Le gouvernement du Canada confirme un nouveau resserrement dans l’accueil des étudiants internationaux. Le 25 novembre, Immigration Canada (Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada) a dévoilé ses objectifs de délivrance de permis d’études pour 2026, dans la continuité du plafond imposé depuis 2024 pour freiner la croissance de la population temporaire.
Pour l’année 2026, 408 000 permis d’études devraient être délivrés :
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- 155 000 nouveaux permis
- 253 000 prolongations pour les étudiants déjà au pays ou de retour au Canada
Il s’agit d’une baisse de 7 % par rapport à 2025 (437 000 permis) et de 16 % par rapport à 2024 (485 000 permis), confirmant une tendance à la baisse amorcée il y a maintenant trois ans.
Cet article est une traduction et une adaptation d’un texte publié par CTV News.
Un plafonnement jugé nécessaire… mais incomplet
Pour Mario Bellissimo, spécialiste certifié en citoyenneté et droit de l’immigration, la réduction du nombre de permis peut aider à désengorger les délais de traitement, mais elle ne suffit pas à créer un système réellement efficace.
« Un chiffre global, à lui seul, n’est pas utile. Il faut une synergie beaucoup plus complexe », affirme-t-il.
Selon lui, les objectifs annuels devraient être établis en fonction de la capacité réelle du Canada à offrir du logement, des soins de santé et des services sociaux aux résidents temporaires. Il plaide aussi pour un arrimage plus direct entre l’admission d’étudiants et les besoins réels du marché du travail, à court et à long terme.
Nouvelles exemptions dès 2026
D’importants changements entreront en vigueur à compter du 1er janvier 2026. Les étudiants à la maîtrise et au doctorat inscrits dans un établissement d’enseignement désigné public (EED) seront désormais exemptés de la lettre d’attestation provinciale ou territoriale (PAL/TAL).
D’autres exemptions toucheront également :
- Les élèves de la maternelle à la 12e année
- Les titulaires d’un permis d’études existant retournant dans le même EED
- Certaines cohortes vulnérables
Ces assouplissements visent à attirer les « meilleurs talents », selon le rapport fédéral, afin de soutenir les objectifs économiques et sociaux du pays.
Un risque de décalage entre diplômes et emplois
Malgré cette simplification pour les étudiants diplômés, Mario Bellissimo demeure prudent :
« Le nombre d’admissions doit être lié aux opportunités réelles sur le terrain, sinon les personnes hautement qualifiées ne s’installeront pas au Canada. »
Il craint un déséquilibre entre l’offre de formation et la demande du marché du travail, surtout dans le contexte économique actuel.
Répartition des permis non diplômés par province
Pour les étudiants internationaux non diplômés, 180 000 permis soumis à PAL/TAL seront délivrés en 2026. La répartition provinciale prévoit :
- Ontario : 70 074 permis
- Québec : 39 474 permis
- Colombie-Britannique : 24 786 permis
- Alberta : 21 582 permis
- Autres provinces : entre 774 et 6 534 permis
- Les trois territoires : moins de 200 permis chacun
Vers un nouveau modèle de sélection?
Le cabinet de Mario Bellissimo propose une refonte complète du système, basée sur un modèle de déclaration d’intérêt, semblable à celui utilisé pour certains programmes d’immigration économique.
« C’est un système transparent. Les gens savent à quoi s’attendre, et l’État choisit précisément le nombre de candidats par catégorie qu’il souhaite inviter. »
À quoi s’attendre pour les candidats en 2026
Les candidats internationaux doivent s’attendre à un processus plus compétitif dès l’an prochain.
« Il y aura certainement moins d’opportunités », prévient M. Bellissimo, soulignant aussi le rôle croissant de la technologie et de l’intelligence artificielle dans le traitement des demandes.
Du côté des frais de scolarité, rien ne garantit une baisse malgré la réduction du nombre d’étudiants autorisés. Selon l’expert, tout dépendra du niveau de dépendance financière des établissements envers les revenus générés par les étudiants étrangers.
Source : Noovo
Crédit photo : Immigrer.com, Université McGill, Montréal, Québec



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