Les chiffres sont sans appel : les inscriptions d’étudiants internationaux dans les universités québécoises connaissent une véritable dégringolade. Dans certains établissements, la baisse dépasse les 50 %, un choc sans précédent qui menace non seulement les finances, mais aussi le rayonnement académique et scientifique du Québec.
Une baisse historique
À l’Université de Sherbrooke, les inscriptions d’étudiants étrangers au premier cycle ont chuté de 58 % en un an. Du jamais vu. Pour la vice-rectrice Isabelle Dionne, les conséquences se chiffreront en centaines de milliers, voire millions de dollars de pertes.
🎓 Recevez infos exclusives + accès aux webinaires Q&R

Abonnez-vous pour recevoir chaque semaine :
- Les dernières nouvelles sur l’immigration au Canada
- Des invitations à nos webinaires (questions/réponses en direct)
- Des outils pratiques pour réussir votre projet d’installation
Même son de cloche à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), où les nouvelles inscriptions venues de l’étranger ont reculé de 44 %, tandis que les demandes d’admission se sont effondrées de plus de 70 %. Or, les étudiants internationaux représentent plus du tiers de la population étudiante de l’établissement.
À l’Université de Montréal, la chute est tout aussi alarmante : 31 % de moins au premier cycle et 18 % aux cycles supérieurs. Même en pleine pandémie, pareille saignée n’avait pas été observée.
Les nouvelles règles d’immigration pointées du doigt
Pour l’ensemble du réseau universitaire, la cause est claire : le durcissement des politiques d’immigration à Québec comme à Ottawa.
- Depuis février, le gouvernement québécois a instauré un plafond de certificats d’acceptation pour études (CAQ), gelant le nombre de demandes au niveau de 2024.
- Du côté fédéral, Ottawa a annoncé vouloir réduire le nombre de résidents temporaires sur trois ans, ce qui inclut les étudiants. Résultat : 88 000 permis d’études de moins délivrés entre janvier et juin 2025, comparativement à l’an dernier.
Ces restrictions ont envoyé un signal négatif à l’international, estiment les universités. Le Bureau de coopération interuniversitaire (BCI) parle même d’un « climat d’incertitude sans précédent » qui a terni la réputation du Québec.
Des conséquences bien au-delà des finances
Les pertes financières sont une réalité : plusieurs universités adoptent déjà des budgets déficitaires et annoncent des compressions. Mais ce n’est que la pointe de l’iceberg.
Les étudiants étrangers sont au cœur de la recherche et de l’innovation. « La majorité de ceux qui travaillent dans nos laboratoires viennent de l’international. Ils sont essentiels si on veut rester compétitifs en science et technologie », rappelle Geneviève O’Meara, porte-parole de l’Université de Montréal.
Les universités anglophones également frappées
La crise ne se limite pas aux francophones. À Concordia, les demandes d’admission étrangères ont baissé de 37 %, et de 22 % à McGill. Ces universités avaient déjà souffert des hausses de droits de scolarité imposées par Québec pour les étudiants canadiens hors province.
Une contestation qui s’organise
Face à cette chute vertigineuse, les établissements universitaires prévoient de hausser le ton lors des prochaines consultations gouvernementales sur l’immigration. Leur message est clair : les étudiants étrangers ne sont pas un problème, ils font partie de la solution.
Source : La Presse
Leave a comment