Malgré son statut de plaque tournante internationale, l’aéroport Montréal-Trudeau demeure difficile d’accès. Contrairement à d’autres villes comme Amsterdam, Vancouver ou Athènes, où les aéroports sont efficacement reliés par train ou métro directement au cœur des centres urbains, Montréal souffre d’un retard criant en matière de transport collectif et de coordination intermodale. Le seul accès efficace repose encore largement sur la voiture, engendrant embouteillages, stationnements surchargés et retards pour des milliers de voyageurs chaque jour.
Dans ce contexte de saturation chronique, Aéroports de Montréal (ADM) a annoncé cette semaine une série de chantiers majeurs qui s’échelonneront jusqu’en 2035 afin de moderniser les infrastructures, améliorer la fluidité et répondre à l’achalandage croissant — avec 22,5 millions de passagers en 2023 et 6,8 millions attendus rien que pour l’été 2025.
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Un site saturé et des infrastructures dépassées
« Le site de l’aéroport n’a pas été conçu pour recevoir autant d’automobiles. Les débarcadères sont surutilisés, les stationnements sont insuffisants, la congestion est fréquente et ça refoule même jusque sur l’autoroute », a résumé Jérôme Conraud, vice-président adjoint à la stratégie, la gouvernance et la planification aéroportuaire à l’ADM, lors d’un breffage technique mardi matin.
Le constat est sans appel : pour éviter une paralysie complète du réseau routier menant à l’aérogare, ADM entame une série de réaménagements massifs, tout en gardant l’aéroport pleinement opérationnel.
Un calendrier serré de travaux
Parmi les interventions prévues :
- Reconfiguration complète des accès routiers
- Construction d’un nouveau stationnement étagé, situé plus loin
- Démolition de l’actuel stationnement P1 à P3 dès novembre 2025
- Création d’un bassin de rétention d’eau au sud de l’aéroport
- Agrandissement de la salle des bagages et ajout d’une jetée satellite
- Aménagement d’une station du REM d’ici 2027
- Projets connexes jusqu’en 2035
Ces travaux devraient occasionner des ralentissements dès l’été 2025, avec notamment la fermeture de bretelles d’accès au stationnement P4.
Débarcadères express et navettes en renfort
Pour alléger la pression, ADM a mis en place deux débarcadères alternatifs — express Est (près de la 520 et de Côte-de-Liesse) et express Ouest (au stationnement P4) — accessibles par des navettes gratuites roulant sur des voies réservées, qui rejoignent l’aérogare en moins de cinq minutes.
« Si les gens ne suivent pas nos conseils, ça va peut-être représenter un casse-tête à venir à YUL », a averti Anne Marcotte, directrice des relations publiques.
Des mesures de mitigation, mais des limites
Parmi les mesures visant à désengorger le site :
- 40 minutes gratuites dans la plupart des stationnements pour décourager les automobilistes de “tourner en rond” à l’aérogare
- Trois stationnements CellParc pour l’attente prolongée
ADM met aussi l’accent sur l’innovation technologique :
- YUL Express, qui permet de réserver une plage horaire pour le contrôle de sûreté
- Mobile Passport Control, pour les voyageurs vers les États-Unis, offre un passage accéléré aux douanes
- Planificateur de déplacement intelligent, disponible sur yuldirections.admtl.com
- Système virtuel pour taxis et Uber, pour réguler l’entrée des véhicules
ADM recommande fortement de réserver sa place de stationnement à l’avance et d’arriver trois heures avant le départ, peu importe la destination.
Des périodes critiques à prévoir
Malgré les stationnements temporaires, jusqu’à 20 % de la capacité de stationnement totale sera indisponible pendant certaines périodes clés, comme les fêtes de 2025 et la relâche scolaire 2026.
« Pendant les périodes de pointe, il n’y aura peut-être pas assez de stationnements pour tout le monde », a reconnu M. Conraud. La solution à long terme passe donc par le REM, qui connectera directement YUL au centre-ville de Montréal d’ici la fin 2027.
Une transformation sur dix ans
Ces projets s’inscrivent dans une vision de transformation durable. « On entre vraiment dans le nerf de la guerre, où on commence les projets d’investissement majeurs pour améliorer l’expérience des usagers et rendre l’aéroport plus connecté », a résumé M. Conraud.
Mais la route sera longue — et parfois difficile. Les embouteillages de l’été 2023, où des voyageurs ont dû finir leur parcours à pied pour attraper leur vol, pourraient bien se répéter…
Source : Radio-Canada – TVA – La Presse
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