Il y a plus de quinze ans, je posais mes valises au Québec, animée par le désir d’offrir à ma famille un avenir riche d’opportunités et d’expériences. Comme beaucoup d’immigrants, mon parcours n’a pas été un long fleuve tranquille : de ma première arrivée avec un statut temporaire, à l’obtention de la résidence permanente, puis de la citoyenneté canadienne, chaque étape a représenté à la fois un défi et une immense fierté.
Le Québec est devenu ma maison. C’est ici que j’ai vu grandir mes enfants, que j’ai tissé des amitiés solides et que j’ai construit une carrière, notamment au sein de Montréal International, où j’ai eu la chance de contribuer à l’attraction de talents venus des quatre coins du monde. Mon rôle me permettait de témoigner chaque jour de la richesse et de la diversité que les immigrants apportent à notre société.
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Ce printemps, comme beaucoup, j’ai été frappée par la réalité des changements politiques et budgétaires : le financement de mon département a été coupé, et j’ai perdu mon emploi. Bien sûr, une telle épreuve n’est jamais simple. Mais elle m’a aussi poussée à réfléchir à la suite, à ce que je pouvais encore apporter à ma communauté.
C’est dans cet esprit que je me suis lancé un nouveau défi : me présenter comme conseillère municipale dans ma ville, où je vis depuis plus de quinze ans. Cet engagement n’est pas un hasard ; il reflète mes valeurs profondes : bienveillance, écoute, respect et engagement.
En parallèle, je mène aussi une recherche d’emploi active, dans un contexte économique où le taux de chômage a récemment augmenté dans le Grand Montréal. Ce double défi n’est pas de tout repos, mais il témoigne de ma volonté d’aller de l’avant. Je suis transparente lors de mes démarches professionnelles : je parle de ma campagne électorale, car je crois qu’elle reflète mon engagement et mon désir sincère de contribuer positivement à la société. Pourtant, je m’interroge : cet engagement citoyen est-il perçu comme un atout ou comme un frein?
À mes yeux, il devrait être vu comme une richesse. Après tout, de nombreuses offres d’emploi insistent sur la recherche de personnes engagées, capables de rassembler et de porter une vision. Je constate chaque jour, lors de mon porte-à-porte, combien les citoyens accueillent mon initiative avec chaleur et encouragements. J’aimerais voir cette même ouverture du côté des employeurs, qui, je l’espère, reconnaîtront dans mon parcours la preuve d’une résilience et d’une détermination à toute épreuve.
Mon parcours est celui d’une immigrante qui a choisi le Québec et qui, pas à pas, s’y est enracinée. Je crois fermement que les immigrants ont un rôle clé à jouer dans le développement de la province : nous étudions, nous travaillons, nous consommons, nous contribuons à la vie culturelle et économique. Et parfois même, nous franchissons le pas de la vie politique.
À travers cette démarche, mon souhait est simple : inspirer d’autres personnes à croire en leur capacité à bâtir un avenir ici, peu importe leur point de départ. L’intégration n’est pas qu’un mot, c’est un chemin fait de résilience, de rencontres et d’engagement.
Si je partage aujourd’hui cette étape de mon parcours, c’est avec humilité mais aussi avec espoir. Le Québec que j’aime est celui qui rassemble, qui valorise la diversité et qui s’enrichit de chaque histoire.
Et c’est ce Québec-là que je veux continuer à servir, à ma façon.
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