Récit d’un retour en France, ou pourquoi nous avons décidé de partir. - Immigrer.com
mardi , 16 avril 2024
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Récit d’un retour en France, ou pourquoi nous avons décidé de partir.

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De kub222

Bonjour à tous et à toutes,

Je suis venu fréquemment sur ce forum ces trois dernières années et j’ai contribué de temps à autre ces derniers mois. Ce post a pour objet de présenter aux candidats à l’expatriation (et à ceux qui songent à repartir en France) notre témoignage, celui d’un jeune couple qui retourne en France après deux annnées et demies passées au Québec.

Pourquoi sommes-nous venus au Québec ?

Parce que j’ai eu une opportunité d’emploi temporaire (2 ans) pour un employeur français installé au Québec (Volontariat international). Ma conjointe a décidé de me suivre et nous nous sommes installés dans la froidure de l’hiver 2005 dans la belle région de la capitale nationale.

Comment se sont passés nos premiers mois au Québec ?

Pour ma part ce fut très simple puisque je n’ai eu qu’à faire les démarches administratives habituelles pour un expat (et encore, j’avais pas à m’inscrire au NAS et à la RAMQ vu mon statut). Pour ma blonde, ce fut plus compliqué, puisqu’il lui fallait trouver un emploi. Elle est arrivée à trouver quelque chose contre toute attente dans sa branche au bout de 3 mois environ après plusieurs petits boulots (Cirque du soleil, vendeuse…) et diverses expériences de bénévolats. De là, tout roule particulièrement bien jusqu’à la fin de mon contrat. Nos emplois nous plaisent bp et nous profitons de nos temps libres pour partir à la découverte du Québec en long en large et en travers (bp de déplacements pour le boulot aussi). Le rythme de vie de Québec, sa tranquillité (après avoir vécu à Paris quelques temps en tant que non parisien, quel bonheur!) nous conviennt parfaitement.

Le tournant – février 2007

A cette période, je termine mon contrat. Je ne peux rester dans la même boite sous le même statut, ce que je savais depuis le début. Par ailleurs, pour des raisons un peu longues à expliquer ici, je ne peux rester dans la même boîte même avec un statut local. Cependant, compte tenu de la réussite de ma blonde dans son entreprise, on décide de poursuivre l’aventure. De là, en plus de la demande de visa temporaire (grosse galère) on se tape toutes les démarches qu’on n’avait pas faites en arrivant (NAS, RAMQ) et je me retrouve à mon tour dans la peau du chercheur d’emploi.

Depuis février, la galère

A partir de ce moment tout se complique. Mon statut de résident temporaire me bloque l’accès aux jobs qui m’intéressent et/ou me correspondent. Les employeurs hésitent à faire confiance à des personnes qui n’ont pas la résidence permanente (ce qui a déjà été dit et redit sur ce forum, je n’y reviens pas). J’explique aux employeurs potentiels que ma demande de résidence est prête (la montre même à une occasion), que ma présence au Québec depuis deux ans atteste de mon attachement au Québec, mais que je n’engagerai pas des frais astronomiques pour des queues de prune (enfin avec un peu plus de diplomatie, ça va de soi:-)) Tout ceci n’émeut personne et ma galère se poursuit. La ville de Québec étant un petit bassin, celà n’aide en rien ma cause mais notre permis temporaire est ainsi fait que ce ne peut être que Québec. Je passe des coups de fil, je provoque des entretiens, j’active le réseau constitué depuis deux ans (mais bon, ils ne peuvent pas faire de miracles et créer des postes ex nihilo non plus). Bref, c’est un investissement sur tous les fronts mais sans succès.

En mai, décision prise, on part

Considérant que nous sommes jeunes, bien formés, ambitieux, en quête d’une stabilité (les enfants…bientôt), avec un mariage à court terme, nous décidons d’avancer notre retour en France (prévu de longue date pour le mariage) et de nous en retourner en France. Ma blonde passe des appels en France, moi aussi + nous répondons à des offres d’emplois. Moralité, elle a déjà un job qui l’attend à son retour (salaire x2 par rapport à celui qu’elle avait au Québec et x1,5 par rapport à ce qu’elle touchait avant en France : vive l’expérience internationale!) et moi j’ai plusieurs d’entretiens (je rentre un peu avant elle pour les passer).

