Face aux inquiétudes grandissantes du milieu économique de Québec et aux appels répétés du maire de Québec, Bruno Marchand, François Legault persiste et signe : la responsabilité de la situation actuelle en immigration ne repose pas sur Québec, mais bien sur Ottawa.
En entrevue à Radio-Canada mercredi matin, le premier ministre a rejeté les critiques visant son gouvernement, affirmant que les pressions devraient être dirigées vers le gouvernement fédéral. « Le seul endroit où ils doivent cogner, c’est à Ottawa », a-t-il lancé, invitant les élus municipaux et les gens d’affaires à interpeller directement le gouvernement Carney.
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Une cible mal choisie, selon Québec
François Legault estime que Bruno Marchand et le milieu économique de la Capitale-Nationale font fausse route en demandant à Québec d’intervenir pour éviter le départ potentiel de quelque 13 000 travailleurs temporaires. Selon lui, c’est Ottawa qui tarde à appliquer ses propres engagements visant à réduire l’immigration temporaire, tout en cherchant à concentrer ces réductions dans la grande région de Montréal.
« À Montréal et à Laval, réduisez le nombre d’immigrants temporaires. Dans le reste du Québec, ne touchez pas à ça », a résumé le premier ministre, affirmant que des directives claires ont été transmises au gouvernement fédéral. Il a d’ailleurs rappelé que la proportion de francophones à Montréal est désormais tombée à 43 %, une situation qu’il juge préoccupante pour l’avenir du français.
Le PEQ dans la ligne de mire
Malgré ces explications, l’abolition du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) continue d’alimenter la grogne. Longtemps perçu comme une voie rapide vers la résidence permanente, le PEQ était particulièrement prisé par les travailleurs temporaires et les employeurs, notamment dans le secteur de la restauration.
François Legault reconnaît que le nouveau programme mis en place par Québec est plus restrictif. Il soutient toutefois qu’il permet une sélection plus « automatique » des travailleurs déjà établis dans la province. « Même s’ils n’atteignent pas les pointages, nous, on va les garder », a-t-il assuré, tout en réitérant que les critères fédéraux doivent être ajustés pour que cette approche fonctionne.
Selon lui, la baisse des seuils d’immigration prévue dès l’an prochain ne se traduira pas par une expulsion massive de travailleurs temporaires. « À partir du moment où on en prend 45 000, mais qu’on n’en prend aucun à Montréal et à Laval, nos estimations montrent qu’on est capables de prendre tout le monde », a-t-il plaidé.
Appel à la pression politique fédérale
Le premier ministre a enfin invité le maire de Québec et les acteurs économiques de la région à faire pression sur les députés libéraux fédéraux de la Capitale-Nationale, dont Joël Lightbound. « C’est important de faire des pressions sur les députés du gouvernement fédéral. Il y en a à Québec », a-t-il rappelé.
Tout en reconnaissant que le dynamisme économique de la région repose largement sur les travailleurs temporaires, François Legault martèle que la solution passe par Ottawa. « Il faut que le gouvernement fédéral ajuste ses critères et prenne les mêmes que nous », a-t-il conclu.
source : Radio-Canada



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