Depuis juillet, plus de 68 000 personnes ont exprimé leur souhait de s’installer au Québec pour des raisons économiques. Seules 1 038 ont reçu une invitation à déposer une demande de résidence permanente, soit à peine 1,5 %.
Le chiffre secoue les juristes spécialisés et déprime de nombreux travailleurs étrangers qui se retrouvent sans perspectives claires.
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Un entonnoir très serré
Le Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ), désormais unique voie d’accès à la résidence permanente pour des motifs économiques, a remplacé le PEQ (volets diplômés du Québec et travailleurs temporaires) et le Programme régulier des travailleurs qualifiés.
« Du point de vue de nos clients, c’est déprimant », résume Me Yves Martineau, co-vice-président économique de l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration (AQAADI).
Selon lui, la barre des invitations envoyées est « très, très faible », alors même que le Québec a lui-même organisé des missions de recrutement et financé l’arrivée d’étudiants et de travailleurs étrangers.
Des parcours en suspens
C’est le cas d’Audrye-Vanessa Toumegne, infirmière camerounaise recrutée par le gouvernement dans le cadre d’un programme de 65 millions $. Arrivée en 2023, elle a suivi neuf mois de formation, réussi l’examen de l’Ordre et travaille aujourd’hui à Montréal.
Comme des milliers d’autres, elle attend une invitation qui ne vient pas.
« C’est difficile d’avoir un projet de vie… On s’accroche à des espoirs, mais on n’est sûrs de rien », dit-elle.
Son mari dénonce une injustice : leur candidature serait désavantagée par le fait que son emploi est situé à Montréal, une affectation imposée par le recrutement.
Un système de points exigeant
Le PSTQ fonctionne par déclaration d’intérêt dans l’un de ses quatre volets (professions réglementées, talents d’exception, etc.). Les candidats accumulent des points selon l’éducation, l’expérience, le français, l’âge et la région de résidence.
Pour l’instant, seules des personnes déjà installées au Québec et avec plus de 700 points auraient été invitées. Conséquence : plusieurs travailleurs qualifiés envisagent de quitter la province pour d’autres régions du Canada, où l’immigration francophone est davantage encouragée.
« C’est très triste pour les besoins démographiques, économiques et culturels du Québec », déplore Me Martineau.
Prochaines étapes
Le ministère de l’Immigration assure que d’autres invitations seront envoyées « graduellement », dans l’attente des orientations de la prochaine planification pluriannuelle 2026-2029. Les consultations, prévues initialement en septembre, débuteront en octobre.
Le ministre Jean-François Roberge a prévu 11 journées d’auditions, au cours desquelles 86 groupes seront entendus. Reste à voir si le gouvernement choisira d’élargir les portes du PSTQ ou de maintenir son resserrement actuel.
Source : Radio-Canada
Crédit photo : Immigrer.com, rue St-Denis et Rachel sur le Plateau Mont-Royal de Montréal, Québec
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