Moralité de l’histoire

Retour à la case départ avec une installation prévue en région parisienne d’où nous étions partis en 2005. Nous avons vécu une belle expérience ici, que ces derniers mois plus difficiles ne nous feront pas oublier mais avec le sentiment que le Québec a échoué. Echoué à garder un couple d’immigrant volontaire, en âge de faire des enfants. Enfin, ce sont des grands mots, car nous sommes bien conscients que nous ne sommes pas indispensables. Mais reste que nous étions une cible intéressante… Nous avons le sentiment que nous avons bp appris de ces deux années et demies au Québec, professionnellement et surtout humainement. Je confirme que les Québécois sont bp plus faciles à vivre que les Français au travail à tout le moins, ce qui rend les 40 h et plus passées sur son lieu de travail d’autant plus agréables. L’organisation du travail est un modèle. L’inexistence d’élites de fait, le moindre respect des hiérarchies, tout celà est très positif.

Conseils aux futurs immigrants

Attention emploi! C’est le plus important des challenges. Ma blonde a eu de la chance de trouver si vite et j’ai eu moins de chance, même avec une expérience “semi-québécoise en poche. Certaines formations ne sont pas du tout reconnues ici (droit, administration publique et métiers connexes pour parler de ce que je connais) et, contrairement à une image d’Epinal, les employeurs québécois n’engageront que dans des cas tout à fait exceptionnels des personnes qui n’ont pas le profil d’un emploi (celà est moins vrai pour les jobines mais qui veut vendre des aspirateurs toute sa vie sauf le respect que je dois aux vendeurs d’aspirateurs professionnels?).

Attention solitude! Je n’en ai pas parlé dans mon message car ce n’est pas une motivation directe de notre départ mais il faut avoir les reins solides pour supporter ce que j’appellerais la solitude de l’immigrant. On peut supporter l’éloignement, le ‘choc culturel’ tout en ressentant vivement le manque de lien social. J’ai trouvé qu’il était très difficile de se faire des amis québécois (c’est à dire plus que des connaissances approfondies).

Mon interrogation, le jeu en vaut-il la chandelle?

Le processus d’immigration vers le Québec est une démarche à la fois lourde et couteuse. Nous avons eu la chance de repousser cette demande tout en occupant des emplois intéressants sur des visas temporaires. Je pense que c’est l’idéal pour se faire une vraie idée du pays. En définitive, et au-delà de mon échec personnel dans ma recherche d’emploi (il est vrai que je ne suis pas très patient mais je ne crois pas avoir plus de temps à perdre), je me demande si immigrer ici en vaut vraiment la peine. Les salaires sont quand même nettement plus bas qu’en France en moyenne pour une précarité d’emploi plus importante. Les structures sont souvent fragiles et n’ont pas les moyens d’être véritablement professionnelles dans leurs méthodes (PME notamment). Comme toujours, tout dépend des profils (entrepreneurs bienvenus!). Ceux qui n’ont rien à perdre en France ont aussi toutes leurs chances de trouver mieux. Mais pour les autres, je suis très très sceptique. Ce qui a contribué à ce choix que d’aucuns trouveront rapides, c’est aussi la perspective d’avoir des enfants et de vieillir ici. Sur ces deux points, qui aura regardé de plus près les problématiques de l’éducation et de la santé au Québec doit profondément s’interroger pour savoir si celà correspond à ce qu’il veut pour ses enfants et ses vieux-jours (sans compter les pbs de santé). Désolé de ne pas faire dans la langue de bois relativiste qui voudrait que l’immigrant accepte benoîtement ce qu’il trouve ici comme un modèle respectable. La santé au sens large (maladie, grossesse, retraite, médicaments…) est vraiment un gros point noir.

Conclusion

Le Québec est un pays (hum hum, mais si bientôt :-)) formidable. Paysages grandioses, chaleur humaine, ce ne sont pas que des mythes. Travailler au Québec est très enrichissant et bp plus agréable qu’en France (pour ce que nous en avons connu). Pas de doute, tout le monde devrait passer par ce côté de la flaque pour comprendre ce qu’il manque à la France dans l’organisations des relations de travail et prêcher (dans le désert?;-)) à son retour pour faire évoluer les mentalités!
Je parle d’un retour en France car, comme vous l’aurez compris, je ne suis pas un chaud partisan d’une immigration définitive. Si je m’étais trouvé un job rapidement, nous aurions fait la demande de RP mais nous aurions alors cotisé à la CFE et nous aurions eu le projet de retourner en France dans les 4-5 ans à venir.

Bonne chance et bonne route à tous ceux qui fréquentent ce forum (immigrants, curieux et aspirants aux retours) ! Puisse ce témoignage leur être utile.

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