Les entreprises québécoises sont-elles réellement plus attentives aux conditions de travail de leurs employés ? Pour répondre à cette question, La Presse a recueilli les témoignages de quatre immigrants originaires de France, de Suisse, d’Allemagne et de Tunisie, aujourd’hui actifs sur le marché du travail québécois. À travers leurs récits, un portrait se dessine : celui d’une culture professionnelle perçue comme plus souple, plus humaine et plus équilibrée que dans plusieurs pays d’origine.
Des horaires qui laissent respirer
La question du temps de travail revient d’emblée dans les témoignages. « Les horaires de travail sont plus souples au Québec », observe Alexis Salmon, originaire de Lille. Plusieurs expats soulignent que la semaine de 35 heures est fréquente, ce qui tranche avec leur expérience passée. Ayant connu des semaines de 43 heures en Suisse, Mathieu Nicolet apprécie aujourd’hui un horaire réduit et une semaine compressée : un changement qui, selon lui, transforme le quotidien. Pour Houssem Trabelsi, travailler « sept heures par jour plutôt que huit ou neuf » permet surtout « de mieux gérer sa vie professionnelle et sa vie personnelle ».
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Le lunch, un moment libre et rassembleur
La pause du midi est également vécue différemment. « On sait qu’on a une heure pour le repas, mais chacun fait comme il l’entend », explique Alexis Salmon. Cette souplesse favorise les échanges informels. « Souvent, on sort manger avec les collègues », ajoute Houssem Trabelsi. Christoph Weferling se souvient que ces sorties lui donnaient « un vrai sentiment d’appartenance », un élément qu’il juge essentiel à l’intégration en milieu de travail.
Des relations plus simples et chaleureuses
Les relations entre collègues sont décrites comme plus naturelles qu’ailleurs. « Le contact avec les gens est plus facile au Québec », note Mathieu Nicolet, qui souligne la facilité à discuter « de n’importe quoi » au bureau. Christoph Weferling remarque pour sa part que les Québécois sont « plus enclins à passer des 5 à 7 avec les collègues après le travail ». Un climat que résume Alexis Salmon en parlant de relations « plus chaleureuses et plus bienveillantes ».
Une hiérarchie moins rigide
Autre différence marquante : le rapport à l’autorité. « Les gestionnaires sont là pour nous aider et nous accompagner », affirme Alexis Salmon, tout en soulignant la grande liberté laissée aux employés. Houssem Trabelsi raconte qu’avec son directeur, « on se réserve du temps pour aller manger ensemble, sans restriction ». Mathieu Nicolet se rappelle encore son étonnement lorsqu’il a rencontré le président de son entreprise dès son deuxième jour : « C’était directement le tutoiement ».
Une organisation du travail plus flexible
Enfin, l’organisation du travail elle-même est perçue comme plus adaptable. Mathieu Nicolet estime que certains modèles européens restent « assez archaïques », notamment en matière de télétravail. Au Québec, Alexis Salmon observe une organisation « très instinctive, tournée vers le besoin du client ». Christoph Weferling souligne quant à lui que la formation continue est « beaucoup plus alignée sur les horaires de travail ». Houssem Trabelsi donne un exemple concret de cette flexibilité : lorsqu’il a évoqué des rénovations à la maison, son chef lui a simplement répondu : « Reste à la maison pour travailler ».
Source : La Presse, Courrier International



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