Le resserrement récent du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) suscite une vive inquiétude dans l’industrie hôtelière québécoise. Déjà fragilisés par une pénurie chronique de main-d’œuvre, plusieurs établissements redoutent désormais de devoir réduire leurs services, voire de fermer leurs portes si aucune mesure corrective n’est apportée.
Une étude qui tire la sonnette d’alarme
Selon une enquête menée par le Conseil québécois des ressources humaines en tourisme (CQRHT) pour l’Association hôtellerie du Québec (AHQ), plus d’un tiers des hôteliers constatent déjà des répercussions tangibles depuis l’entrée en vigueur des nouvelles règles. Parmi les effets observés :
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- ainsi que des retards dans des projets d’investissement pourtant jugés stratégiques.
Ces difficultés se traduisent concrètement par une expérience amoindrie pour les voyageurs, alors que le secteur touristique peine à retrouver sa pleine vitalité après la pandémie.
Des mois à haut risque pour les exploitants
Trois hôteliers sur quatre anticipent que la situation se détériorera rapidement. Ils redoutent notamment :
- une désorganisation des équipes,
- une pression accrue sur les employés en poste,
- et une détérioration de la satisfaction de la clientèle.
Les grands établissements, de même que ceux qui offrent une restauration complète, figurent parmi les plus vulnérables. Leur fonctionnement repose en effet sur une main-d’œuvre nombreuse et diversifiée, qu’il est de plus en plus ardu de recruter localement.
Des postes clés impossibles à combler localement
Les besoins concernent surtout les préposés à l’entretien, les cuisiniers et les réceptionnistes : des rôles essentiels au confort et à l’accueil des visiteurs. Or, près de huit hôteliers sur dix jugent qu’il est quasi impossible de recruter au Québec pour ces postes, faute de candidatures disponibles et qualifiées.
Cette dépendance à la main-d’œuvre étrangère n’est pas nouvelle, mais le resserrement du PTET limite désormais l’accès à ces travailleurs, mettant directement en péril la capacité opérationnelle de l’industrie.
Un enjeu économique et régional majeur
L’hôtellerie ne représente pas seulement un maillon du tourisme : elle contribue aussi au dynamisme économique régional. Dans plusieurs régions du Québec, les hôtels constituent des employeurs de premier plan et jouent un rôle clé dans l’attractivité territoriale. Les restrictions actuelles risquent donc d’avoir un effet domino, fragilisant non seulement les entreprises, mais aussi l’économie locale et l’image du Québec comme destination touristique.
Crédit Photo : Immigrer.com, Hotel Sacacomie, Mauricie, Québec
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