous explique de prendre « la première à droite, puis descendre l’escalator, continuer tout droit et à gauche… »A ce moment précis j’ai envie de crier STOPPP!!!! et de sortir mon magnéto pour enregistrer l’itinéraire. Au lieu de cela je harcèle la moindre personne qui passe à ma portée.

3ème étape : Chercher le bon service
Une fois entrée dans le bon bâtiment, à savoir le Registrariat, il faut tomber sur le bon service. Et là comme chez le poissonnier il faut prendre un ticket. Ticket qui sert de passe pour s’entendre dire : « Désolé ce n’est pas ici pour la carte étudiante, il faut que vous descendiez au sous-sol. » Ok et c’est quelle direction ?

4ème étape : Arrivée à bon port mais…
Un escalier plus tard on se retrouve enfin au bon service et devant la bonne personne. Soulagé d’être enfin arrivé à bon port, je peux enfin songer à me détendre. Pas si sûr, on m’annonce qu’une faute de frappe a été commise dans l’orthographe de mon nom. Sur quoi elle ajoute, il va falloir que vous reveniez car ce n’est pas mon service qui s’occupe de ces corrections. QUOI ?!? Tu vas pas me dire que tu n’es pas foutu de rajouter un P sans en référer à quiconque ? En plus, je vois son moniteur et le curseur clignote juste à côté du M. Non impossible. Et là petit rire nerveux et légère perte de patience…Elle me sort malgré tout ma carte (avec faute) après avoir numérisé ma photo (faut voir la tête que je tire) et prend mes coordonnées pour me rappeler ! Et avec un sourire triomphant elle conclura : « au fait la semaine prochaine, nous ne serons pas ici mais dans un autre bâtiment etc… » En la regardant, j’ai une pulsion de violence et une soudaine envie de projeter son corps contre un mur. Mais je n’en ferai rien…

Bilan : Mitigé
Je suis désormais un familier des couloirs de l’UQAM et de ses pavillons mais dispose d’une carte étudiante erroné… (texte tronqué)

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