À quelques semaines de la rentrée, 4115 postes d’enseignants demeurent vacants dans les écoles primaires et secondaires du Québec, selon le ministre québécois de l’Éducation Bernard Drainville. Si 96 % des postes sont déjà pourvus – une amélioration par rapport aux années précédentes – syndicats et parents appellent à la prudence, soulignant que la situation reste fragile, notamment pour le personnel de soutien et les professionnels de l’éducation.
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L’an dernier à la même période, 5704 postes étaient encore à combler, contre 8558 en 2023. Le ministre attribue ces progrès à une meilleure organisation du processus d’affectation, exigé avant le 8 août cette année. Toutefois, la proportion d’enseignants non qualifiés demeure préoccupante : environ un sur dix n’aura pas de brevet, bien que la moitié d’entre eux détienne un baccalauréat en lien avec la matière enseignée.
Aussi, les choses vont moins bien sur l’île de Montréal, en particulier au centre de services scolaire de Montréal (CSSDM), où le pourcentage de postes vacants était de 7,3 % en date du 11 août.
Pour pallier la pénurie, le gouvernement du Québec a assoupli les règles d’accès au statut d’enseignant, permettant à des candidats titulaires d’un bac et inscrits à des programmes courts de 30 crédits en pédagogie d’obtenir une autorisation provisoire d’enseigner. Une mesure qui, selon les directions et les parents, entraîne un surcroît de mentorat et de supervision pour les enseignants expérimentés.
Le personnel de soutien, grand absent du portrait
Si les chiffres concernant les enseignants sont connus, le gouvernement n’a pas encore publié de données sur les techniciens en éducation spécialisée, psychoéducateurs et orthophonistes, pourtant jugés essentiels à l’accompagnement des élèves en difficulté. Ces chiffres seront dévoilés à la fin août. Pour Mélanie Laviolette, présidente de la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ), le retard est préoccupant : « On a de plus en plus d’enfants avec des besoins particuliers dans nos classes. Ce personnel-là est indispensable au bon fonctionnement des écoles. »
Budget, incertitudes et critiques
Les syndicats pointent du doigt les restrictions budgétaires imposées en juin, suivies de réinvestissements de dernière minute sous la pression populaire. Plusieurs écoles ont réduit les heures de travail de certains employés de soutien, alimentant l’incertitude. « Est-ce que des gens ont décidé d’aller vers le privé ou de quitter ? On est dans le brouillard », déplore Éric Gingras, président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
Un portrait encore flou
Le ministère promet de mettre à jour ses données chaque semaine. Mais certains experts, comme Geneviève Sirois de la TÉLUQ, s’interrogent sur la fiabilité des chiffres, notant une baisse du nombre total de postes déclarés malgré une hausse continue du nombre d’élèves. Elle appelle à plus de transparence et de précision dans la ventilation des données.
Source : La Presse
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