Ben voilà, ça fait à peine un mois et 1/2 que je suis ici et c’est difficile de dire si j’ai fait le bon choix ou pas…
Les premières semaines de ton arrivée sont évidemment éprouvantes sur le plan des émotions, j’ai trouvé une première job dans un centre d’appel (5 semaines de formation payée, y a pas pire) loin de mon domaine d’expertise, mais je cours après la “fameuse” expérience canadienne (à CURVEBALL : à propos, t’es ingénieur aussi, tu travailles dans quel domaine?) et une nouvelle vie à réinventer!
Mais après ces premiers jours difficiles, je suis aujourd’hui heureux et fier de moi pour le travail accompli et je commence à retrouver tous les rêves et ambitions auxquels j’avais penser lorsque pour la première fois je me suis dit que c’était là-bas que je voulais vivre!
C’est comme un renouveau, comme si j’étais guidé par une force intérieure encore inconnue, je me sens pousser des ailes.
Des doutes et des périodes plus sombres, vous en aurez, nous sommes des êtres humains et ce sont des réactions naturelles, mais dis-toi que ton plus grand allier c’est ta volonté, c’est elle qui t’as guidé jusqu’ici et elle pourra t’emmener encore bien plus loin!
Ne penses pas trop lors des premiers jours, n’essaies pas de comparer + de 20 ans (heu…ou trente?) de vie en Europe avec quelques semaines au Québec, n’oublies pas que tu démarres une nouvelle vie, ça ne se fait pas en 1 coup de baguette magique!
Vis ton rêve, d’autres voudraient en faire de même et ne pourront jamais avoir cette chance…
Bienvenue au Québec,
Didier.
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Sujet: 2 mois à Montréal…déjà!
De: decibel
13 Décembre 2001
Salut La Gang,
Noël approche et avec lui, le temps du partage !
Voyant des membres de ce forum donner leur impression sur leur expérience canadienne, je me suis dit qu’il fallait que j’apporte aussi ma pierre à l’édifice, alors voici mes premières impressions après un peu plus de 2 mois de présence à Montréal.
Arrivé le 09 octobre dernier, j’avais pas mal bouquiné avant de venir m’installer ici, j’avais aussi et surtout échangé pas mal d’impression avec des immigrants établis ici depuis peu.
Le constat pour moi était assez clair, j’allais en baver et là, je n’ai vraiment pas été déçu…
Je vous brosse le tableau en deux mots : je débarque à Montréal presque un mois après les attentats de New York, l’économie Nord américaine est en pleine crise et, cerise sur le gâteau, mon diplôme d’ingénieur gagné à la sueur de mes neurones ne vaut pas grand chose ici, à vrai dire, légalement rien !
Bref pas trop réjouissant comme tableau, mais qu’importe, je voulais tenter cette expérience unique dans la vie d’un homme et à ce jour, j’ai très peu de regrets (il serait hypocrite de dire qu’on ne regrette pas certaine partie de sa vie laissée en Europe, mais dans sa globalité, l’expérience est enrichissante).
La première leçon que j’ai apprise ici, c’est l’humilité.
La seconde, c’est la fierté.
La troisième, c’est la volonté.
Si c’est trois leçons sont comprises et appliquées, l’intégration ne peut que bien se dérouler.
L’émotion, elle, n’est pas contrôlable.
J’ai eu la volonté de trouver un appartement à un prix abordable dans une ville (Montréal) connaissant la pire crise de logement de ces dernières années et je l’ai trouvé, en une semaine !
Chanceux, peut-être, mais j’en connais d’autres qui ont même réussi à trouver depuis l’Europe, souvent une colocation…
La fierté, c’est mon moteur, c’est ce qui m’a aidé à tenir le coup les premiers jours.
Tout immigrant est émotionellement affecté lorsqu’il arrive ici, poser la question à tous ceux qui ont vécu cette expérience (et il n’est même pas nécessaire de traverser l’atlantique pour ça, posez la question aux nouveaux émigrés de votre quartier, ils vous diront comme c’est dur d’être seul loin de chez soi).
La fierté d’avoir osé entreprendre cette démarche « folle » pour certain, la fierté d’accomplir des choses simples, mais très importantes pour quelqu’un qui a besoin de nouvelles racines, besoin de reconnaissance.
La fierté de réaliser mes projets.
L’humilité enfin.
Ici, tu n’es pas grand chose avant de prouver le contraire et à nouveau, ça ne dépend que de toi.
J’ai trouvé une job en 1 mois, je travaille comme agent dans un centre d’appel !
C’est sûr, ça n’a rien à voir avec ce que je faisais, ni même avec ma formation, mais je gagne ma vie honnêtement et cela ne m’empêche nullement de postuler pour un autre travail qui sera plus en phase avec mes attentes et même si ce n’est pas dans un de mes domaines d’expertise, c’est pas grave, je suis venu vivre ici une nouvelle vie, alors pourquoi pas une nouvelle job.
De nouveau, croyez-vous que je sois chanceux ?
J’ai rencontré un ami français, Loïc il est arrivé le 10 octobre, un jour après moi, on s’était rencontré sur Internet avant notre départ et perdu de vue jusqu’au jour où l’on s’est retrouvé l’un en face de l’autre à signer le même contrat pour la même compagnie…non, je ne suis pas un cas unique.
Aujourd’hui, je me sens bien, ma femme m’a rejoint (à propos, après 3 semaines, elle fait déjà un peu de baby-sitting, son métier c’est le tourisme…), on s’est fait plein d’amis (européens et québécois), les soirées sont longues, les nuits courtes et je me sens pousser des ailes.
Depuis que je suis ici, j’ai retrouvé l’âme d’un enfant de 5 ans qui s’émerveille devant le sapin et qui trépigne d’impatience devant les cadeaux qu’il lui tarde d’ouvrir.
Depuis 2 mois, j’en ouvre un nouveau chaque jour et c’est toujours aussi magique, pourvu que ça ne finisse jamais!
Joyeux Noël à toutes et à tous (bon je sais, je suis un peu en avance),
Didier.
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