Depuis une décennie, le marché du travail québécois a profondément changé. Une étude récente de l’Institut de la statistique du Québec révèle que le principal bassin de main-d’œuvre, celui des 15 à 64 ans, a fondu de 234 000 personnes disponibles pour travailler entre 2014 et 2024, malgré une hausse démographique dans cette tranche d’âge.
Un marché de l’emploi resserré
« Le marché n’est plus du tout ce qu’il était il y a dix ans », constate Simon Savard, économiste principal et directeur adjoint de l’Institut du Québec.
Le taux de chômage est passé de 7,9 % en 2014 à 5,6 % en 2024. Moins de chômeurs, moins de travailleurs involontairement à temps partiel et moins de personnes en marge du marché expliquent ce resserrement. La période 2015-2019, marquée par une forte croissance économique et des départs massifs à la retraite, a accentué cette tendance.
🎓 Recevez infos exclusives + accès aux webinaires Q&R

Abonnez-vous pour recevoir chaque semaine :
- Les dernières nouvelles sur l’immigration au Canada
- Des invitations à nos webinaires (questions/réponses en direct)
- Des outils pratiques pour réussir votre projet d’installation
Plus d’emplois, moins de disponibilités
Le nombre de personnes âgées de 15 à 64 ans est passé de 5,4 à 5,6 millions, et le Québec a gagné 445 000 emplois sur la même période. En 2014, 12 % de cette population était disponible sans emploi ; en 2024, cette proportion est tombée à 6,9 %.
Ce taux est le plus bas au Canada, comparé à 10 % en Ontario et en Alberta, et à 8,8 % en Colombie-Britannique.
Un contexte économique paradoxal
Cette rareté relative de main-d’œuvre explique pourquoi, même dans un climat économique fragilisé par les tensions commerciales, le marché de l’emploi québécois demeure solide. Les employeurs hésitent à procéder à des mises à pied et privilégient plutôt la réduction des heures de travail.
Conséquence : une hausse récente du nombre de personnes qui travaillent à temps partiel tout en souhaitant occuper un poste à temps plein. Près de 37 800 Québécois sont dans cette situation, soit 10 800 de plus qu’il y a un an.
Adapter le discours économique
Pour l’Institut de la statistique, il est temps de réviser un discours économique encore largement axé sur la création d’emplois. Les besoins des entreprises et des travailleurs ne sont plus ceux d’il y a dix ans : le véritable enjeu n’est plus la quantité d’emplois, mais la capacité à attirer, retenir et optimiser la main-d’œuvre disponible dans un bassin qui se rétrécit inexorablement.
Source : La Presse
Crédit photo : Immigrer.com, la rue Bernard, Outremont, Québec
Leave a comment