Selon une enquête de Marketplace de CBC (le réseau anglophone de Radio-Canada), les justifications habituelles de l’industrie télécom canadienne concernant des coûts élevés ne tiennent pas. Même au Canada, certains forfaits sont plus abordables dans certaines provinces par rapport à d’autres.
Rewheel, une entreprise finlandaise spécialisée dans la recherche télécom, révèle que le Canada est parmi les pays où les forfaits mobiles sont les moins abordables. En comparant les coûts par gigaoctet, le Canada est bien plus cher que des pays comme l’Australie, la France ou la Finlande.
Cependant, Antonios Drossos de Rewheel note qu’il y a dix ans, le Canada n’était pas parmi les pays les plus coûteux. Les prix baissent, mais lentement par rapport à d’autres pays. Le CRTC en 2021 a également signalé des prix élevés au Canada, notant une anomalie dans une étude de Telus.
En 2020, le gouvernement fédéral a tenté de réduire ces coûts, mais certains estiment que plus d’efforts sont nécessaires pour alléger les factures des Canadiens.
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M. Drossos évoque également l’impact de la concurrence. Dans des provinces où des concurrents importants existent en dehors des trois grands (Rogers, Bell, Telus), les prix tendent à être plus bas. Par exemple, en Saskatchewan, Sasktel offre une réelle concurrence, et au Manitoba, MTS le faisait jusqu’à son acquisition par Bell en 2017.
Pierre Larouche, un spécialiste en droit de la concurrence, attribue les prix élevés au Canada à un manque de concurrence suffisant. Larouche suggère d’encourager l’arrivée d’un nouveau joueur majeur dans l’industrie.
Quant aux trois grands fournisseurs, ils ont refusé des interviews mais ont commenté par le biais de l’Association canadienne des télécommunications sans fil (ACTS). L’ACTS mentionne que les coûts d’exploitation sont plus élevés au Canada en raison de sa faible densité de population.
Cependant, Ben Klass du Canadian Media Concentration Project note que d’autres pays avec des densités similaires, comme l’Australie, offrent des services plus abordables. Klass suggère que le Canada doit soit favoriser la concurrence, soit légiférer pour réguler l’industrie.
En conclusion, la fusion à venir entre Rogers et Shaw et l’implication du Bureau de la concurrence indiquent que la politique télécom canadienne est à un tournant. Le débat sur la concurrence et l’abordabilité dans le secteur de la téléphonie mobile au Canada est loin d’être terminé.
Source : Radio-Canada
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