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vendredi , 19 septembre 2025
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Gens d’affaire et régions plaident pour les travailleurs étrangers temporaires

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Réunis à Montréal, les représentants des grandes associations patronales, des chambres de commerce et des municipalités du Québec ont lancé un appel pressant au gouvernement fédéral : suspendre immédiatement les restrictions imposées au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) depuis septembre 2024.

« Un marathon les deux jambes dans le plâtre »

L’image a marqué les esprits.
« Les dirigeants de PME sont en train de courir un marathon les deux jambes dans le plâtre à cause de la guerre tarifaire et là, les gouvernements rajoutent des haies en avant d’eux avec des restrictions sur le Programme de travailleurs étrangers temporaires », a lancé François Vincent, vice-président québécois de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

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La conférence de presse réunissait un front commun inédit : la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), le Conseil du patronat (CPQ), l’Association hôtelière du Québec (AHQ) ainsi que les deux grandes unions municipales (UMQ et FQM). Tous demandent non seulement un moratoire sur les restrictions, mais aussi une clause de droits acquis afin que les travailleurs déjà présents puissent renouveler leur permis.

L’enjeu numéro un pour les PME

Pour Véronique Proulx, PDG de la FCCQ, la question est claire : « Les travailleurs étrangers temporaires demeurent la priorité, l’enjeu numéro un, de nos petites et moyennes entreprises à travers le Québec, avant même la guerre tarifaire. »
Elle rappelle que les pénuries de main-d’œuvre touchent « tous les secteurs économiques, dans toutes les régions », et que les besoins vont croître avec le départ à la retraite prévu de 1,4 million de personnes d’ici dix ans. Déjà, 115 000 postes ne trouvent pas preneur.

Selon elle, il est illusoire de croire que la hausse du chômage chez les jeunes puisse combler l’écart. « Les diplômés ne correspondent pas toujours aux postes vacants, et ils ne se trouvent pas dans les régions en pénurie », a-t-elle insisté.

« Ce n’est pas un afflux massif »

Le CPQ dénonce également les discours qui accusent l’immigration de tous les maux.
« Les travailleurs étrangers temporaires représentent seulement 1,5 % de la main-d’œuvre québécoise », rappelle Daye Diallo, vice-président du Conseil. « Ce ne sont pas des foules qui déferlent, mais des gens qui répondent à des besoins très clairs, dans la construction, les services sociaux, mais aussi dans des métiers de pointe comme l’aéronautique ou l’enseignement universitaire. »

Les régions en première ligne

Les impacts se font sentir surtout en dehors de Montréal : environ 80 % des travailleurs étrangers temporaires sont en région.
Au Saguenay, par exemple, une étude de Promotion Saguenay estime déjà à 30 millions $ les pertes liées aux restrictions actuelles.

« La moitié des PME québécoises voient leur production et leurs ventes freinées par la pénurie », alerte François Vincent (FCEI). Selon ses données, 90 % des PME qui emploient des travailleurs étrangers temporaires devront s’en séparer à l’échéance des permis, faute de relève locale. Pire encore, 18 % d’entre elles se disent carrément à risque de fermer.

L’hôtellerie particulièrement touchée

Le secteur hôtelier illustre bien l’ampleur du problème. « Plus du tiers de nos membres rapportent une baisse de la qualité du service et la réduction de certaines offres », explique Véronyque Tremblay, PDG de l’AHQ. « Et le pire est à venir : trois hôteliers sur quatre anticipent de graves conséquences d’ici un an, avec désorganisation des équipes et stress accru. »

Selon elle, huit hôteliers sur dix peinent à recruter localement. Elle souligne aussi que la décision du gouvernement Legault de restreindre l’accueil d’étudiants étrangers a aggravé la situation : « Ces étudiants occupaient souvent les quarts de soir, de nuit ou de fin de semaine que les employeurs n’arrivent plus à combler. »

« La balle est dans le camp d’Ottawa »

Pour les municipalités, la situation est intenable. « Des entreprises doivent refuser des contrats ou réduire leurs quarts de travail ou leur niveau de service, faute de personnel », a affirmé Guillaume Tremblay, maire de Mascouche et président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ).

Le message des associations est clair : « Nous lançons un appel au gouvernement du Canada : écoutez les régions et les municipalités du Québec, reconnaissez les réalités du terrain, agissez ! »

Véronique Proulx ajoute : « Depuis des années, Québec et Ottawa se renvoient la balle. Aujourd’hui, c’est au gouvernement fédéral de trancher et de mettre en place des solutions. »

Une question économique, pas politique

Les représentants reconnaissent que l’immigration est un dossier sensible. Mais pour eux, la logique économique doit primer : « L’immigration, ça ne doit pas être politique. Il faut tenir compte des besoins réels des entreprises et des régions », insiste Mme Proulx.

La veille, Julie White, PDG de Manufacturiers et exportateurs du Québec (absente du regroupement), avait été encore plus directe dans une lettre d’opinion : « Le gouvernement fédéral se défile et se plie aux considérations électoralistes du chef conservateur Pierre Poilievre. »

Source : Noovo

Écrit par
Laurence Nadeau

Originaire de Montréal, Laurence Nadeau, cofondatrice d'immigrer.com, conférencière et aussi auteure de plus d'une dizaine de guides publiés (et mises à jour) en France sur l'installation, le travail et l'immigration au Québec et au Canada aux Éditions L'Express (et L'Étudiant). Auteure de "S'installer et travailler au Québec" aux éditions L'Express.

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