Récit d’un parrainage

Récits des parrainés

Hani_Jo
9-07 à 21:09
Voilà, je lance le post pour les parrainés et leurs expériences. Je commence au nom de notre petite famille fraichement recomposée sur le même bout de terre.

Mon conjoint, que je connais depuis plus de 3 ans, est arrivé au pays le 15 juin dernier. Après des procédures de parrainage, un peu cahotiques (comme la plus part d’entre vous) nous avons eu la chance de conclure ces procédures en moins de 8 mois… ouf!

Faut dire qu’avant même le début des procédures, nous avions décidé d’éplucher toutes les possibilités concernant notre couple. Vivre au Maroc, au Canada et même aux Émirates Arabes ou mon conjoint travaillait. Après mûres réflexion et diagnostique de problèmes de santé de mon fils, nous avons opté pour le “Ad mare usque ad mare” (d’une mer à l’autre). Après avoir monté tout le dossier, transmis le tout et payé tous les frais inhérents à cette procédures, on envoi tout cela a Mississauga, ville qui doit être connu que par les immigrants et par la catastrophe ferroviaire des années 80.

Pour ceux qui ont suivi notre histoire, vous vous rappelerez que le MICC a perdu nos papiers (mais pas le paiement) que j’ai dû passer une entrevue suite à celle de mon conjoint, bref, quelques embûches à une démarche que nous avions cru plus simple. Nous avons perdu patience, nous avons pleuré, nous nous sommes enragées contre l’administration, les papiers ou encore les délais, mais nous avions un but, celui d’être ensemble, et ce but, personne ne pouvait nous l’enlever car peut importe ou nous devions nous retrouver, on y serait…

Ouf, quelle joie que de recevoir l’appel de l’ambassade, ah oui, j’avais oublié de vous le dire, comme l’ambassade n’arrivait pas à rejoindre mon conjoint au Maroc, c’est à moi qu’ils ont annoncé l’appell. 6h30 un mercredi matin… dring dring, par chance, car habituellement je pars au boulot à cette heure, avec fiston sous le bras…
-Madame D.
– Oui c’est moi, qui parle?
– C’est madame X de l’ambassade de Rabat
– NONNNNNN pas vrai! (et là je pleure, incapable de prononcer une parole )
– Ca va madame?
-Oui, oui, je vais appeler immédiatement mon mari
– Non madame, c’est moi qui doit le faire, attendez qq min et vous pourrez l’appeler

Et voilà, on n’avait plus qu’à préparer notre nouvelle vie familiale. Pour lui, préparer son arrivée ici en finalisant les contrats qu’il avait débuté, préparer ses baggages, ses adieux aux amis et surtout essayer de gagner pour une dernière fois la championnat de karaté du Maroc. Pour mon fils et moi, c’étais de préparer la maison, préparer une nouvelle routine (eh oui) et attendre.

Voilà que le grand jour arrive, après avoir eu la chance de mettre la main sur un billet d’avion à une prix jamais vu, je l’attend… 2 heures de temps car c’est le bordel à P.E.T. (comme d’hab.) Je voulais être seul, car c’étais un moment qui nous appartenait à nous, et à personne d’autre, et en plus, fiston devait être présent à l’école pour les examens. Lorsqu’il apparait derrière la ligne d’arrivée, je ne sais plus ce que je ressentais tellement j’étais excité et heureuse. J’ai sauté dans ses bras et tel que nous nous l’étions promis à Casablanca, je l’ai demandé en mariage. Wow, lui me l’avais demandé à Casablanca et moi à Montréal. Voilà, on ne pouvait pas être plus unis que cela.

Le soir même, on va chercher fiston chez la famille qui attendent avec impatience l’arrivé de l’homme qui me rend heureuse… et lorsqu’on nous voit dans le cadre de la porte.. WAAAAAA tout le monde lui saute dessus… bisous, calin poignées de mains et les neuveux qui crient Tonton I. tu es là!!!!!!!!!! Pas moyen de quitter même si la fatigue nous tiens….

Pendant plusieurs jours, c’est la fête (on en profite pour fêter la St-Jean, son anniversaire, son arrivée…) ensuite commence la course administrative. Par chance que bien avant son arrivé ici, nous avions commencé plusieurs démarches. C’est la valse des permis de conduire, NAS, carte soleil, boulot, CV, immigration, etc.
3 semaines plus tard, fini les vacances pour moi et recherche de contrats pour lui. Eh oui, pas facile de trouver, surtout quand les diplômes obtenus hors québec ne sont pas reconnus… donc avec des contacts, il a réussi à trouver de petits contrats. Eh oui, il devra retourner sur les bancs d’école, pas drôle, mais ça va donner de la crédibilité à son expertise.

Ce qui lui manque en ce moment, sa famille et ses amis, un peu la nourriture, car pour lui, c’est un peu “fade” la bouffe canadienne Ce qu’il aime, c’est sa nouvelle vie de famille, la tranquilité du pays (faut dire que le dernier attentat de Casa, s’est produit sous sa fenêtre) et les possiblités professionnelles qui semble s’ouvrir à lui.

Eh oui, on est déjà dans une routine familiale après un mois de vie commune. On se chicane sur des chaussettes qui traine, on s’amuse à tous les soirs avec fiston à des jeux de société, on se raconte nos journées… bref, on vient de prendre notre air d’aller familiale. C’est génial!!!!!!!!!!!! et je ne vous fait pas part de nos soirées d’amoureux, ça je crois que tous les couples peuvent en parler.

Nos projets? Voyager, acheter une maison, supporter fiston dans son handicap….et si on trouve un associé, on veut ouvrir un hamam mixte à Montréal. Projet qu’on monte depuis 1 an… Une vie remplie de projets, de rêves et surtout d’amour.. Je ne vous dis pas comment fiston et le papa d’adoption s’entendent à merveille, deux fanas de karaté, de jeux et de bonnes blagues….

Maintenant à vous…