Alors que le gouvernement du Québec avait décidé de suspendre il y a quelques jours les services dans les garderies subventionnées (CPE au Québec) à des centaines d’enfants dont les parents sont immigrants, celui-ci revient sur sa décision pour les enfants déjà admis dans un service de garde québécois.
Pour l’instant, des centaines de familles immigrantes au Québec peuvent souffler : leurs enfants ne seront pas expulsés des centres de la petite enfance (CPE) et garderies subventionnées. Le ministère de la Famille (MFA) a envoyé vendredi un courriel à tous les services de garde, leur demandant de cesser d’appliquer la directive controversée qui forçait l’exclusion des enfants de parents détenteurs de permis de travail ouverts.
Cette volte-face survient moins de trois semaines après que Québec a ordonné, le 9 juillet, de mettre fin à ces places à contribution réduite de 9,35 $ par jour. Cette décision avait semé la panique dans les garderies et l’angoisse chez de nombreux parents immigrants, dont certains avaient déjà dû retirer leurs enfants.
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Un règlement ancien, des directives contradictoires
Selon l’interprétation du gouvernement, les travailleurs étrangers avec un permis de travail ouvert n’ont pas droit à une place subventionnée, une règle datant de plus de 20 ans. Pourtant, des directives récentes du MFA semblaient indiquer l’inverse, créant une grande confusion dans le réseau.
Cette semaine, des parents d’enfants français et ukrainiens à Montréal ont mis en demeure le ministère, craignant de perdre leur service de garde. Le MFA reconnaît désormais qu’il doit « recueillir les faits et analyser la situation », promettant des précisions dans les prochaines semaines.
Statut quo pour les enfants déjà admis
Cependant, la ministre de la Famille, Suzanne Roy, a confirmé que le règlement reste en vigueur pour les nouvelles admissions : les parents titulaires de permis ouverts ne devraient donc pas obtenir de nouvelles places. Toutefois, les enfants déjà admis pourront rester dans leur milieu de garde jusqu’à ce que l’analyse soit complétée.
Vives réactions de l’opposition
Cette gestion en dents de scie a déclenché de vives critiques dans l’opposition à l’assemblée nationale du Québec.
« C’est ça un gouvernement brouillon. Aucune clarté, aucune compassion. Juste du stress inutile pour des familles », a dénoncé la libérale Jennifer Maccarone, porte-parole de l’opposition officielle pour la famille.
Même son de cloche pour Guillaume Cliche-Rivard de Québec solidaire, qui craint un simple report du problème : « J’espère que la CAQ n’essaie pas d’acheter du temps. On ne peut pas revivre un tel psychodrame une seconde fois. »
Un enjeu d’intégration
Pour plusieurs acteurs du milieu, la controverse va à l’encontre de la mission des CPE.
« Notre réseau de la petite enfance est un outil exceptionnel pour l’intégration des personnes immigrantes […] les CPE sont la meilleure porte d’entrée pour l’éducation des petits néo-Québécois », a rappelé M. Cliche-Rivard.
Élise Paradis, directrice du Regroupement des centres de la petite enfance de Québec et Chaudière-Appalaches, estime qu’il faudrait revoir les règles afin de garantir l’accès des enfants immigrants aux services éducatifs dès leur jeune âge. Elle s’inquiète aussi pour ceux déjà expulsés ces derniers jours, sans solution immédiate.
Source : Radio-Canada
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