Alors que le gouvernement Carney réduit fortement le nombre d’immigrants permanents et temporaires admis au pays, les francophones hors Québec font figure d’exception. Ottawa veut même faire croître leur proportion : 12 % d’ici 2029, contre 10 % sous Justin Trudeau.
Il a fallu 19 ans pour atteindre le premier jalon de 4,4 % fixé en 2003, soit en 2022. Cette cible visait à contrer le déclin du poids démographique du français au Canada. Or, la proportion de francophones hors Québec est passée de 6,1 % en 1971 à seulement 3,5 % en 2021.
Des communautés fragiles mais déterminées
Pour Liane Roy, présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada, la survie de nombreuses communautés rurales francophones dépend de l’accueil de nouveaux arrivants francophones. Sans eux, le vieillissement de la population et les pénuries de main-d’œuvre risquent de menacer la vitalité économique et culturelle de ces régions.
🎓 Recevez infos exclusives + accès aux webinaires Q&R

Abonnez-vous pour recevoir chaque semaine :
- Les dernières nouvelles sur l’immigration au Canada
- Des invitations à nos webinaires (questions/réponses en direct)
- Des outils pratiques pour réussir votre projet d’installation
Elle souligne aussi que l’arrivée d’immigrants bilingues représente un atout majeur pour des secteurs cruciaux comme la santé et l’éducation, où la demande pour des services en français demeure forte.
Des mesures ciblées pour rattraper le retard
Le ministère de l’immigration du Canada (Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC)) a récemment multiplié les tirages express spécifiques pour les francophones afin de recruter davantage de travailleurs qualifiés. Un projet pilote d’immigration francophone en milieu communautaire est également en cours, notamment dans la Péninsule acadienne au Nouveau-Brunswick.
L’expérience de Sébastien Roy, copropriétaire de la Distillerie Fils du Roy à Petit-Paquetville, illustre cet impact : grâce au programme, il a pu embaucher de jeunes francophones internationaux formés localement, redynamisant une communauté qui perdait sa jeunesse.
Une stratégie à consolider
Malgré ces initiatives, le gouvernement Carney poursuit sa volonté de plafonner l’immigration globale : moins de 1 % de la population pour les résidents permanents et moins de 5 % pour les étudiants et travailleurs temporaires d’ici 2027. La cible pour 2025 est fixée à 395 000 admissions, en baisse par rapport aux 500 000 initialement envisagés.
Pour le commissaire aux langues officielles, Raymond Théberge, atteindre 12 % d’admissions francophones ne suffira pas : il faudra aussi restaurer le poids démographique des francophones hors Québec à 6,1 %, conformément à la Loi sur les langues officielles modernisée.
En 2024, un pas encourageant a été franchi : 7,2 % des résidents permanents admis hors Québec parlaient français (30 550 personnes). Liane Roy se dit optimiste et fixe déjà un nouvel horizon : atteindre 20 % à long terme.
Source : CBC (Radio-Canada)
Leave a comment