Imaginez : vous rêvez d’étudier au Canada, vous déboursez toutes vos économies, et une fois sur place… vous découvrez que votre admission est un mirage. C’est le cauchemar vécu par des centaines de jeunes africains, victimes de réseaux illicites de fraude qui font désormais l’objet d’une enquête de l’UPAC.
Qu’est-ce que l’UPAC ?
L’Unité permanente anticorruption (UPAC) est un organisme d’enquête québécois spécialisé dans la lutte contre la fraude et la corruption, surtout dans les affaires qui touchent l’État, ses institutions et ses programmes. Son rôle : protéger l’intégrité du système public et traduire en justice ceux qui abusent des failles du système, y compris dans le secteur de l’immigration.
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Le « rêve canadien » détourné par des arnaqueurs
Depuis des mois, l’UPAC enquête sur un phénomène préoccupant : des réseaux criminels, souvent bien organisés, promettent aux jeunes africains une entrée facile au Canada via les études. À travers de fausses promesses de diplômes, des documents bancaires truqués, et même de fausses lettres d’acceptation d’universités, ces escrocs empochent des milliers de dollars… puis abandonnent leurs victimes à leur sort.
Pour certains, la désillusion est totale : une fois arrivés au Québec, ils découvrent que leur inscription universitaire est bidon et qu’ils risquent l’expulsion. Beaucoup sont alors poussés à vivre dans la clandestinité ou à demander l’asile, dans l’espoir de régulariser leur situation. D’après les données officielles, près de 12 000 étudiants ont demandé le statut de réfugié au Québec depuis 2020 – une explosion des chiffres qui inquiète les autorités.
Des universités et cégeps instrumentalisés
L’enquête de l’UPAC cible notamment des établissements comme l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), l’UQTR ou le Collège Ellis, dont la sélection d’étudiants étrangers a parfois été jugée trop laxiste. Des consultants sans scrupules – parfois eux-mêmes issus du système universitaire – n’hésitent pas à manipuler le système, jusqu’à falsifier des diplômes, passeports ou preuves bancaires.
Un ancien étudiant béninois de l’UQAC, se faisant passer pour consultant en immigration, est actuellement visé par l’enquête : il aurait agi depuis l’Afrique et le Canada, fournissant de faux documents et profitant de la vulnérabilité de ses compatriotes. À ce jour, il reste introuvable, tandis que ses victimes, comme Aminata et Fatim (noms fictifs), voient enfin poindre une lueur d’espoir avec l’ouverture de l’enquête.
Frauder l’État : un crime grave au Canada
Au Canada, produire ou utiliser de faux documents pour tromper l’État est un crime grave, passible de poursuites criminelles. L’UPAC, par la voix de son porte-parole Mathieu Galarneau, invite toute personne victime de ce genre de stratagème à dénoncer les faits, en remplissant un formulaire en ligne ou en contactant ses enquêteurs.
« Toute personne qui produit et utilise de faux documents afin de berner l’État peut faire face à des accusations criminelles », rappelle-t-il.
Les efforts de prévention et de sensibilisation se multiplient dans le secteur public, pour que chaque organisation puisse détecter rapidement ces fraudes et s’en prémunir.
Comment éviter les pièges ?
Si vous rêvez d’étudier au Canada, soyez extrêmement vigilants face aux offres trop belles pour être vraies. Ne faites jamais confiance à un “consultant” qui vous promet une admission garantie, exige d’être payé en argent comptant ou vous remet des documents douteux. Vérifiez toujours la légitimité des universités et agences sur les sites officiels du gouvernement canadien ou québécois, et n’hésitez pas à demander de l’aide à l’ambassade du Canada dans votre pays.
Le Canada reste une terre d’accueil, mais pas pour les fraudeurs
L’affaire secoue le monde de l’immigration au Québec : le rêve canadien ne doit pas se transformer en cauchemar pour la jeunesse africaine. Les autorités redoublent d’efforts pour protéger les candidats honnêtes, tout en traquant sans relâche les réseaux qui détournent les règles.
Avez-vous déjà été témoin de fraudes similaires ? Comptez-vous venir étudier au Canada ? Partagez votre expérience ou vos questions en commentaires – votre histoire peut aider d’autres candidats à éviter le piège.
Source : Radio-Canada
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